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L'assurance vie en RDC: cas de l'assurance éducation

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par Grace Lubenga
Université protestante au Congo - Graduat en administration des affaires et sciences économiques 2012
  

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Section 2. CRITIQUES

2.1. Contraintes du secteur

Le secteur des assurances en République Démocratique du Congo présente certaines contraintes telles que :

· Le manque de culture d'assurance de la population ;

· La modicité du pouvoir d'achat ;

· Le non paiement et le sous paiement du personnel ;

· Le manque de confiance des assurés vis-à-vis de l'assureur ;

· La motivation du personnel ;

· Le manque et l'obsolence de l'outil de travail ;

· L'absence de statistiques pour guider l'entreprise ;

· Le manque de formation du personnel ;

· Le faible nombre de souscripteurs ;

· Et l'étroitesse du marché.

a. Le faible nombre de souscripteurs

La RDC selon les estimations a plus ou moins 65 millions d'habitants mais la direction vie n'a enregistré en 2008 que 4.848 assurés pour la vie représentant un modique pourcentage de 0,007% par rapport à l'ensemble de la population susceptible de consommer ce produit.

La faiblesse du nombre des souscripteurs est liée à la modicité du pouvoir d'achat du congolais. Le peu d'argent qu'il gagne est affecté prioritairement aux besoins de consommation de base. Il devient ainsi difficile qu'il souscrive aux assurances.

b. L'étroitesse du marché

Le marché d'assurance en RDC n'attire en général qu'une partie de la population souvent habitant les centres urbains. Très peu d'actions si pas presque nulles ne sont constatées à l'intérieur du pays.

c. La modicité du pouvoir d'achat

La population congolaise vit en grande partie de la débrouillardise et dispose d'un pouvoir d'achat très faible. La préoccupation première se trouve être l'obtention des produits de première nécessité pour la survie. En ce moment, consommer l'assurance sans pouvoir satisfaire les besoins de première nécessité devient difficile.

La modicité du pouvoir d'achat entraine la population dans une pauvreté qui ne peut seulement être en terme de PIB peu élevé mais aussi en ces bébés qui meurent sans assistance d'un quelconque assureur, en les enfants affamés sans moyens conséquents pour manger à leur faim, en des femmes opprimées et en des personnes dont la dignité est bafouée4.

En effet, les données statistiques en RDC traduisent une situation de paupérisation généralisée. Le niveau du revenu journalier par habitant est de 1,31 USD en 1973, à 0,91 USD en 1974 et à 0,03USD en 19985.

Au regard de cette évolution de revenu journalier par habitant, la situation actuellement devra encore être pire qu'il y a plus de dix ans. Et ceci ne peut en aucun cas inciter la population à souscrire librement aux différentes branches d'assurance.

d. Le manque de confiance

Il est évident que la population congolaise, du moins la majorité d'entre elle n'a pas confiance à la Société Nationale d'assurance. Ce fait est dû au non paiement des prestations pour ceux qui sont déjà assurés après la déclaration du sinistre par l'assuré, l'assurance lui impose dans la plupart de cas un exercice hostile et même fatiguant, décourageant ainsi l'assuré à reprendre sa police d'assurance pour l'exercice futur.

4 EASTERLY, 2007

5 Ministère du plan, 2008

e. L'absence d'information

La SONAS par le biais de sa direction générale ne fournit pas assez d'efforts techniques, stratégiques pour faire consommer le produit. L'assurance n'est pas un objet de vulgarisation permanente de la population. Elle est ignorée de celle-ci, il est alors difficile dans ces conditions de faire consommer un produit non connu des consommations eux-mêmes car ne sachant rien sur son importance économique et sociale.

f. Absence d'ambition des dirigeants

La SONAS en général, à travers sa direction d'assurance vie en générale et sa direction d'assurance éducation en particulier, manque d'ambition. Elle ne fournit aucun effort dans le sens d'élargir la gamme des produits, la politique de vulgarisation pour améliorer la production, aussi l'effort de l'expansion à travers l'arrière pays et même au niveau international est presque nulle.

g. L'absence de toute confiance

La SONAS exerçait des activités dans une situation de monopole et il n'existait pas un esprit de compétitivité sur la qualité des produits mis en vente, sur l'organisation du marché et de la gestion. Elle évolue dans un environnement où rien ne la pousse à mieux faire dans son service vis-à-vis de ses clients.

h. La mauvaise gestion

Le secteur d'assurance est caractérisé par une mauvaise gestion sans précédent. Le personnel de la SONAS enregistre aujourd'hui un peu plus de 6mois d'arriérés de salaires. A ceci, il faut ajouter le non paiement des sinistres déclarés, l'incivisme fiscal, mandataires parfois non expérimenté en matière d'assurance, la mauvaise gestion des provisions techniques et réserves mathématiques, la mauvaise gestion de la prime pure... sont autant d'éléments qui caractérisent le secteur des assurances de la RDC.

i. Autres problèmes

A part tous les problèmes évoqués ci-dessus, il y a lieu de relever ceux ayant trait à la motivation du personnel et de son environnement immédiat tels qu'un personnel non motivé travaillant dans un environnement hostile à son épanouissement, une mauvaise conservation des statistiques, car ses données ne sont pas informatisées, la non adaptation de l'outil de travail aux techniques modernes de la gestion et de la conservation des données statistiques, l'absence de la notion de prévoyance et d'épargne.

Les défis des assurances sont évidents en RDC autant que leurs enjeux, à l'instar de ce qui se passe à travers le monde. Une politique d'incitation à la consommation des produits d'assurance doit être conçue. Elle doit également être bien structurée de manière à faire que les techniques et les stratégies produisent les effets bénéfiques pour le pays.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore