Chapitre 3 DISCUSSION
L'étude a été réalisée
à l'aide d'un auto questionnaire laissé au sein de chaque
formation sanitaire à remplir par le personnel. Par ailleurs, le fait
d'avoir laissé les questionnaires à remplir pendant quelques
temps aux personnes interrogées, autorisait les échanges
d'informations entre les différents répondants.
L'échantillon de notre étude est de petite taille, mais
représentatif car le taux de réponse est relativement bon
(87,5%). Malgré les biais répertoriés, cette enquête
nous permet de dégager des faits intéressants,
Le conseil pré test et post test sont plus
pratiqué que la consultation et la prescription. Plus de neuf personnels
de santé sur dix interrogés ont répondu correctement
à la pratique de cette activité. Moins de deux tiers du personnel
(61%) réalise une activité liée au dépistage VIH.
Cette dernière donnée se fonde principalement sur le conseil
pré et post test, le prélèvement sanguin et l'annonce des
résultats. De même, l'adressage des patients à un tiers
pour la proposition au dépistage se fait pour près de la
moitié des cas, vers des centres de dépistage. L'orientation des
patients infectés par le VIH se fait plus vers les ONG de soutien de
patients infectés.
Si presque tout le personnel de santé connaît
l'importance de faire du dépistage VIH chez les enfants, moins de 70%
seulement sont capables de le proposer à un enfant de moins de six mois.
20 % des personnes interrogées déclarent ne jamais avoir
proposé un test de dépistage du VIH dans leur pratique
médicale et également 20% du personnel n'a jamais proposé
de test de dépistage. L'insuffisance de formation sur le
dépistage semble donc être le principal frein au dépistage
du VIH. Cette donnée se retrouve dans une étude ougandaise
(MUNGHERERA M et al. 1997), qui cite comme principale raison de
sous-proposition du test un manque de connaissances et de compétences en
matière de VIH chez le personnel soignant. Un autre frein à la
proposition du test de façon systématique pourrait être
l'absence de possibilité de réaliser ce test de façon
simple, même si cette raison n'a pas été
évoquée par le personnel interrogé. La solution pourrait
être de disposer de technique plus simple comme les tests rapides
utilisés chez les adultes qui ne nécessitent ni infrastructure de
laboratoire ni personnel spécialisé.
Les résultats analytiques nous montrent que les
aides-soignants/sagesfemmes/conseillés proposent deux fois plus le test
du dépistage VIII à toute la famille (père, mère et
enfant) si jamais l'enfant est infecté que les médecins. Par
contre nous n'avons pas mis en évidence de différence
significative en ce qui concerne les attitudes vis-à-vis du test de
dépistage et la formation initiale.
La pratique du dépistage VIII chez les enfants est plus
courante en pédiatrie générale et chez les
médecins. Nous avons mis en évidence le fait que la proposition
du test à une personne était significativement associée au
type de services et à la formation sanitaire.
Plusieurs variables influencent positivement la
capacité du personnel à proposer un test de dépistage VIII
à un enfant de moins de six mois. Il s'agit de : la formation sanitaire,
l'âge, avoir déjà eu à proposer le test à une
personne et vouloir s'investir plus dans le dépistage des enfants de
moins de six moins. Presque tout le personnel (surtout les aidessoignants et
les paramédicaux) a besoin d'une formation professionnelle en ce qui
concerne le dépistage des enfants de moins de six mois.
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