Certains termes sont définis d'après le recueil
de textes officiels relatifs à la gestion des forêts et de la
faune au Cameroun, loi du 20 janvier 1994 portant régime des
forêts, de la faune et de la pêche.
« Aire protégée : Une
zone géographiquement délimitée et gérée en
vue d'atteindre des objectifs spécifiques de conservation et de
développement durable d'une ou plusieurs ressources données.
»
Baguage : c'est la pose d'un collier
émetteur à un animal afin d'étudier ses mouvements.
« Biodiversité : L'ensemble des
organismes vivants, des écosystèmes terrestres, marins et
aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie, y compris
la diversité au sein des espèces et entre les espèces,
ainsi que celle des écosystèmes. »
« Braconnage : Tout acte de chasse sans
permis, en période de fermeture, en des endroits réservés
ou avec des engins ou des armes prohibées. »
« Ecosystème : Le complexe
dynamique formé de communautés de plantes, d'animaux et des
micro-organismes et de leur environnement non vivant qui, par leur interaction,
forment une unité fonctionnelle. »
Eléphant bagué : C'est un
éléphant équipé d'un collier émetteur dans
le but d'étudier les mouvements du troupeau auquel il appartient,
à l'intérieur et à l'extérieur de l'aire
protégée. La définition du Conflit Homme -
Eléphant (CHE) adopté par UICN/SSC Groupe de
Spécialistes de l'Eléphant d'Afrique (GSEAf) est : « tout
contact Homme - Eléphant qui a pour conséquence des effets
négatifs quant à la vie sociale, économique ou culturelle
des humains, à la préservation de l'éléphant ou de
l'environnement » (HOARE, 2001 cité par BABAN). Le CHE
entraîne des perceptions négatives des éléphants par
les populations (TCHAMBA et HATUNGIMANA, 1996). Il a été
désigné parmi les cinq sujets prioritaires en ce qui concerne la
préservation de l'éléphant d'Afrique.
« Parc national : Un
périmètre d'un seul tenant, dont la conservation de la faune, de
la flore, du sol, du sous-sol, de l'atmosphère, des eaux, et en
général, du milieu naturel et qui présente un
intérêt spécial qu'il importe de préserver contre
tout effort de dégradation naturelle, et de soustraire à toute
intervention susceptible d'en altérer l'aspect, la composition et
l'évolution. »
Site de fréquentation : C'est un
espace naturel localisé à l'intérieur de l'aire
protégée et régulièrement visité par les
éléphants et où ils viennent soit pour se protéger
du soleil, soit pour attendre la tombée de la nuit pour se ruer vers les
plantations etc.
Télémétrie : C'est une
technique qui permet de suivre à distance et de localiser des balises
terrestres ou marines équipées de radio émetteur. L'un des
systèmes les plus connus est le programme Argos. Il permet de
repérer une balise avec une précision allant jusqu'à 150
mètres, peu importe où elle se trouve sur terre. Dans le cas des
études fauniques, les balises prennent souvent la forme de collier
(Système ARGOS, 2008).
Une citation : C'est un enregistrement d'une
variable dans la base des données (BETTI et al., 2008).
« Zone d'intérêt
cynégétique (ZIC) : Toute aire protégée
réservée à la chasse, gérée par
l'administration en charge de la faune, une personne physique ou morale, une
collectivité publique locale, et dans laquelle tout acte de chasse est
subordonné au paiement d'un droit fixé par la loi des finances.
Aucun acte de chasse ne peut y être perpétré contre les
espèces intégralement protégées. »
2.2 CARACTERISTIQUES GENERALES DES ELEPHANTS
2.2.1 Aspects systématiques
L'éléphant d'Afrique (Loxodonta
africana) ainsi que son proche cousin, l'éléphant d'Asie
(Elephas maximus) sont les seuls survivants dans l'Ordre des
Proboscidiens (Photo 1, tableau 1). Les deux genres sont originaires de
l'Afrique sub-saharienne et datent du pléistocène précoce
(MAGLIO, 1973). Les Loxodonta sont restés en Afrique, mais les
Elephas sont partis en Asie pendant le pléistocène
tardif. On l'appelle aussi pachyderme (du grec pachys, épais et
derma, peau) à cause de sa peau épaisse.
Tableau 1 : Différence entre L.
africana et E. maximus
Éléphant d'Afrique Éléphant
d'Asie
- Poids : environ 7500 kg - Poids :
environ 5000 kg
Hauteur : 3 mètres Hauteur :
2,5 mètres
Longueur (du bout de la trompe au
Longueur : 5,50 à 6,40 mètres
bout de la queue) : 9 mètres
- Grandes oreilles (plus de 2 mètres) - Petites
oreilles
- Grandes défenses chez les mâles et les
femelles.
- « une lèvre double » au bout de la trompe
- Défenses seulement chez les mâles (et même
pas chez tous). Au Sri Lanka seul 5% des mâles portent des
défenses tandis qu'en Inde ils sont 90%. Les femelles ont de petites
dents qui ne sont pas visibles.
- « une lèvre unique » au bout de la trompe
- Plus haute partie du corps : les épaules - Plus haute
partie du corps : la tête
- Front plat - Front à « 2 bosses »
- Dos creux - Dos rond
Source : Panda (2008)
Selon Frade et al., cités par
IUCN/WWF (1999), certains faits suggèrent qu'il n'y a pas deux
sous-espèces comme le pensent la majorité des biologistes, mais
plutôt deux espèces distinctes : Loxodonta cyclotis
et Loxodonta africana. Pour POOLE (1996), on connaît deux
sous-espèces de l'éléphant d'Afrique :
l'éléphant des savanes, Loxodonta africana africana et
l'éléphant des forêts, Loxodonta africana
cyclotis. WESTERN (1989) aborde dans le même sens que Poole et
ajoute qu'entre les deux sous-espèces, il existe des
éléphants intermédiaires qui se trouvent dans les zones
d'hybridation sur de larges régions d'Afrique, à l'intersection
des forêts et des savanes.