2.2- LES METHODES DE GESTION DES DSM
L'élimination des déchets solides ménagers
est régie par deux grandes catégories de pratiques : les
pratiques populaires ou traditionnelles et les pratiques modernes.
2.2.1 - Les pratiques populaires
Les pratiques populaires ou traditionnelles qui
nécessitent peu de moyens financiers et matériels,
caractérisent les ménages dans leur majorité.
L'élimination des déchets solides à Abomey-Calavi est
d'abord l'affaire des femmes et des enfants. Dans les ménages, les
femmes, les jeunes filles et garçons s'occupent de la salubrité
et de l'hygiène de la maison. Tôt le matin, les chambres, la
cuisine, les enclos servant de salles de bain et de W.C, la cour, puis enfin le
pas de porte sont débarrassés de tous les déchets de la
veille. A partir de ce moment, on se débrouille pour jeter les ordures
ménagères où on peut et comme on peut. S'il y a un
dépotoir sauvage à côté le problème est
réglé. Dans le cas contraire les endroits suivants sont
indiqués :
- Les zones marécageuses mal drainées que la
population tente d'assainir avec les ordures ;
- Les parcelles sommairement et/ou pas du tout mises en valeur
par les propriétaires pour diverses raisons, et transformées en
dépotoirs sauvages et en lieux de défécations par les
voisins ;
- Le bord des routes, les rigoles et les caniveaux.
Photo N°2 : Tas d'ordures au bord de la route inter-
Etat N°2
Cliché : Ifèdé Yves Modeste
ALASSANI
Seulement 32% de notre échantillon s'est abonné au
système de pré collecte d'ordures ménagères et 31%
jette les DSM dans la nature.
Graphe 1 : Proportion des abonnés
Sources : 5 pIXGEW 1 th: I th TS RIT007)
La méthode d'enfouissement occupe 19% des ménages
enquêtés. Les ordures produites sont jetées dans un trou
creusé dans la concession. Au bout d'un certain temps, elles sont
recouvertes de terre. L'enfouissement peut se faire également
devant la maison ou la concession. Il concerne surtout les
ménages installés dans de nouvelles constructions. Dans d'autres
cas, les déchets ménagers sont mis à feu, dans ou en
dehors de la concession. La mise à feu qui occupe 18% de notre
échantillon se fait malheureusement souvent sans un tri préalable
des diverses composantes, sauf les vitres, les verres et les métaux. Les
objets en plastique d'acétylène, de plus en plus utilisés
produisent des fumées très noires et des odeurs
nauséabondes et toxiques. Toutes ces pratiques répondent peu aux
normes de salubrité et d'hygiène et ont des conséquences
néfastes sur la santé de la population comme nous le verrons plus
loin.
Graphe 2 : Modes de gestion des déchets solides
ménagères à Abomey- Calavi
Sources : Résultats d'enquete (Août
2007)
Tableau II : Modes de gestion des DSM
|
Proportions
|
Abonné
|
32
|
Rejet nature
|
31
|
Enfouissement
|
jet
19
|
Incinération
|
fou
18
|
Total
|
cné
100
|
Sources : Résultats d'enquêtes (Août
2007)
En somme, les pratiques populaires sont adoptées par
68% des ménages interrogés. 31% de ces ménages rejettent
les déchets dans la nature, 19% les enfouissent et 18% s'adonnent
à l'incinération. Ces proportions présentent des
disparités entre quartiers. En effet, la réalité n'est pas
la mrme dans tous les quartiers qui ont fait l'objet de nos investigations.
Tableau III: Modes de gestion des DSM par quartier
|
Modes de gestion des DSM
|
Total
|
|
Abonnement
|
Rejet nature
|
Enfouissement
|
incinération
|
|
quartiers
|
Agori
|
15,0%
|
15,0%
|
|
|
30,0%
|
Gbodjo
|
11,0%
|
9,0%
|
7,0%
|
3,0%
|
31,0%
|
Tokpa zoungo
|
6,0%
|
7,0%
|
12,0%
|
15%
|
39,0%
|
Total
|
32,0%
|
31,0%
|
19,0%
|
18,0%
|
100,0%
|
Sources : résultats d'enquêtes 2007
Comme nous le constatons sur le tableau ci-dessus, le quartier
Agori regorge une forte proportion d'abonnés (15%). Selon notre
échantillon, aucune maison de ce quartier n'incinère ni n'enfouis
les DSM. Quant aux quartiers Tokpa- Zoungo et de Gbodjo la proportion
d'abonnés est relativement faible. Les autres modes de gestion sont
dominants.
2.2.1.1- Les raisons du non abonnement des
ménages aux structures de pré collecte des déchets
Plusieurs raisons expliquent le non abonnement des maisons aux
structures de pré collecte des ordures. Les travaux de terrain nous ont
permis de connaître ces causes. En effet, 6,3% de notre
échantillon a évoqué le coût élevé de
l'abonnement, 59,4% l'inexistence d'une structures de collecte et 34,4% la
mauvaise volonté des chefs de manages ou des résidants. A ces
raisons ajoutons la non connaissance des structures de collecte.
Au total, nos deux premières hypothèses ont
été vérifiées.
Tableau IV : Les raisons du non abonnement des maisons aux
structures de pré collecte.
|
Proportions (%)
|
Coût élevé
|
6,3
|
Inexistence de structure
|
59,4
|
Pas de volonté
|
34,4
|
Total
|
100
|
Sources : Résultats d'enqu~te
De ce tableau, nous constatons que l'inexistence des
structures (59,4%) de pré collecte et le manque de volonté (34%)
sont les principales raisons du non abonnement des maisons aux structures de
pré collecte des ordures ménagères.
Graphe 3: Connaissance des structures de pré
collecte
Sources : Résultats d'enqu~tes
|