3.3. Ecotoxicologie
Les effets biologiques des perturbations du milieu naturel ont
fait surgir une nouvelle discipline qui permet d'identifier et lutter contre
les pollutions du milieu naturel : l'éco- toxicologie (Le Bras, 2007).
Vers les années 70, Truhaut (1975) évoquait la question d'un
risque croissant pour la santé et l'environnement. Face aux effets
liés aux produits chimiques, il relevait les besoins de connaissance et
de recherche sur le devenir de ces produits chimiques dans l'environnement.
C'est ainsi qu'en même temps, il donna une première
définition de l'écotoxicologie qui est selon lui une sous
discipline de la toxicologie médicale (Truhaut,1977). Pendant que la
toxicologie se limite aux études des organismes, l'écotoxicologie
s'occupe de la connaissance de l'impact des substances chimiques, physiques ou
biologiques sur les individus, sur les populations et les
écosystèmes entiers et aussi sur les équilibres dynamiques
qui les caractérisent (Garric, 2009).
2.5. Les pesticides utilisés dans la lutte
antiacridienne
2.5.1. Définition
Un pesticide est une substance qui est destinée ou
sensée prévenir, détruire, repousser ou contrôler
tout ravageur animal et toute maladie causée par des micro-organismes ou
encore des mauvaises herbes indésirables (Bonland et al.,
2007).
2.5.2. La problématique d'utilisation des
pesticides.
Le recours aux pesticides pour lutter contre les Criquets peut
engendrer des risques pour la santé humaine et environnementale. Ces
risques sont liés aux types de pesticides utilisés, à la
manière dont ils sont manipulés et appliqués sur la cible
(FAQ/GCP, 1996, 1998 et 2004).
Pendant les invasions acridiennes, de grandes quantités
de pesticides sont pulvérisées pour protéger les cultures
et les pâturages. Ainsi la quantité d'un pesticide qui atteint
réellement la cible est souvent faible et la plus grande partie tombe
dans la nature et la contamine. Des graves problèmes
qui peuvent survenir lors des traitements antiacridiens sont
généralement la pollution de l'air, la pollution des nappes
phréatiques, la pollution du sol, les résidus de pesticides, la
contamination des aliments et les eaux potables, les effets nuisibles sur les
organismes non-cibles et la fonction de l'écosystème (Grant,
2002). Si certains produits chimiques ont une durée de vie relativement
courte dans l'environnement, on sait aujourd'hui que l'impact d'une substance
chimique peut être observé pendant plusieurs décennies
après son émission dans l'environnement. Le
risque qu'un pesticide présente des perturbations et/ou des
modifications d'un écosystème dépend donc de la
toxicité du pesticide et de l'exposition du milieu.
Principe général d'évaluation de
Risque
Comparaison d'une dose sans effet toxique prévisible
à une dose d'exposition prévisible définie par :
Dose = quantité Q (g m. a/ha) /C (concentration g m.
a/l)
Si la dose est grande par rapport à la dose sans effet,
il y a risque, des mesures (interdiction d'utilisation, respect des conditions
d'application etc.) doivent être prises pour éviter la
contamination de l'environnement.
Si Q/C (exposition) > Q/C (sans effet) alors il y a
risque
Environnement exposé
Aliments
Sol
Air
Eau
Figure 12 : Principe général d'évaluation de
Risque
Q = quantité/dose C =
concentration Source : Rivière, 2009.
Les pesticides utilisés en lutte antiacridienne se
répartissent selon les catégories suivantes :
2.5.2.1.Les organophosphorés
Les organophosphorés sont des toxiques létaux
à action systémique prédominante dont le principal
mécanisme d'action est l'inhibition l'acétylcholine au niveau de
la synapse, empêchant la transmission de l'influx nerveux et
entraînant la mort de l'insecte. Ces pesticides peu solubles dans l'eau,
peu volatiles, sont liposolubles. Ils ne sont pas bio-accumulables dans les
organismes (Saïssy et Rüttmann, 1999).
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