IX-2-Suggestions pour une bonne régulation de la
contrebande en ce qui concerne le district d'Abidjan
Géographiquement, les marchés du BLACK MARKET,
de ROXY à ADJAME et les casses d`Abobo-Adjamé et de Koumassi sont
les points de rencontre de tous les contrebandiers de cigarettes, de
pièces détachées de véhicules ou toutes autres
marchandises de contrebande à Abidjan.
Quant à l`alcool, l`axe Abidjan-Grand Bassam-Aboisso ;
les différentes côtes lagunaires, maritimes (VRIDI canal, ABOBO
DOUME, le quai de poissons à l`ancien débarcadère à
Treichville) sont là, les endroits de la capitale économique
ivoirienne où la contrebande de diverses marchandises a lieu (exemple :
alcool, tabac, gasoil, boites de conserve, pile, huile alimentaire etc.).
L`activité de contrebande a lieu habituellement de nuit
à l`abri des regards indiscrets. Les nationalités les plus
rencontrées sont les maliens, les Guinéens pour les cigarettes et
ghanéens pour l`alcool (source police économique).
Sans prétendre atteindre le niveau zéro, la
contrebande ne peut qu`Otre rendue marginale et digeste pour l`économie
ivoirienne. Selon le bureau des douanes chargé des enquêtes
financières à la Direction Générale des Douanes, la
difficulté à éradiquer la contrefaçon et la
contrebande est imputable à la limitation de l`action douanière
telle que prévue par les textes en vigueur, mais aussi au manque
d`expertise et de formation pour distinguer un produit contrefait du produit
authentique. La douane n`est pas toujours outillée pour faire la
différenciation entre le plagiat, une imitation, une reproduction
illégale, une copie illicite, le faux et le vrai, l`original et
l`authentique.
Cela ne donne pas raison aux acteurs économiques de
croiser les bras pour observer l`évolution galopante du fléau.
C`est pourquoi, des actions visant à réduire ce
phénomène dans notre pays doit être menées non
seulement par l`Etat, les opérateurs économiques, mais aussi par
les distributeurs et les consommateurs. Il s`agit donc d`informer et de former
les opérateurs économiques à la gestion dynamique de leur
portefeuille de propriété industrielle. Quant aux distributeurs
et consommateurs, ils doivent être sensibilisés sur les
méfaits de ce fléau.
La lutte contre la contrefaçon doit être celle de
chaque ivoirien. Un seul geste pour le faire : exiger toujours le produit
original et refuser celui de la contrefaçon ou de contrebande qui tue.
Il faut faire une pédagogie approfondie autour de ce fléau afin
de modifier sensiblement les habitudes et les comportements des populations
face aux produits et services offerts sur le marché. Dans cette action,
les campagnes médiatiques d`envergure pourraient accompagner des
tournées de sensibilisation à l`échelle nationale, sans
oublier l`outil précieux que représente l`école dans la
formation des habitudes des futurs citoyens.
« Tout se copie, protégez vos intérêts
», ce message de l`Office Ivoirien de la Protection Intellectuelle nous
interpelle tous.
Le règlement de ce problème, selon nous, exige
la mise en place de mesures législatives adéquates et
appliquées, l`instauration d`inspections surprises, de mesures
courageuses pour réguler le phénomène de la contrebande et
de margouillat.
Un encadrement du personnel est exigé, un renforcement
en matériels de communication, de liaison, une actualisation des
techniques de contrôle est à envisager pour plus
d`adaptabilité aux nouvelles formes de contrebande.
Il faut aussi associer les populations à la lutte,
elles doivent être celles qui donnent des informations, des
renseignements, ou celles qui dénoncent certains trafics suspects aux
agents chargés des contrôles douaniers.
Il faut aussi sensibiliser cette population sur les dangers
qu`elle encoure à travers le tabagisme, et l`alcoolisme, à
travers la consommation de produits de contrebande de qualité
médiocre qui ont un impact négatif sur l`essor économique
du pays.
Il faut aussi de plus en plus que les fonctionnaires
d`état tendent vers une conscience professionnelle afin d`éviter
la corruption dans l`administration ; il faut qu`ils fassent de nombreux
séminaires de formation en vue d`un recyclage permanent.
Malgré, la présence de loi à savoir :
l`article 319 du code pénal qui stipule que : « Est puni d`une
amende de 100.000 à 1.000.000 de francs ou encore de 3 mois à 3
ans toute sorte de contrebande, de contrefaçon », des entrepreneurs
ou des individus ont décidé de prospérer dans ce commerce
illicite de produits de contrebande à travers des réseaux bien
ficelés. Ils s`approvisionnent dans certains pays de la
sous-région et écoulent leurs marchandises par des
détaillants disséminés à travers tout le territoire
d`Abidjan et même le reste du pays. La floraison du commerce illicite de
cigarettes et d`alcool ou toute autre marchandise constitue une menace pour les
consommateurs euxmêmes, les entreprises locales, l`état et la
société toute entière. En effet, les qualités
douteuses de ces produits mis sur le marché dont on ignore tout des
conditions de fabrication, mettent en danger la santé des
populations.
Cette activité engage une concurrence déloyale
contre l`industrie locale de cigarettes et d`alcool légalement
installée qui paie des taxes et fait face à de nombreuses charges
d`exploitation, le préjudice s`étend aux caisses de l`état
qui ne tirent aucune taxe de ces produits qui entrent frauduleusement sur le
marché national. Aujourd`hui, nous disons que l`Etat doit tout mettre en
~uvre pour réduire le mal en sécurisant non seulement les
industries Abidjanaises mais celles à l`intérieur du pays. Ainsi,
l`Etat pourrait-il améliorer ses recettes en cette période de
récession économique.
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