ABSTRACT
The eastern outskirts of the Benue National Park (BNP) is a
region where populations suffer daily raids by wildlife of the park into the
plantations: the damage caused by elephants remain of concern. This study in
this part of the park aims to analyze the men - elephants conflicts in the
eastern BNP. This goal was achieved through the identification and
characterization of sites frequently used by elephants nearby villages, a
qualitative and quantitative assessment of damage caused by elephants on crops,
an inventory management of conflict techniques used by locals. Data on
human-elephant conflicts were collected through a questionnaire sent to victims
and to resource persons, and completed by field investigations, then added,
raided the fields. Those relating to the areas visited by elephants were
obtained with the help of a form specially designed so that effect. The results
show that all visiting sites identified are forest dominated by Anogeissus
leiocarpus. Although as destructive as baboons (Papio anubis) and
Patas (Erythrocebus patas), the elephant (Loxodonta africana
africana) is the greatest threat faced by farmers in the study area. The
destruction is characterized by grazing (55%), clearing (35%) and trampling
(10%). To reduce the scale of looting, farmers use traditional methods of
protecting fields such as security guard (33%), installation of scarecrows
(5%), the regrouping of fields (14%) and production of noise with empty
utensils (28%). But farmers usually combine certain techniques to maximize the
efficacy of results. During the study period, losses caused by elephants were
estimated at 6.56 hectares of devastated crops constituting 38.88% of the
original area cultivated and the corresponding financial loss amounted to 2 696
450 CFA francs. The study recommends mainly World Wide Fund for Nature/Dry
Savannah of North Program (WWF / DSNP) to train people to use new driving back
techniques which have proved successful in other parts of Africa, to popularize
Field regrouping - night guard - a racket technique which gave satisfactory
results in Doudja to the villages of Mbandjoukri, Mbaou, Taboun.
Chapitre 1 : INTRODUCTION
1.1 CONTEXTE
En 2010, les Etats du monde entier vont devoir faire le bilan
de leurs avancées concernant la conservation de la diversité
biologique adoptée à Rio en 1992. Pour cela, il est
nécessaire d'avoir recours à des outils de suivi de ses
avancées éventuelles (LEVREL, 2006). Selon IUCN (2000), 24% des
mammifères, 12% des oiseaux, 25% des reptiles, 20% des amphibiens et 30%
de poissons sont menacés sur la planète. LEVREL (2006) estime que
le principal risque couru par cette biodiversité est d'après les
biologistes, l'extinction des espèces. Il précise que,
l'extinction est en général liée au contexte naturel
où vivent les espèces, au nombre d'individus et aux interactions
diverses. Les causes de disparition de la diversité biologique sont
essentiellement anthropiques, avec un rythme de disparition de 58
espèces de mammifères et 115 espèces d'oiseaux en 400 ans
(WORLD RESOURCES, 1995).
Par ailleurs, l'Afrique centrale qui héberge la seconde
plus vaste étendue des forêts denses tropicales du monde couvrant
environ 210 millions d'hectares est caractérisée par une grande
diversité d'écosystèmes. Dans cette partie du continent
africain se trouve le Cameroun qui présente une diversité
écologique, culturelle et humaine remarquables (AMIET, 1987).
Toutefois, WCMS cité par DOUMENGE (1998) estime que le
fait que le Cameroun s'étire tant en latitude qu'en altitude sur une
grande variété de milieux naturels est un atout majeur qui
favorise l'existence d'une diversité d'écosystèmes. En
effet, plus de 90% des écosystèmes africains sont
représentés au Cameroun ; le pays occupe le 5e rang en
Afrique en matière de biodiversité (MINEF, 2004) avec ses
près de 250 espèces de mammifères, 542 espèces de
poissons d'eau douce (VIVIEN, 1991) et de nombreuses espèces d'oiseaux.
Dans tout cet ensemble, la faune sauvage africaine en général et
camerounaise en particulier subit d'énormes pressions qui menacent sa
survie. L'Homme a désormais le devoir de participer à la
sauvegarde de l'environnement et à la préservation de la
diversité faunique de plus en plus menacée.
L'éléphant d'Afrique (Loxodonta africana
africana) reste le plus grand mammifère terrestre. Il est fascinant
et suscite beaucoup de curiosité en raison de sa taille énorme,
de son comportement, de son organisation sociale et de son intelligence. Il est
un des symboles majestueux du continent africain méritant d'être
préservé (IUCN, 2003). Menacé d'extinction sur l'ensemble
de son aire de répartition, l'éléphant d'Afrique en
Octobre 1989 est classé en Annexe 1 (c'est-à-dire espèce
menacée d'extinction dont le commerce international est strictement
interdit sauf dans un but scientifique) par la convention sur le commerce
international des espèces de faune et de flore
menacées d'extinction (CITES). De nos jours, la menace la plus grave qui
pèse sur les éléphants est la réduction de leur
espace vital (IUCN, 2003).
En effet, il survient parfois des incidents dus à des
interactions entre l'homme et l'éléphant. La conséquence
de ces rencontres est en général l'apparition de nombreux
conflits qui aboutissent parfois à des pertes en vies humaines et/ou
d'animaux (HOARE, 1999). De nombreux dégâts matériels sur
l'habitat et sur les cultures sont souvent observés (HAKIZUMWAMI et
LUHUNU, 2005). En Asie, où le Conflit Homme - Eléphant (CHE) est
plus ancien, le problème de pillage des cultures a été
discuté et quantifié depuis plus de vingt ans par plusieurs
chercheurs ; en Afrique, celui-ci n'a commencé à être
abordé qu'il y a quelques années (MISHRA, 1971).
DOUGLAS-HAMILTON, et al. (1992) rapportent que la tragédie de
l'éléphant d'Afrique est que sa population totale est en
diminution. En même temps, les « conservationistes » doivent
localement faire face à l'augmentation du nombre
d'éléphants à l'intérieur et hors des aires
protégées (BARNES, 1983 ; DAMIBA et ABLES, 1993 ; TCHAMBA, 1995).
Il est désormais important de pouvoir concilier à la fois les
besoins de la conservation et les intérêts des populations
riveraines des aires protégées.
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