3. Distribution topographique des tumeurs et
pseudotumeurs cutanées sur la face
Pour les différentes localisations, les effectifs des
tumeurs bénignes et des pseudotumeurs étaient supérieurs
à ceux des tumeurs malignes à l'exception des paupières,
des joues et des arcades sourcilières. Pour ces dernières, les
effectifs étaient identiques. Aucune localisation n'était le
siège de plus de tumeurs malignes que de tumeurs bénignes.
Le pavillon de l'oreille était le siège le plus
fréquent des lésions avec 45 cas soit 29,81%. Pour cette
localisation il s'agissait de tumeurs bénignes et de pseudotumeurs
puisque aucune tumeur maligne n'y était localisée. Parmi ces
atteintes bénignes, les chéloïdes constituaient 28,22% des
atteintes du pavillon de l'oreille. Ceci serait l'explication à cette
localisation préférentielle des tumeurs bénignes et des
pseudotumeurs.
Les lèvres, les régions mandibulaires et les
joues constituaient d'autres sites de prédilection de ces tumeurs avec
respectivement 18,54%, 11,92% et 10,60% des localisations. Au niveau des
lèvres et des régions mandibulaires, nous avons trouvé une
prédominance des tumeurs bénignes et des pseudotumeurs.
Concernant les lésions localisées à la joue, huit
étaient des tumeurs malignes soit 50% et de huit autres des tumeurs
bénignes et pseudotumeurs soit 50%.
Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à
Yaoundé : épidémiologie et histopathologie Thèse
de Doctorat en médecine 2005-2006 MOSSUS Yannick
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Les tumeurs malignes étaient localisées le plus
fréquemment sur la joue avec huit cas soit 29,62% des localisations de
tumeurs malignes. Les travaux de Jin HR et al à Chungbuk ont
montré que le nez était la localisation la plus fréquente
des tumeurs malignes [5].
4. Principaux types histologiques observés
Les tumeurs bénignes et les pseudotumeurs
étaient les plus fréquentes avec 124 cas soit 82,12% de
l'échantillon. Les tumeurs malignes étaient
représentées par 27 cas soit 17,88%. Cette disproportion est due
au fait que les tumeurs malignes sont généralement
retrouvées chez les sujets à peau claire (albinos et race
blanche). Ce n'était pas le cas pour les sujets de notre étude
qui étaient tous de race noire. Le type bénin le plus
fréquent de notre échantillon était les
chéloïdes qui sont des affections fréquentes du sujet noir
africain [27]. AlKhateeb T et al en Jordanie [31] avaient remarqué que
10% des tumeurs maxillofaciales de l'enfant et de l'adolescent étaient
des tumeurs malignes et 90 % des tumeurs bénignes.
4.1. Les chéloïdes
Les chéloïdes constituaient la lésion la
plus fréquente de notre série. Elles représentaient 41,73%
de l'échantillon soit 63 cas. Elles touchaient les femmes dans 65,07% et
les hommes dans 34,93% des cas. Ces résultats étaient proches de
ceux obtenus par Bekima en 2001 dans les hôpitaux généraux
de Yaoundé et de Douala [15]. Il avait remarqué que les
chéloïdes de la face affectaient les femmes dans 69,68% des cas et
les hommes dans 30,32%. D'après les travaux de Oluwasanmi JO en Ibadan,
elles toucheraient les hommes et les femmes dans les mêmes proportions
[32].
Les chéloïdes siégeaient le plus souvent
sur le pavillon de l'oreille et touchaient généralement les
jeunes adultes de 20 à 29 ans. Elles sont étroitement
Tumeurs et pseudotumeurs cutanées de la face à
Yaoundé : épidémiologie et histopathologie Thèse
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liées au phénomène de piercing de
l'oreille. Lane JE et al [33] en 2005 aux Etats-Unis avaient d'ailleurs
remarqué que les chéloïdes apparaissaient chez les filles
avec un piercing pratiqué après l'âge de 11 ans.
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