CONCLUSION GENERALE
Pour conclure, il nous faut mentionner que la
société que nous étudions est la société
moderne et postcoloniale. Même les espaces hétérotopiques
indigènes, pourtant traditionnels, sont traversés par ce courant
de la modernité qui s'est exprimé par la souveraineté de
la loi capitaliste, de l'esprit de l'individualisme et le repli identitaire. La
société gabonaise dans laquelle nous venons d'achever notre
enquête est une société moderne et une
société sur laquelle l'imaginaire à jeter son
dévolu. Nous sommes dans une forme d'immense accumulation de
spectacles.291 La société gabonaise postcoloniale est
donc une société du spectacle. Nous devons comprendre ce terme
dans son sens premier. C'est-à-dire, une société où
le quotidien est une masse de scènes ironiques, érotiques,
tragiques, dramatiques et parfois inédites. C'est ce que Gilles DELEUZE
dit quand il énonce que l'intentionnalité fait place à
tout un théâtre, une série de jeux du visible et de
l'énonçable.292 C'est donc le spectacle qui «
n'est pas [seulement] un ensemble d'images, mais un rapport social entre des
personnes, médiatisé par des images [et des
choses].293 » Ce spectacle n'est qu'une forme de l'imaginaire
ou « il est le coeur de l'irréalisme de la société
réelle294.» Contrairement à ce que l'on pourrait
penser, cette société que nous décrivons, cette
société avec ses scènes aussi inédites les unes que
les autres, est en fait un lieu où la réalité est
transcrite ; une réalité possédée et
enchevêtrée par le spectre de l'imaginaire. C'est peut être
comme le dit DEBORD parce que la réalité apparaît dans le
spectacle, et le spectacle est réel. C'est-à-dire que
l'imaginaire prend une autorité réelle sur la scène du
spectacle, l'apparence. Ainsi dit, nous pouvons considérer que
l'ensemble de la configuration des représentations qui viennent
d'être décrites est constitué par la transformation du
capital économique295.
Les métaphores postcoloniales du Sida, les mots du Sida
à Libreville sont issus de la réappropriation de
l'économie libérale par les sociétés du spectacle
de la postcolonie. C'est une économie des mots. Une économie qui
met en rapport des mots et une maladie, des mots et une marchandise qui est le
Sida ; les mots et la fiction imaginative du sens. Nous sommes dans une forme
de réification d'un marché symbolique et imaginaire. C'est les
choses et affaires du corps, cette sorcellopathie, ces strings des bombes
sexuelles, ce stupéfiant qui viennent, tous et chacun à la fois,
expliquer la viscosité du sens de la maladie du Sida au Gabon. Une
viscosité cherchant avant tout le sens des choses du fait d'une urgence
logique et sociale.296 Ils viennent expliquer une chose
réelle avec des concepts aussi irréels les uns que les autres.
Pourtant, ces concepts irréels s'échangent bien dans cette
société du spectacle, cette société de la «
grande nuit postcoloniale » que décrit Achille
MBEMBE297. Nous nous accordons alors avec TONDA quand il dit que
« tous les imaginaires que nous avons décrits et qui convertissent
en capital sorcier le capital économique, le capital scolaire, le
capital
291 Guy DEBORD, La société du spectacle,
Paris, Gallimard, coll « Folio », 1992, p 15.
292 Gilles DELEUZE, Pourparlers 1972-1990, Paris,
Éditions de minuit, 2003, p 146.
293 Guy DEBORD, Op cit, p16.
294 Guy DEBORD, Op cit, p 17
295 Joseph TONDA, « Capital sorcier et travail de Dieu
», Pouvoirs sorciers, Paris, Karthala, coll « Politique
africaine », n°79 -octobre 2000, p 58.
296 Marc AUGE, Maladies, Paris, Encyclopédies
Universalis, corpus 14, 2002, p 194
297 Achille MBEMBE, Sortir de la grande nuit. Essais sur
l'Afrique décolonisée, Paris, La découverte, 2010, p
16.
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politique, le capital religieux et chrétien sont la
preuve de ce que Dieu et le génie sorcier [mais aussi la rumeur] sont
partie prenante des mêmes structures de causalité du malheur en
Afrique298». Nous accordons du crédit à ce propos
en ce sens que c'est le rapport à l'imaginaire social qui perverti,
transfigure, métamorphose et métaphorise la chose réelle
en produit irréel. Le Sida de ce fait n'est plus un syndrome d'immuno
déficience acquise, mais quelque chose qui se rattache à toutes
les sordidités imaginaires du discours trivial et du mythe
indigène. C'est-à-dire, tout sauf un discours rationnel qui est
conforme aux normes étiologiques de la pensée biomédicale.
