4.2 EVALUATION QUALITATIVE DES DEGATS
4.2.1 Type de dégâts causés par les
éléphants
La recherche d'une bonne source alimentaire pousse les
pachydermes à se retrouver dans les zones agricoles. Les villages
visités distinguent trois types de dégâts. Il s'agit du
broutage (55%), des piétinements (35%) et des arrachages (10%).
? Broutage
C'est le type de dégât le plus reconnaissable
dans un champ dévasté. L'abondance des restes de nourriture
trahit la principale raison des incursions dans les plantations à savoir
la recherche alimentaire. La taille du troupeau détermine l'ampleur des
dégâts. Plus le troupeau est grand, plus les dégâts
sont importants. Les plantes encore au stade végétatif
détruites sont pour la plupart consommées sur place. Elles sont
sectionnées à la tige comme du fourrage.
? Piétinement
Ce type de dégât survient le plus souvent dans
les champs de céréales très jeunes de l'ordre de 25
à 40 cm comme les arachides, le voandzou et le coton. Il est lié
au broutage et au déplacement des animaux. Les piétinements sont
fréquents en début de campagne agricole lors des incursions
« d'inspection » qui permettent aux éléphants de
localiser les nouvelles parcelles cultivées.
? Arrachage
L'importance des arrachages est élevée dans les
champs de cultures sur billons telles que les tubercules et les racines. Les
plants d'arachide et de voandzou en maturité sont entièrement
arrachés par les éléphants.
Dans toutes les plantations dévastées, les
traces de broutage, de piétinement et d'arrachage sont présentes
à des degrés variables. L'action cumulée des divers types
de dégâts augmente l'ampleur des pertes, compromettant ainsi
l'avenir des récoltes.
4.2.2 Origine des éléphants pilleurs
L'origine des animaux destructeurs a toujours fait l'objet des
débats entre les agriculteurs et la conservation. La figure 9 illustre
les opinions des populations sur le sujet.
Figure 9 : Origine supposées des
éléphants pilleurs selon la population.
Dans la plupart des cas, les populations affirment ne pas
connaître exactement l'origine des éléphants pilleurs dans
les différentes ZICs. Plusieurs désignent néanmoins le
parc. Le fait que les riverains n'arrivent pas encore à
déterminer avec certitude le lieu de provenance les pachydermes peut en
partie expliquer la difficulté qu'il y a à prévenir les
dégâts dans la zone d'étude. La connaissance des mouvements
des éléphants dans la zone est indispensable. C'est d'ailleurs ce
qui a motivé le baguage de deux femelles d'éléphants dans
la zone en 2007 par le WWF représentation du Cameroun.
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