Section 2 : Affirmation de la bru.
Les pratiques employées pour arriver à ses fins,
comme nous venons de le voir précédemment, conduira a priori
à une stabilité de son foyer. Cependant, c'est sans compter que
cette dernière doit adopter un type de comportement : appropriation du
foyer par la bru et prise de distance avec la belle famille.
1. Appropriation du foyer par la bru.
La prise de position du mari face à sa mère va
octroyer un pouvoir à la bru : il s'agit de l'appropriation du foyer par
la bru. Pour A.A.J, « la vie nous instruit, la femme doit etre forte,
elle doit s'imposer parce que c'est la femme qui gère la maison et non
l'homme,
295 Propos de monsieur A.E.C, ingénieur en
marketing Zain Gabon.
296 Cadre au Minist~re des Mines, 45 ans, marié à
l'état-civil et à la coutume.
297 Propos de monsieur I.I, 48 ans, agent de contrôle
à l'ASECNA, marié à l'état-civil, 3 enfants,
cité ASECNA.
298 Propos de monsieur I.S, 49 ans, 3 enfants,
marié à l'état-civil à une mauricienne, enseignant
du supérieur et conseiller du ministre des mines.
l'homme ne fait que donner l'argent mais
l'éducation revient à la femme. Quand la femme perd son
autorité dans le foyer, c'est fini.»
« Les femmes africaines disposent et ont toujours
disposé d'un pouvoir réel dans leur menage malgre les hierarchies
formelles des rôles sexues qui leur confèrent une position
d'infériorité.»299 L'appropriation du foyer
concerne la tenue de la maison ; la planification du panier de la
menagère, la planification des naissances, consecutive à la
scolarisation des femme, à leurs activites professionnelles remunerees,
ont modifie leurs rôles et statuts au sein du foyer.
En outre, dans sa maison, `importe qui ne plus s'asseoir comme
il le désir, toucher la nourriture, etc. En fait, la belle famille n'a
plus véritablement la mainmise sur elle. Elle n'est plus obligée
de laver le linge, de préparer et, il ya des domestiques à cet
effet, car elle est le chef de la maison. Certaines prefèrent habiter
dans des quartiers éloignés où il faudrait toujours avoir
se déplacer avec l'argent du taxi en cas d'absence des parents. Cet
éloignement fait limiter les visites où celles qui habitent dans
les grandes villas avec gardien et grandes barrières, laissent des
consignent telles « aucunes visites sans autorisation » car elle est
la maîtresse de maison.
Soit avant de venir, il faut au prealable aviser, passer un
coût de fil pour annoncer son arrivee ; elle conditionne le mari (dans le
cas oil la bru a plus de moyens que le mari). La scolarisation massive des
femmes et leurs differentes activites professionnelles ont donc pour ainsi
dire, modifie leurs rôles et statuts au sein du couple. Par ailleurs la
bru diplômée, dont l'environnement social favorisait une
émancipation, ne se voit plus guidée par la tradition.
L'individualisme est mis en relief car chacun voit son interêt.
Celles qui sont déjà mariées n'ont
presque plus d'obligations avec leurs belles familles ; car elles essaient
encore d'être dominantes, bien qu'étant dans leurs foyers.
299 « L'Afrique des femmes »
in la revue VolWWWfWWKne, n°65, 1997, p.35.
Sauf pour celles qui vivent encore en concubinage (de moins de
5 ans) elles voudraient gagner la confiance de la belle famille.
Celles qui ont plus de 8 ans, même si elles vivent en
concubinage, et qui ont les moyens financiers, nous ont rapporté ne plus
supporter ce « calvaire de la belle famille >>, et de modifier la
situation. Et qu'en étant dans son propre foyer, elles obtiennent un
nouveau pouvoir et peuvent gérer leurs foyers à leur guise.
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