Il faut s'attendre à ce qu'une analyse selon laquelle, « toute
maladie ou infortune requiert une interprétation, et celle-ci est un
avatar des relations sociales et des représentations propres à
une société299», devienne un argument
d'autorité dans l'explication du rapport des représentations
sociales de la maladie du Sida à la réalité. La
société postcoloniale de Libreville est une société
qui est dans une crise de la question de la représentation. Ce qui
conduit indubitablement vers une crise étiologique. Mais encore, «
tout se passe par conséquent comme si la transmission
hétérosexuelle était la seule réalité
épidémiologique tangible et exemplifiait à elle seule,
sous forme de comportements spécifiques, le sous-développement et
les misères de l'Afrique.300»
Implicitement, les acteurs de la société
postcoloniale gabonaise sont en perpétuelle contradiction avec
eux-mémes et leur propre sens. Ceci nous l'illustrons avec SINDZINGRE
quand il dit qu' « être le sujet d'une infortune est un
évènement fondamentalement injuste pour quiconque, qui implique
la nécessité de trouver un sens, de l'insérer dans une
chaîne de causes et effets301.» Nous y voyons une
contradiction car les acteurs de la postcolonie croient en ce Dieu
stupéfiant, en ces esprits de la forét et de la grande nuit de
l'agape sorcellaire. Ce sont ces représentations qui les
protègent, et qu'ils divinisent, qui sont encore, curieusement à
l'origine du mal. C'est-à-dire qu'ils sont, symboliquement, pris de
passion et d'admiration, d'adoration pour les structures de causalité du
malheur : leur propre imagination. Ce qui nous permet de dire que les acteurs
de la postcolonie participent aux structures de causalité du malheur en
Afrique centrale car ils en font partis. Ils s'empoisonnent de leur propre
poison imaginaire. Ils sont en fait une sorte de paradoxe. Ils stigmatisent le
mal qui leur est donné par celui ou ceux qu'ils ont crées, mais
ils sont pris d'adoration pour leur bourreau, leur Souverain, leur imagination.
En fait nous sommes dans une forme de théorie du miroir. Mieux encore,
nous sommes en face de la théorie du syndrome de Stockholm. Syndrome par
lequel l'otage finit par tomber amoureux de son bourreau. Les sujets
postcoloniaux sont effrayés par le reflet du miroir en oubliant que ce
qu'ils les effraient n'est autre que la projection imaginaire de leurs phobies
; en un mot ils ont peur d'eux-mêmes. C'est une forme de
298 Joseph TONDA, Op cit, p 65.
299 N. SINDZINGRE, « La nécessité du sens :
l'explication de l'infortune chez les SUNFO », Le sens du mal,
Paris, éditions des archives contemporaines, coll « Ordres sociaux
», 1994, p 96.
300 Jean-Pierre DOZON, « Le sida et l'Afrique ou la
causalité culturelle en question », in Critique de la
santé publique, Paris, Balland, 2001, p 224.
301 N. SINDZINGRE, Ibid, p 96.
masochisme ou encore une forme de possession302, de
transe. Mais peut-être que Yves BARREL trouve mieux les mots pour
exprimer ce que nous pensons quand il dit qu' « en prenant son temps pour
se contredire, la pensée humaine évite de
s'affoler303.» C'est donc cela à quoi nous avons affaire
dans cette étude, un affolement. C'est l'affolement qui conduit à
ce que la maladie soit égarée dans les chemins de traverses des
imaginaires. La maladie n'est plus seulement ce qui affecte les organes
humains, mais aussi cette chose psychosomatique qui affecte l'esprit et ensuite
le corps. C'est l'esprit de Dieu ou les esprits de la forêt, le
non-être, qui donne le mal. Il n'y a plus rien avoir avec les
bactéries, les parasites ou les virus, la maladie dans la postcolonie a
été extraite de son champ. « Ainsi, que la maladie soit
appréhendée comme hasard ou comme nécessité, comme
innée ou accidentelle, elle est toujours extérieure à
l'individu lui-même.304» Nous en viendrons à
penser qu' à l'intérieur du corps humain, il y a un taux de
bactéries ou de parasites, d'une certaine façon un taux de
désordre autorisé. Tout comme la société à
son taux d'hérésie, d'inepties « autorisées »
dont les guerres, les épidémies meurtrières, les
représentations sociales imaginaires en sont le
stéréotype. Et la maladie sociale la plus répandue
à l'heure actuelle dans les sociétés de la postcolonie
africaine est la violence de l'imaginaire, la violence du sens.
Cette maladie de l'imaginaire est une maladie qui surgit suite
à une entreprise de reconstruction, ou encore de
réidentification. Lorsque baisse la flamme du joug colonial, l'africain
est exposé a des réalités qui sont la construction d'un
monde selon son idéologie. Mais ce monde est le lieu de déficit.
