Jean-Louis Durville, du Laboratoire Central des Ponts et
Chaussées, définit ainsi les mouvements de terrain :
"Le terme de Mouvement de Terrain regroupe des
phénomènes très variés, par leur nature
(affaissements et effondrements dus aux cavités souterraines ;
instabilités de versants : glissements, écroulements,
coulées, ...) et par leur dimension (phénomènes
significatifs à partir de quelques m3, et pouvant atteindre quelques
centaines de millions de m3, voire plus). On inclut parfois également
les déformations des sols dues à la sécheresse :
retrait-gonflement.
D'après tout la différence entre un glissement et
un éboulement de terrain, c'est ce qui glisse :
· glissement de terrain : terre, boue
· éboulement : grosses roches et rochers
1°) Glissement
Le glissement est un déplacement
généralement lent (quelques millimètres par jour à
quelques mètres par an) sur une pente, le long d'une surface de rupture
(surface de cisaillement) identifiable, d'une masse de terrain
cohérente, de volume et d'épaisseur variables. Cette surface est
généralement courbe (glissement circulaire), mais elle peut aussi
se développer à la faveur d'une discontinuité
préexistante telle qu'un joint de stratification (glissement plan). Les
profondeurs des surfaces de glissement sont très variables : de quelques
mètres à plusieurs dizaines de mètres, voire la centaine
de mètres pour certains glissements de versant.
Des indices caractéristiques peuvent être
observés dans les glissements de terrain actifs : niches d'arrachement,
fissures, bourrelets, arbres basculés, zones de rétention d'eau,
etc.
Les glissements de terrain sont des mouvements de sol et de
petites roches. Ils arrivent plus souvent dans les régions où
l'on trouve un sol mou, comme l'argile. Ils sont généralement
produits par un excès d'eau dans le sol. L'eau ramollit la terre et elle
glisse rapidement vers le bas de la pente.
Cinématique des glissements
S'il est exceptionnel qu'une rupture se produise au sein de
la roche, cela veut dire que la ruine d'un massif se produit par rotation et
basculement des blocs (éboulement, par exemple sous l'effet des
pressions hydrauliques qui s'exercent dans les fissures) ou par translation.
C'est-à-dire par glissement sur les joints : c'est ce deuxième
mécanisme qui est le plus important, et le calcul de stabilité se
fait principalement en étudiant l'équilibre d'un bloc pouvant
glisser sur chacune de ses faces d'appui ou sur deux d'entre elles.
Il faut insister sur l'aspect cinématique et sur l'examen
de la possibilité de chaque mouvement.
2°) Éboulements
Ce sont des phénomènes rapides et brutaux qui
mobilisent des blocs de roches plus ou moins homogènes. Ils consistent
en la chute libre ou le roulement au départ, après rupture, de
blocs formés par fragmentation, le mouvement pouvant ensuite se
poursuivre par une série de rebonds de hauteur décroissante (dans
le cas d'une pente régulière). L'ampleur du
phénomène est liée à la quantité et au
volume de blocs mobilisables et à la surface et la topographie de l'aire
de réception des blocs éboulés.
Ces phénomènes affectent des roches rigides et
fracturées tels que calcaire, grès, roches cristallines etc. Dans
le cas des roches sédimentaires, la stratification accroît le
découpage de la roche et donc les prédispositions à
l'instabilité (présence d'une formation sous-jacente plus meuble,
déformable ou érodable).
Un éboulement est défini comme étant une
chute de terre, des rochers.
· Il y a un éboulement lorsque des rochers se
détachent d'une montagne et glissent,
déboulent le long de la
pente. Les rochers roulent vers le bas à une très grande
vitesse.
· Les éboulements peuvent dévaler les
montagnes très rapidement : jusqu'à 360 km/h, soit à peu
près la vitesse d'une voiture en une très grande vitesse.
Les différentes manifestations du
phénomène
Le volume total éboulé permet de distinguer les
différents phénomènes entre eux : on parle de chutes de
pierres et de blocs lorsque ce volume est inférieur à la centaine
de m3, d'éboulement lorsqu'il est compris entre quelques
centaines de m3 et quelques centaines de milliers de m3,
et d'éboulement en grande masse (ou écroulement) lorsqu'il est
supérieur au million de m3.
Une question se pose : Que faire pour réduire le
risque des éboulements?
Bien sûr, ne pas habiter dans une zone
d'éboulement permet de diminuer les risques d'accident. Pour
réduire les risques d'éboulement, on peut installer des
barrières de protection, comme pour les avalanches.
Une autre façon de réduire le danger est de
provoquer des éboulements contrôlés, ce qui veut dire faire
tomber les roches les moins solides en faisant bien attention que personne ne
se blesse et qu'aucune maison ne soit abîmée.
Effets et conséquences des éboulements
Du fait des fissures, des déformations et des
déplacements en masse, les glissements peuvent entraîner des
dégâts importants aux constructions. Dans certains cas, ils
peuvent provoquer leur ruine complète (formation d'une niche
d'arrachement d'ampleur plurimétrique, poussée des terres
incompatible avec la résistance mécanique de la structure).
L'expérience montre que les accidents de personnes dus aux glissements
et coulées sont peu fréquents, mais possibles (cas d'un
phénomène relativement rapide et ou survenant de nuit, comme par
exemple à la Salle en Beaumont en Isère en Janvier 1994 : 4
morts)
Exemple d'un glissement de terrain qui a provoqué une
destruction de la route