1.2. Les causes de la crise
Les causes des crises sont multiples. Afin de comprendre
l'enjeu que représente la finance islamique, face à cette
dernière, nous pouvons dégager 2 causes
majeures :l'immoralité et le
refinancement.
1.2.1. L'immoralité
L'immoralité constitue un des éléments
qui fait le plus débat dans la sphère financière. En effet
la question est de savoir si l'on doit être rentable ou moral. Evidemment
cette présentation est caricaturale mais permet de comprendre l'enjeu
caché derrière les questions d'éthique financière.
Toutefois une chose est sure : l'immoralité est l'une des
causes des deux crises. Ainsi nous nous pencherons sur les
éléments immoraux qui ont causé la crise du subprime, ceux
qui ont causé la crise des dettes souveraines et les
éléments externes aux deux crises.
1.2.1.1. L'immoralité dans la crise du
subprime :
L'immoralité est l'élément qui a
causé la crise du subprime. En effet, des banquiers américains,
peu scrupuleux ont été les instigateurs de cet
évènement.
Débuts des années 2000 le marché
immobilier américain était saturé. En effet la cible des
agences immobilière, traditionnellement composé de ménages
ayant des revenus assez conséquent pour pouvoir absorber un
crédit immobilier, n'était plus assez abondante pour assurer des
perspectives commerciales suffisantes. Elles se sont donc penchées sur
une nouvelle cible : les ménages ayant de faibles ressources.
Paradoxalement cette cible pouvait être financée.
Tout d'abord il fallait pouvoir vendre un crédit
immobilier à des ménages modestes. Pour ce faire il suffisait de
prêter à taux variable et à paliers. Ainsi les emprunteurs
pouvaient rembourser les premières années de prêt sans trop
de difficulté. Ensuite, lorsque les taux des prêts
« recollaient » à la réalité des
marchés, et que les clients devaient passer un pallier, ces mêmes
emprunteurs devaient supporter des échéances, nettement plus
élevées (allant du simple au double). Cela les conduisait
inéluctablement vers l'insolvabilité.
En expliquant cela nous répondons à la
question : comment la crise du subprime a-t-elle été
initiée ? En revanche, nous ne répondons pas à la
question « pourquoi ? ». Pour ce faire, il faut
tout d'abord comprendre une différence juridique majeure entre le cadre
juridique français, et le cadre juridique américain.
En France, les prêts hypothécaires, sont
systématiquement affectés au bien qu'ils financent. De plus les
lois NEIERTZ et SCRIVENER 2 obligent le créancier à s'assurer de
la solvabilité de son débiteur avant de prêter. Enfin
l'hypothèque prise sur le bien n'accorde à la banque qu'un droit
de préférence. Cela signifie qu'en cas d'impayé de la part
de l'emprunteur la banque devra demander à un tribunal la saisie du
bien. Ce n'est qu'après la vente en adjudication de l'immeuble que le
créancier pourra faire valoir son droit de préférence.
S'il n'est pas remboursé après la vente de l'immeuble il devra
faire appliquer son droit de suite qui le placera au même rang que les
autres créanciers du débiteur.
Aux Etats-Unis, en revanche le cadre juridique est beaucoup
plus léger. En effet, l'obligation de la solvabilité des
emprunteurs est moins présente. Cependant ce qu'il faut comprendre est
le principe du « mortgage loan » (prêt
hypothécaire). L'hypothèque américaine, contrairement,
à l'hypothèque française, donne un droit de
propriété à la banque. Cela signifie que la banque est
propriétaire du bien jusqu'au remboursement de la dette.
Concrètement, la banque peut expulser un mauvais payeur, et revendre son
bien immédiatement après. Cela démontre clairement que le
prêt hypothécaire américain est beaucoup moins
encadré que dans le système français.
Malgré un système hypothécaire facilitant
les prêts, les banquiers américains, ont réussi à
dégager ses prêts risqués de leur bilan. En effet, les
banques ont tout simplement utilisé la titrisation par le FCC, mais
aussi et surtout via les CDO. Ainsi elles pouvaient exporter leurs risques
qu'elles prenaient en finançant ces créances douteuses. Il faut
voir que le volume de CDO émis aura connu une évolution
exponentielle juste avant la crise du subprime et une chute après cette
dernière (cf. annexe 2).
On pourra, noter que la propagation de la crise du subprime,
s'est faite en raison de la recherche du profit, et ce, de la part de chacun
des agents économiques. En effet, on a souvent l'habitude de
désigner les banques comme seules et uniques responsables de cette
crise. Cependant il est utile d'observer que les banques qui proposaient des
produits ne contenant pas de dette de subprime, offraient des
rémunérations bien inférieures à celles de leurs
concurrentes, qui elles en proposaient. Ainsi sous la pression
commerciale infligée par leurs clients elles devaient s'aligner
sur leur confrère en en proposant elles aussi.
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