III.4 TECHNIQUES DE PREVENTION PASSIVE
Ce sont des actions au niveau de la construction ou de sa
fondation destinées à la rendre insensible aux
dégradations dues à l'évolution de la cavité. Ces
techniques sont utilisées dans le cas de carrières inaccessibles
ou considérées comme telles en raison de conditions de
sécurité insuffisantes et possédant un recouvrement
d'épaisseur suffisante. Elles s'appliquent essentiellement aux
constructions et ouvrages neufs.
1) Renforcement de la structure d'une
construction
Le principe est de rendre la construction quasi-monolithique :
chaînages, fondations superficielles renforcées.
Les fondations sont calculées pour répondre
à une condition de fontis définie selon l'expérience
locale.
Cette solution est en principe réservée aux cas de
petits vides dont la répartition est inconnue : karst, marnières,
sapes, sites imparfaitement remblayés, foisonnés ou
décomprimés.
2) Réalisation de fondations
profondes
Le principe consiste à reporter la surcharge
au-dessous du niveau des carrières au moyen de puits ou de pieux. Il
faut évidemment vérifier qu'il n'y a pas d'autres niveaux
exploités sous la pointe des pieux de fondation.
Il y a nécessité de ceinturage des pieux ou de
chemisage, à la traversée de la cavité.
On notera que la réalisation de fondations profondes
n'empêche pas la remontée des fontis, avec les conséquences
évidentes : danger aux abords de la construction, désordres dans
les caves et les sous-sols, possibilités de frottement négatif ou
d'efforts horizontaux sur les pieux qui doivent être armés,
On pourra donc jumeler cette solution avec un remplissage ou des
renforcements ponctuels.
3) Adaptation des réseaux souterrains
L'objectif est de limiter les risques de rupture et en
particulier d'éviter les fuites d'eau qui peuvent
accélérer le processus de dégradation d'une
cavité.
On procédera soit par renforcement, soit en utilisant des
raccords souples et déformables.
4) Adaptation de La voirie
Le renforcement de la structure de chaussée par des nappes
de géotextiles réduit la déformation et donc limite le
risque d'accident, mais n'évite pas certains désordres.
Cette méthode est utilisée lorsque les vides sont
soupçonnés mais non identifiés et localisés.
III.5 TECHNIQUES DE SUPPRESSION DU VIDE SOUTERRAIN 1)
Foudroyage
Le foudroyage est un procédé courant dans les
mines.
Pour les carrières, il se révèle bien
adapté lorsqu'il est prévu dès l'exploitation
(géométrie régulière des piliers notamment) : c'est
l'affaissement dirigé.
Même dans ce cas là, il peut subsister quelques
vides résiduels. Par ailleurs le sol est très remanié et
le terrain n'est pas considéré comme constructible. L'utilisation
en espaces verts, en revanche, est tout à fait possible.
Dans le cas de carrières accessibles, mais non
conçues à l'origine pour cette technique, la prudence s'impose et
dans la plupart des cas un traitement des vides résiduels sera
nécessaire. Pour les carrières non accessibles, le
résultat est trop aléatoire.
2) Terrassement de la cavité
La technique consiste à mettre à jour la
cavité par terrassement et de procéder à un remblaiement
avec compactage.
C'est une solution possible lorsque la carrière est
à faible profondeur.
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