Car ce que les colons laissent derrière eux ce ne sont que des
structures primaires instaurées pour la petite communauté
européenne. Ces structures qui prenaient en charge la part de ce qu'ils
appelaient « l'Afrique utile ». Ce n'est donc rien que les «
travailleurs nègres » qui en avaient accès. Du coup, le
déficit sanitaire éclate avec une spontanéité
cruelle au grand jour des indépendances. Alors, face à ce
déficit de structures, l'imaginaire va réinventer et
réifier un monde. Un monde où la médecine indigène
avec toutes ses représentations prend une autorité «
biomédical » en attendant l'arrivée de la
biomédecine, le retour du « colon blanc ». Les
métaphores du Sida sont une caractéristique de ce que nous venons
d'énoncer. Les métaphores de la maladie est un manque de quelque
chose. Cette capacité de la société à créer
des significations imaginaires à partir desquelles se conçoit la
possibilité méme de distinguer le rationnel et l'irrationnel, le
naturel et le surnaturel, implique pour une formation sociale confrontée
à des déficits historiquement produits, de s'inventer ou de
s'instituer à partir du magma composé par les combinaisons,
mélanges, associations, fusions de significations imaginaires sociales
indigènes et exogènes305 comme le dit Joseph TONDA.
C'est donc d'une certaine manière pour éviter de s'affoler que la
société use des métaphores du Sida qui ont de
l'autorité dans l'État biopoliticien du Gabon. L'imaginaire
302 Lire à ce sujet Charles BAUDELAIRE qui dans un
poème présente métaphoriquement cette grande nuit
idéologique dans lequel un individu rend hommage à son
oppresseur. « Le possédé », Les fleurs du mal,
Paris, La librairie Générale Française, coll « Livre
de Poche classique », 1999, p 85.
303 Yves BAREL, Le paradoxe et le système,
Grenoble, PUG, 1979, p 258 cité par André MARY dans la
préface de La guérison divine, Paris, Karthala, 2002, p
10
304 François LAPLANTINE, Anthropologie de la
maladie, Paris, Editions Payot, 1992, p 280.
305 Joseph TONDA, La guérison divine en Afrique
centrale (Congo, Gabon), Paris, Karthala, 2002, p 229.
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prend le relais dès que la biomédecine ou la
biopolitique devient déficiente. C'est à cet effet, que nous
pensons que les métaphores postcoloniales sont en fait des dispositifs.
Car, par elles, il y a une orientation, un formatage, une formation et
reformation, une réformation du modèle de penser. La maladie
s'égare dans les méandres de l'imaginaire car elle permet de
distraire la conscience collective en attendant la fin du déficit
médicale.
Il nous faut aussi retenir, que le Stupéfiant, les
Esprits de la forét et de l'eau sont tous l'unique représentation
du Souverain. C'est l'être imaginaire qui a pouvoir de vie et de mort sur
les sujets qui l'ont créés. Mais ce Souverain est un imaginaire.
C'est quelque chose que l'on n'a jamais vu mais qui agit par une puissance
« magique » sur les corps, sur les choses par les mots. C'est un
être irréel qui vient commander les choses, le réel. Le
réel est assiégé par l'irréel, qui, par extension,
arrive à le réifier, l'aliéner à tel point qu'une
indiscernabilité s'installe entre le réel et l'irréel.
Alors, « la leçon de la sociologie de la guérison divine en
Afrique centrale, est celle du caractère fondamentalement magique du
Souverain moderne 306 .» Nous pouvons ironiquement penser que
la violence de l'imaginaire est fondamentalement une « pensée de la
magie ». C'est-à-dire une pensée qui pervertie et rend
indiscernable les choses de leur non être, c'est ce que nous appelons de
la prestidigitation sociale. Nous pensons que la biomédecine est une
médecine démagifiante, méme si l'on reconnaît que
son pouvoir technique se double d'un « pouvoir charismatique qui se
nourrit de la foi dans les possibilités de la médecine à
vaincre la maladie et la mort307.»
Cependant, dès que la biomédecine arrive dans
les lieux de la pensée indigène, tout ne se passe pas comme s'il
fallait, pour la médecine ésotérique indigène,
léguer ou restituer ces droits à la biomédecine. Mais bien
au contraire, une lutte entre les deux s'opère sur le champ de la
maladie ; une lutte pour s'approprier le sens de la maladie et parfois plus
encore. Les métaphores de la maladie du Sida sont un exemple de ce
conflit entre la biomédecine et la médecine
ésotérique indigène. Nous parlons plus ici de
déficit, mais de refus de restituer le droit à la
réalité. Cette lutte est un conflit ouvert qui expose la
dualité entre l'imaginaire et la réalité, entre
l'irréel et le réel, entre l'être et le non-être.
