2- Techniques d'enqurte interrogation, les
entrevues
2-1-L'enquête interrogation
On a utilisé un questionnaire (voir annexe 15) et des
courriers avec différentes rubriques qu`on a administré aux
acteurs pour ce qui concernent directement les acteurs, ou envoyé des
courriers aux enquêtés pour ceux qui ne pourront être
atteints directement et facilement en l`occurrence les personnes ressources
importantes ou autorités locales. L`utilisation des courriers consiste
à mettre le chercheur en contact avec des acteurs témoins
susceptibles de donner plus d`éclaircissement sur l`objet à
l`étude.
Avec les questions de type ouvert, on a pu permettre aux
enquêtés de s`exprimer assez librement par rapport à
l`objet d`étude qui est la contrebande. Par exemple à la question
de savoir si les enquêtés devenaient acteurs par contrainte ou par
leur propre volonté, la majorité on reconnu que c`est par leur
propre volonté propre ou par un concours de circonstance.
A la question de savoir comment ils procédaient pour
faire entrer les produits de contrebande, la plupart ont parlé de leur
ingéniosité à camoufler les produits pendant la
traversée des corridors.
A la question de savoir si les acteurs ont des complices dans
l`administration, les enquOtés ont répondu par l`affirmative.
Cependant, en ce qui concerne les courriers au nombre de cinq,
il est arrivé que les envois s`égarent au sein même des
agences. Dans plusieurs cas, il a fallu renvoyer le courrier après
s`être renseigné sur le nom des personnes en charge de ce type de
demande.
Même après avoir pris ces précautions, il
a fallu parfois envoyer une nouvelle fois les courriers parce que nos contacts
avaient été mutés ou avaient pris leur retraite sans
transmettre notre demande à leur successeur (cas des autorités
des douanes).
Quant aux responsables de l`OIPI, de L` ONG Fraude et de
certains industriels, la tâche s`est avérée beaucoup plus
difficile : le principe de départ était d`utiliser les adresses
mentionnées sur le packaging des marchandises et, à
défaut, de les demander aux autorités de régulation. En
pratique, cette technique a très vite montré ses limites.
En effet, certaines des adresses mentionnées
étaient factices ou n`étaient plus à jour et les courriers
nous sont revenus entre 1 et 3 mois après l`envoi initial. Parfois, ils
ne sont pas revenus du tout ce qui a retardé encore la découverte
du problème.
Dans tous les cas, il a fallu mener des recherches secondaires
auprès des autorités ou par Internet afin de trouver les adresses
auxquelles il était possible de les joindre.
Il est à noter que le fait d`envoyer différentes
demandes successives aux autorités n`a pas facilité nos relations
avec elles et a sans doute dO entacher notre crédibilité. De
plus, les réponses des autorités nous sont souvent
arrivées trop tardivement pour que nous puissions réussir
à les contacter avant la fin de l`étude.
Enfin, tout comme pour les envois destinés aux
autorités, les courriers se sont souvent perdus au sein des entreprises
pour ce qui concerne certains industriels.
Il semble que beaucoup d`industries ne savaient pas à
qui transmettre notre demande, entraînant un va-et-vient des courriers
qui finissaient sans doute par Otre oubliés au fond d`un tiroir. En
conclusion, il aurait été possible d`améliorer la
couverture de notre enquOte et le taux de réponse si des contacts
directs avec les futurs enquêtés avaient été
établis avant l`envoi des questionnaires afin de vérifier les
adresses et d`obtenir le nom des correspondants.
Cependant, cette méthode étant
particulièrement chronophage, elle aurait nécessité
d`allonger la durée de l`étude.
Une fois les courriers arrivés entre les bonnes mains,
le taux de participation a été relativement bon (72,2% pour les
autorités et 67,3% pour les industriels), même si le délai
de réponse pouvait parfois être assez long (jusqu`à 7
mois).
Sachant que l'un des principaux écueils associés
aux enquêtes postales est leur faible taux de réponse, nous avions
prévu des relances très fréquentes par tous les moyens de
communication possibles.
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