Section 3 : Démarche méthodologique.
Une première remarque s'impose sur la notion de «
terrain. >> En effet, « faire du terrain, c'est avoir envie de se
colleter avec les faits, de discuter avec les en quêtés, de mieux
comprendre les individus et les processus sociaux.>>102 Il va
de soit qu'il n'y a pas de recherche sans terrain, surtout en sciences
humaines. Parce que le sociologue s'astreint à un long travail de
description et d'interprétation, « il met au jour la
complexité des pratiques sociales les plus ordinaires des
enquêtés, celles qui vont tellement de soi qu'elles finissent par
passer inaperçues, celles qu'on croit "naturelles"parce qu'elles ont
été naturalisées par l'ordre social : pratiques
économiques, alimentaires, scolaires, culturelles, religieuses ou
politiques, etc. >>103
102 Stéphane BEAUD, Florence WEBER, Guide de
l'enquête de terrain. Produire et analyser des données eI I I I
raI UqI I I, Nouvelle édition, Paris, éd. La
Découverte, 2003, p.16.
103 LIIIUd., p.9.
1- Cadre empirique de la recherche.
L'univers d'enquête est le lieu par excellence où
le chercheur va puiser les informations dont il a besoin pour rendre compte du
phénomène qu'il étudie. A ce propos, il est important pour
nous de préciser que notre étude s'est réalisée
uniquement dans les quartiers de Libreville ; à savoir Plaine Orety,
Ecole Normale, Ancienne Sobraga, Pk6, Pk7, Pk8 et Pk9, Pk11, Nzeng Ayong,
Derrière la Prison Charbonnage (Louis GRIGNON de MON-FORT),
Derrière l'Hôpital, le Ministère des Mines, la cité
ASECNA, Plein Ciel.
Nous avons retenu ces quartiers parce qu'ils sont proches de
notre lieu de résidence c'est-à-dire le campus universitaire
(en ce qui concerne les quartiers Plaine Orety, Ecole Normale, Ancienne
Sobraga, Derrière la Prison et Nzeng Ayong) et puis les quartiers
Pk6, Pk7, Pk8 et Pk9, Pk11 parce que c'est une zone
géographique fortement habitée où presque toute les
ethnies y cohabitent ensemble ; zone où notre constat a d'abord pu se
faire. Il était intéressant pour nous d'avoir le point de vue
de chaque famille. En outre ces maisons ne sont pas clôturées,
ce qui a facilité notre accès dans ces familles contrairement
aux quartiers Plaine-Orety, Ancienne SOBRAGA où les gens nous
recevaient hors de la concession, nous demandaient de patienter un moment,
puis à la fin, il n'était plus possible de nous entretenir,
etc. Nzeng Ayong, Charbonnage (Louis GRIGNON de MON-FORT),
Derrière l'Hôpital ont été retenu parce qu'ils
font suite aux rendez-vous que nous avons pris grâce à des
personnes intermédiaires (nos soeurs, nos tantes, des amies,
condisciples de classe, etc.) Notre enquête sur le terrain s'est
résumée à l'observation participante, << durant
laquelle le chercheur participe aux activités qu'il
observe.»104 Cette technique d'enquête nous a donc
permis de << faire du porte à porte » entendu par
là cogner dans toutes les portes de ces maisons pour pouvoir nous
entretenir avec les belles-mères et les brus afin de recueillir les
avis sur notre objet d'étude. Nous avons
104 Alain BEITONE et al. Sciences sociales, Paris,
(coll. « aide-mémoire »), 3ème
éd., 2002, p.27.
dii par moment sortir un peu d'argent, à la demande des
brus et des belles-mères, pour nos remerciements d'avoir bien voulu
accepter de nous recevoir.
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