CHAPITRE II : DÉCENTRALISATION ET SPORT
AU CAMEROUN
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Au Cameroun, les pouvoirs publics ont pris conscience ces
dernières années de l'importance de la décentralisation
pour accroître le niveau économique, social, culturel et aussi
sportif du pays. Il s'agit dans ce chapitre d'établir un lien entre la
décentralisation et le développement du sport. Pour cela nous
allons d'abord procéder à l'illustration des limites de la
centralisation pour ensuite donner l'historique de la décentralisation
au Cameroun et finir avec les bienfaits du sport dans le développement
local durable.
II.1 LE BIEN FONDÉ DE LA
DÉCENTRALISATION
La décentralisation vient en réponse aux multiples
problèmes de l'état de centralisation. Cette dernière est
étudiée pour dégager les causes de son abandon par l'Etat
camerounais.
II.1.1 La centralisation
L'organisation administrative camerounaise au même titre
que celle de nombreux pays de l'Afrique francophone est assez
centralisée. Cette donnée majeure du système administratif
africain s'explique par plusieurs raisons dont la plus importante est d'ordre
politique ; il s'agit de la volonté d'affirmer l'autorité de
l'Etat. Tout en permettant l'émergence et la cohésion de
l'unité nationale, la centralisation a une architecture qui donne lieu
à la concentration dans la capitale politique du pays et dans les
principaux chefs-lieux des unités administratives, de la majorité
des fonctionnaires qualifiés. Il y a donc centralisation lorsque tous
les problèmes qui se posent à l'ensemble de la communauté
nationale sont résolus par l'Etat. Dans un tel système, on ne
fait pas de distinction entre affaires nationales c'est-à-dire celles
qui intéressent toute la collectivité et affaires locales, qui
concernent des entités plus restreintes. Ceci implique la non
participation du peuple aux affaires qui les concernent directement.
Ayant hérité de ce système au lendemain
des indépendances africaines, le Cameroun qui cherche toujours à
atteindre un niveau de développement meilleur, a compris que ceci
n'était pas possible en restant dans ce cadre de l'Etat
centralisé. En effet la centralisation s'est
révélée limitée par de nombreux
inconvénients ; le contexte n'étant plus le même du fait
que nous sommes passés d'un territoire qui servait en quelques sortes de
province pour le colonisateur à un Etat autonome qui doit tout mettre en
oeuvre pour son développement. La centralisation est certes utile et
même nécessaire à la cohésion nationale, mais elle a
pour principal inconvénient de
défavoriser les initiatives locales puisqu'elle
écarte la responsabilité administrative de son point
d'application ; cette situation a pour conséquence l'absence du peuple
dans les actions qui les concernent en matière de
développement.
Face à cette difficulté, et conscient de ce que
l'administration centrale ne peut pas à elle seule exercer toutes les
activités qui se trouvent dans l'ensemble du territoire national, des
relais locaux se révèlent nécessaires pour seconder les
actions de l'administration centrale. Les autorités administratives du
Cameroun ont donc adopté, pour permettre le développement
progressif du pays, cette méthode de relais des actions de
développement par les localités et qui est en fait la
décentralisation. C'est ainsi que les premiers actes de
décentralisation ont vu le jour quelques années avant
l'indépendance et n'ont pas cessé de se multiplier jusqu'à
nos jours.
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