CHAPITRE II. ANALYSE DETAILLEE DES EBOULEMENTS
ET FRACTURATIONS DES PAROIS D'UNE MINE SOUTERRAINE.
Comme le chapitre premier vient juste d'expliciter quelques
points concernant les éboulements, ce présent chapitre en donnera
beaucoup plus des détails et montrera une analyse un peu
détaillée des fracturations des parois d'une mine souterraine.
Pour que l'homme parvienne à exploiter des minerais,
certaines conditions doivent être réunies : un environnement
géologique favorable, une certaine accessibilité des gisements
et, enfin, des besoins bien identifiés en fonction des
compétences technologiques de l'époque.
C'est pourquoi, si l'introduction du métal dans les
activités humaines (artisanat, agriculture, construction, armement,
etc.) constitue une des étapes majeures d'évolution de
l'humanité, elle s'est faite selon des rythmes différents suivant
les civilisations. Les premières extractions minières concernent
le cuivre (VIIe millénaire), mais l'abattage du minerai est
essentiellement réalisé dans des carrières à ciel
ouvert, à l'aide d'outils de pierre, les maillets à rainure.
Dans la province canadienne de l'Ontario, près du tiers
de tous les accidents mortels qui surviennent dans les mines souterraines
hautement mécanisées sont le résultat d'éboulements
et de coups de terrain; pour la période comprise entre 1986 et 1995, le
taux de fréquence de ces accidents était de 0,014 par 200 000
heures de travail au fond. On peut s'attendre à des taux
considérablement plus élevés de lésions et
d'accidents mortels causés par les éboulements et les coups de
terrain dans les mines souterraines moins mécanisées ou dans
lesquelles la mise en place d'un soutènement n'est pas
généralisée. Ceci prouve autant des fois que les mines
exploitées à ciel ouvert et les carrières offrent, en
matière de soutènement, davantage de sécurité que
les mines souterraines.
Bien dit, les mouvements de terrain sont les manifestations du
déplacement gravitaire des masses de terrain déstabilisées
sous l'effet de sollicitations naturelles (fonte des neiges,
pluviométrie anormalement forte, séisme, etc.) ou anthropiques
(terrassement, vibration, déboisement, exploitation de matériaux
ou de nappes aquifères, etc.). Ils recouvrent des formes très
diverses qui résultent de la multiplicité des mécanismes
initiateurs (érosion, dissolution, déformation et rupture sous
charge statique ou dynamique), eux-mêmes liés à la
complexité des comportements géotechniques des matériaux
sollicités et des conditions de gisement (structure géologique,
géométrie des réseaux de fractures,
caractéristiques des nappes aquifères, etc.).
II. 1 ANALYSE DES EBOULEMENTS
II.1.1 Les différents types de mouvements de
terrains
Selon la vitesse de déplacement, deux ensembles de
mouvements de terrain peuvent être distingués :
v' les affaissements consécutifs
à l'évolution de cavités souterraines naturelles ou
artificielles (carrières ou mines), évolution amortie par le
comportement souple des terrains superficiels ;
v' les tassements par retrait de sols argileux
et par consolidation de certains terrains compressibles (vases, tourbes) ;
v' le fluage de matériaux plastiques sur
faible pente ;
v' les glissements, qui correspondent au
déplacement en masse, le long d'une surface de rupture plane, courbe ou
complexe, de sols cohérents (marnes et argiles) ;
v' le retrait ou le gonflement de certains
matériaux argileux en fonction de leur teneur en eau.
· Les mouvements rapides : qui peuvent
être scindés en deux groupes, selon le mode de propagation des
matériaux, en masse, ou à l'état remanié.
Le premier groupe (propagation en masse) comprend :
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Les effondrements, qui résultent de la
rupture brutale de voûtes de cavités souterraines naturelles ou
artificielles, sans atténuation par les terrains de surface ;
Les chutes de pierres ou de blocs provenant de
l'évolution mécanique de falaises ou d'escarpements rocheux
très fracturés ;
Les éboulements ou écroulements de
pans de falaises ou d'escarpements rocheux selon les plans de
discontinuité préexistants ;
certains glissements rocheux.
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Le second groupe (propagation en état remanié)
comprend :
Les laves torrentielles, résultent du
transport de matériaux en coulées visqueuses ou fluides dans le
lit de torrents de montagne ;
Les coulées boueuses, proviennent
généralement de l'évolution du front des glissements.
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