II.4 LE FINANCEMENT DU SPORT DANS LES
COLLECTIVITÉS TERRITORIALES DÉCENTRALISÉES
Le problème le plus sensible au développement du
sport au Cameroun est bel et bien son financement. Aussi bien au niveau de
l'Etat que dans les C.T.D, il est nécessaire de le résoudre pour
accéder à un niveau de vie meilleur. Nous allons nous concentrer
sur les modes de financement dans les collectivités territoriales
où il est question de donner les possibilités que ces
dernières disposaient déjà bien avant l'entrée en
vigueur le 1er janvier 2010 des nouvelles lois sur la
décentralisation (compétences innées), pour énoncer
par la suite les nouveaux moyens dont elles disposent (compétences
acquises) pour financer le sport dans leurs localités.
II.4.1 Les compétences innées pour le
financement du sport
De toutes les victoires et gloires apportées par le
sport au peuple camerounais en général et aux pouvoirs publics en
particulier, le constat déplorable du manque d'infrastructures à
l'image de ces victoires reste paradoxal lorsqu'on sait théoriquement,
et avec l'observation de grandes nations de sport, que les résultats
sportifs sont liés à la quantité et la qualité des
infrastructures.
Le financement des activités locales provient des
sources telles que les fonds propres issues des recettes municipales, des
subventions et avances de l'Etat, des subventions de la communauté
urbaine pour les communes qui en disposent, des dons et prêts provenant
du FEICOM et des
43
http://www.infosport.org/sport_et_environnement/sports_automobiles.html
organismes divers. Ces sources sont réunies dans le budget
de la commune concernée et servent globalement à financer les
activités de fonctionnement et les investissements municipaux.
Pour ce qui est du financement des investissements locaux, les
communes camerounaises disposent de trois types de ressources :
> L'épargne communale
> Les subventions à l'équipement
> L'emprunt.
En 2007 « les communes camerounaises ont une
capacité d'épargne relativement élevée (environ
37.3% d'autofinancement). Les communes rurales qui ne représentent 38%
des recettes globales contribuent pour 54% à la formation de
l'épargne communale. Cette épargne sert d'abord à couvrir
les remboursements puis les cotisations au FEICOM. »44. Compte
tenu du trajet réservé à cette épargne on constate
une épargne nette dégagée de la différence entre
l'épargne globale et les remboursements puis les cotisations du FEICOM.
C'est cette dernière qui est utilisée pour couvrir les
dépenses liées aux nouveaux investissements et équipements
; et lorsqu'on sait que le sport ne se compte pas encore parmi les
priorités en matière d'investissement dans les
collectivités du Cameroun, on peut aussi comprendre avec raison pourquoi
les communes n'orientent pas une partie de la dite épargne dans la
création et l'équipement des infrastructures sportives. Les
seules actions menées dans ce sens étant simplement l'entretien
des espaces déjà disponibles.
S'agissant des subventions d'équipement, l'Etat
intervient financièrement pour soutenir les efforts d'investissement des
communes. Mais cette intervention n'est ni systématique, ni
régulière. Elle se fait au coup par coup et le moment de
prédilection est constitué par les grandes
cérémonies et évènements publics que doit abriter
la commune. Sous cet angle, nous pouvons dire qu'autant les investissements sur
le plan sanitaire, socioculturel et scolaire sont reconnus d'utilité
publique, autant ceux concernant le sport le sont aussi. Il existe cependant un
type particulier de soutien de l'Etat dans le domaine des subventions à
l'équipement. Il s'agit des subventions dites de « petit
équipement rural » (PER). Ces subventions sont accordées par
l'Etat aux collectivités rurales pour leur permettre de réaliser
des microprojets de développement répondant aux besoins des
populations dans les domaines phytosanitaires, d'irrigation,
d'équipements collectifs, d'électrification rurale etc. Mais
depuis quelques années, cette source de recettes communales a tari.
Pour ce qui est des prêts, les communes camerounaises y
ont accès par deux voies : les avances du FEICOM et le concours du
Crédit foncier du Cameroun. Les prêts à
l'équipement
44
http://www.cameroononline.org/financement_des_collectivités
accordés sous certaines conditions par cette
organisation intercommunale portent le nom d'avance sur trésorerie alors
que le Crédit foncier du Cameroun est un établissement public
financier qui est habileté à consentir des prêts aux
collectivités locales pour financer les travaux de viabilisation des
terrains urbains et ruraux. Mais la seule condition pour obtenir ce type de
financement c'est que la commune bénéficiaire du prêt doit
être propriétaire du terrain en question.
Toutes ces sources de financement doivent servir pour la
réalisation de tout type d'investissement dans la localité y
compris dans le domaine du sport. Mais compte tenu de l'ordre prioritaire des
investissements locaux au Cameroun, les investissements et équipements
en matière de sport ne verront le jour qu'après avoir
résolu les autres problèmes. Pour cette raison, d'autres pistes
de solutions doivent être trouvées et elles pourraient provenir
des moyens mis à la disposition des communes par le biais de la
décentralisation.
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