4.2.3 Période et causes de la ruée vers les
cultures
D'après les riverains, les dégâts
causés par les éléphants respectent une certaine
périodicité ; ils surviennent chaque année à la
même période. La figure 10 présente la répartition
des incursions des éléphants dans les champs.
Citation (%)
40
20
60
30
50
10
0
J F M A M J J A S O N D
Mois
Figure 10 : périodicité des
dégâts causés par les éléphants dans
l'année selon la population des zones de chasse 2 et 3.
Les incursions d'éléphants dans les zones
agricoles respectent une certaine périodicité annuelle. En effet
la campagne agricole va d'avril à février d'après la
délégation d'arrondissement du MINADER de la
Bénoué. Ainsi, le mouvement des éléphants des aires
protégées vers les villages couvre cet intervalle. En observant
la figure 10 nous remarquons que les dégâts sont concentrés
entre le mois d'août et de décembre avec un pic en septembre -
octobre lorsque la maturité des cultures (maïs, arachide, mil et
sorgho blanc) est atteinte. Toutefois, BABAN (2007) situe le début des
dégâts causés par les éléphants sur les
cultures à partir du mois de septembre. La coïncidence entre la
maturité des cultures et les incursions nous amène à
croire que les éléphants sont attirés par les cultures. A
cette période, la valeur nutritive des cultures est élevée
contrairement à celle du fourrage. Ainsi, les éléphants
à la recherche d'un pâturage plus nourrissant se rabattent donc
sur les cultures. KOTCHONI (2007) a fait le même constat dans la Zone de
Chasse de Mékrou au Bénin.
4.2.4 Importance relative des dégâts
causés par les éléphants par rapport
aux autres animaux
Plusieurs animaux sont responsables de la destruction des champs
: les singes, les pachydermes, les rongeurs et les oiseaux, etc. (tableau
6).
Tableau 6 : Espèces animales responsables
et périodes des dégâts sur les cultures dans la
périphérie Est du PNB.
|
|
|
|
Animaux destructeurs
|
Noms scientifiques
|
période de
|
Fréquences
|
|
|
destruction
|
de citation (%)
|
Eléphant
|
Loxodonta africana africana
|
N
|
87,9
|
Babouin
|
Papio anubis
|
D
|
86,9
|
Patas
|
Erythrocebus patas
|
D
|
53,3
|
Perroquet vert
|
Poicephalus senegalus
|
D
|
30,8
|
Hippopotame
|
Hippopotamus amphibus
|
N
|
24,3
|
Cobe de Buffon
|
Kobus kob kob
|
N
|
24,3
|
Phacochère
|
Phacos africanus
|
N
|
22,4
|
Oiseaux granivores
|
Quelia quelia
|
D
|
21,5
|
Porc-épic
|
Hystrix cristala
|
N
|
17,8
|
Pintade
|
Numida meleagris
|
D
|
15,0
|
Vervet
|
Cercopithecus aethiops
|
D
|
13,1
|
Perdrix
|
Perdix spp
|
D
|
9,3
|
Hippotrague
|
Hippotragus equitus
|
N
|
6,5
|
Ecureuil
|
Euxerus erythropus
|
D
|
5,6
|
Animaux domestiques
|
/
|
D
|
4,7
|
Cobe Defassa
|
Kobus ellipsiprymms
|
N
|
1,9
|
Souris rayée
|
Lemniscomys barbarus.
|
D et N
|
1,9
|
D : Diurne, N : Nocturne
|
|
|
|
L'éléphant (87,9%), le Babouin (86,9%), et le
Patas (53,3%) sont considérés comme des super destructeurs. BETTI
et al. (2008) et BABAN (2007) ont obtenu un résultat similaire
pour ce qui est du trio de tête des destructeurs au PNBN et au PNB
respectivement.
Aussi importants que puissent être les
dégâts causés par les Patas et les Babouins, les paysans ne
portent leurs revendications que sur l'éléphant. En effet, non
seulement ce dernier est difficile à abattre, mais aussi, il agit la
nuit, échappant à la surveillance des agriculteurs dominés
par le sommeil après une dure journée de travail. De plus,
l'énorme masse corporelle de l'éléphant lui impose de
consommer de grandes quantités de nourriture (environ 250 kg par jour),
d'où l'importance des dégâts. La taille du troupeau est un
facteur déterminant dans l'ampleur des destructions.
|