C'est alors tout simplement une lutte de sens.
À la question de savoir pourquoi existe-t-il autant de
métaphores de la maladie du Sida dans les espaces
hétérotopiques du Gabon, nous pensons que la floraison
névralgique des espaces hétérotopiques à
Libreville, qui sont les lieux producteurs du sens commun, ont pris le dessus
sur la biomédecine par l'incurie avérée de l'État
au début de la pandémie du Sida. Mais nous devons comprendre que
cet État postcolonial s'est lui-même infecté par ce
besoin
d' « affolement » créé par le satrape
dans l'objectif de rendre la réalité indiscernable. Car dans
cette obscurité, la manipulation des hommes de la société
gabonaise devient plus facile car cette population est elle-même cette
chose qui sort de la forêt et qui croit en ces choses de la nuit et du
non-être. Cet État postcolonial de la fin des années 80 et
des années 90 tend à entrer dans un modernisme. Ceci inclut que
le repli identitaire qui plane sur le besoin de
306 Joseph TONDA, Op cit, p 230
307 Jean-Claude GUYOT, Quelle médecine pour quelle
société, Paris, Privat, 1982, p 291 cité par Joseph
TONDA, La guérison divine en Afrique en Centrale, Op cit,
p231.
donner une explication, un sens imaginaire de la maladie du
Sida propre à chaque ethnie, est ostracisé par la puissance d'une
représentation « univoque " de la maladie du Sida comme maladie
biomédicale. Nous entrevoyons une lecture « moderniste " des
métaphores du Sida à Libreville. En ce sens que les
métaphores du Sida sont caractérisées par deux grands
moments. Le premier moment est cette période postcoloniale oü le
Sida c'est le Mbumba, le Nzatsi, le Kôhng, en quelque sorte le sida est
un évènement qui est attribué à la puissance d'un
pouvoir mortifère sorcellaire invisible. C'est-à-dire que dans la
postcolonie la maladie est une entité extérieure à
l'être. C'est un mal donné par les autres. Le second moment c'est
la deuxième période de la fin des années 90 qui s'inaugure
par des métaphores musicales qui démystifient,
démythifient le sida des autres, le Sida invisible sorcellaire, pour
intégrer cette dimension du soi et de sa propre responsabilité.
C'est donc un Sida qui ne prend en compte que le soi et non plus les autres
cette extériorité que l'on cherche à condamner de son mal.
C'est deux moments s'opposent par le fait que l'un est tourné vers
l'extérieur et cherche la causalité de la maladie en dehors de
soi, tandis que l'autre regarde à l'intérieur de Soi comme une
critique de la responsabilité. Alors, parmi les structures de
causalités du Souverain moderne nous pouvons ajouter les
métaphores et leur sens, la violence du sens. Mais encore, les
structures de causalité de la maladie du Sida ne sont plus
essentiellement les Nzatsi, les Mbumba, les Mwiri, les Kôhng, mais aussi,
les actes qui impliquent sa propre responsabilité (comme le refus du
port du préservatif). Ce n'est plus l'autre mais moi qui suit
responsable de ma maladie.
Seulement, nous réaffirmons avec force que les
métaphores postcoloniales sont une forme de réinvention d'un
monde « indigène ". Un monde qui cherche et recherche une
identité tout en niant et déniant les acquis biomédicaux
qui sont perçus, par extension, comme une idéologie coloniale
qu'il faut faire disparaître.
En définitive, la peste, que nous décrivons
comme métaphore du Sida ou comme grande épidémie selon
CAMUS, est la métaphore des représentations sociales de la
maladie du Sida. Ce sont ces représentations du Sida qui nous
déciment en grand nombres depuis les années 1990 comme l'a fait
la peste. Ces représentations sociales, ces métaphores du Sida,
qui la rendent plus puissante et plus meurtrière en Afrique Centrale.
C'est donc ces métaphores qu'il nous faut extirper de la nuit de la
prestidigitation postcoloniale, la nuit de l'imaginaire pour enfin vivre la
réalité de la maladie du sida au grand jour du réel. Nous
devons passer à autre chose, entre autre à la reddition de la
frénésie des représentations imaginaires à vouloir
s'accaparer le réel. Mais nous ne devons pas oublier que si ces
métaphores sont la peste « on peut lire dans les livres, que le
bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu'il peut rester
pendant des dizaines d'années endormi dans les meubles et le linge,
qu'il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs
et les paperasses, et que peut-être, le jour viendrait oü, pour le
malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et
les enverrait mourir dans une cité heureuse308." Les
métaphores du Sida ou la violence de l'imaginaire dans la
société postcoloniale gabonaise sont l'épidémie qui
corrompt le sens de la maladie.
308 Albert CAMUS, La peste, Paris, Gallimard, coll
« Folio », 1947, p 279.
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