II.1.3. Le braconnage
Le braconnage n'est pas très développé
dans la forêt. Le faible potentiel en produits fauniques (MECV, 2004), de
la forêt n'encourage plus les populations à la chasse. Les grands
mammifères ont disparu (tableau n°3), laissant la place aux petits
gibiers. Néanmoins, on rencontre par moment quelques amateurs de petite
chasse.
Tableau n° 3: Espèces animales disparues de
la forêt de Gonsé
Espèce (français)
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Noms scientifiques
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Noms (mooré)
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Observation ou cause
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Autruche
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Strutio camelus
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nanéongo
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Sécheresses des années 70
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Buffle
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Syncerus caffer caffer
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wénaafo
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Sécheresses des années 70
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Cob de buffon
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Kobus kob kob
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walga
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Pollution du Massili
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Lycaon
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Lycaon pictus
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bade-bado
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Pollution du Massili
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Panthère
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Acinonyx jubatus
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anbga
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Pollution du Massili
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Ourebi
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Ourebia ourebi
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gnismoodé
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Pollution du Massili
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Bubale
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Alcelaphus buselaphus
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sibga
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Pollution du Massili
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Damalisque
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Damaliscus korrigum
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yanka
|
Pollution du Massili
|
66
![](Variabilite-climatique-et-gestion-des-ressources-naturelles-Cas-de-la-fort-classee-et-reserve89.png)
Source : SANKARA T. Bakari (enquête de terrain,
2009)
![](Variabilite-climatique-et-gestion-des-ressources-naturelles-Cas-de-la-fort-classee-et-reserve90.png)
II.1.4. Le activités agropastorales
La dégradation des sols conduit souvent les populations
à rechercher de nouvelles friches. Dans cette recherche de meilleures
conditions de production, les réserves forestières sont parfois
exposées. Cette situation de dégradation est beaucoup perceptible
dans l'est du Burkina. Selon
LOMPO O., (2008), « La recherche de nouvelles terres
agricoles est le principal moteur quialimente les dynamiques
environnementales dans les villages ». L'agrandissement des champs et
la
recherche des zones de pâture contribuent en grande
partie à la destruction des forêts. Mais la dynamique qui
prévaut dans la zone de la forêt de Gonsé est bien
différente. En raison de son statut de réserve classée
depuis les années 50, l'exploitation agricole est quasi inexistante.
Avec la longue période de classement et la mise en place de programme de
gestion, les riverains ont intériorisé l'idée de
l'impossibilité d'exploiter la réserve à des fins
agricoles. Selon les observations de terrain, les champs sont situés
autour de la forêt loin des limites.
La seule activité qui agresse beaucoup la forêt
est la pratique de l'élevage. Des éleveurs sont installés
autour de la forêt. Les effectifs du bétail augmentent presque
chaque année (graphique n° 13). La charge animale sur la
forêt reste importante. Selon les estimations du service d'élevage
de la commune, chaque année, entre 9.000 et 11.000 têtes de
bétail parcourent la forêt de Gonsé. La
précarité des conditions climatiques dans le Sahel et le nord du
pays accélèrent la descente massive des éleveurs vers le
sud.
La forêt de Gonsé constitue un site de transition
par excellence. Plus d'une dizaine de campements d'éleveurs ont
été identifiés sur le terrain. Ces derniers convoient leur
troupeau dans la forêt à la recherche de bons pâturages et
de points d'eau.
En dépit de l'interdiction formelle de parcours par le
bétail, on rencontre quotidiennement des animaux dans la forêt.
Des informations recueillies, il apparaît que la colonisation des aires
de pâture par l'ouverture de nouveaux champs contraint les
éleveurs à faire paître leur troupeau dans la forêt.
Les grandes mutations foncières très croissantes dans la zone
compliquent davantage la situation des éleveurs.
Certains d'entre eux installés depuis 20 à 30
ans n'ont plus d'aires de pâturage. Les pistes à bétail
sont colonisées soit par des champs soit par des haies délimitant
l'espace des « nouveaux propriétaires terriens ». Les
éleveurs sont souvent contraints de migrer plus au sud du pays pour
éviter les conflits fonciers.
68
![](Variabilite-climatique-et-gestion-des-ressources-naturelles-Cas-de-la-fort-classee-et-reserve91.png)
Néanmoins, l'agression de la forêt par les
animaux est croissante et leur action nocive est plus perceptible à
travers la destruction des jeunes plantes. Par leur piétinement du sol,
les animaux contribuent à accélérer l'érosion
hydrique. En effet, le piétinement ameublit le sol et rend les
particules plus faciles à mobiliser par l'eau et le vent (Robert E.,
2006). L'analyse des diagrammes (figure n°13) révèle que les
caprins sont les plus nombreux et augmentent davantage. Cela peut s'expliquer
par leur grande capacité de résilience à la
variabilité climatique mais aussi par leur capacité à
grimper les arbustes pour les brouter.
Graphique n°13: Evolution du bétail de 2004
à 2009
Bovins Ovins caprins Porcin Asins Equins
Effectit du bétail en 2004 Effectif du betail en
2009
![](Variabilite-climatique-et-gestion-des-ressources-naturelles-Cas-de-la-fort-classee-et-reserve92.png)
![](Variabilite-climatique-et-gestion-des-ressources-naturelles-Cas-de-la-fort-classee-et-reserve93.png)
![](Variabilite-climatique-et-gestion-des-ressources-naturelles-Cas-de-la-fort-classee-et-reserve94.png)
effectifs( en millier)
30
20
40
10
0
Source : D'après les données de
l'ENEC-II, 2003
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