I. LA PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
Les aires protégées dans les colonies
françaises ont été créées par la loi de
1935. Et cela s'est matérialisée par des classements tout azimut
de forêts en Afrique. Au Burkina Faso, les marges territoriales et la
périphérie des centres urbains ont été
identifiés comme des sites de prédilection pour certains
classements. Les forêts classées de Bangre-weogo et de
Gonsé, de Kuina et de Dinderesso ont été
délimitées respectivement à la périphérie de
Ouagadougou et de Bobo Dioulasso.
De nos jours, la variation des températures annuelles
moyennes, l'altération des régimes des précipitations et
la multiplicité des phénomènes
météorologiques extrêmes ont des incidences sur les aires
protégées.
Devant la pression anthropique et animale exercées sur
ces formations boisées, une des solutions a consisté à
transférer progressivement la gestion à la population riveraine.
A partir des années 70, les politiques forestières africaines ont
amorcé mais sortent difficilement, du cadre autoritaire,
répressif et exclusif hérité des administrations
forestières coloniales (Alain B. et al., 2006).
La forêt classée de Gonsé a
bénéficié de plusieurs financements pour assurer sa
protection et sa gestion. Créée par l'Arrêté
n°1530/SE/F du 28 février 1953, cette forêt de 6.500 hectares
a été gérée par l'administration coloniale avant de
passer à la gestion étatique après les
indépendances. De 1994 à 2004, la forêt a fait l'objet d'un
aménagement participatif grâce au projet « Gestion
Forestière Intégrée). Ce projet inspiré des
objectifs de la Politique Forestière Nationale (PFN) et du Programme
National d'Aménagement des Forêt (PNAF) fait suite à une
mission initiée par la Deutsche Gesellschaft für Technische
Zusammenarbeit /Coopération technique Allemande (GTZ) après la
fin du Programme National de Lutte contre la Désertification (PNLD).
L'objectif étant de garantir la pérennité des ressources
naturelles forestières en réorganisant les différents
acteurs.
Six ans après la fin du projet, la dégradation
continue cependant, tandis que les résultats de la gestion participative
se font toujours attendre. Selon le Ministère de l'Eau et de
l'Environnement, la péjoration climatique et la pression humaine
contribuent à saper la régénération de la
végétation de la forêt (M EE.1999). Cette situation
complique davantage la gestion des ressources naturelles. Pour ce faire, il est
nécessaire d'investiguer sur le mode de
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![](Variabilite-climatique-et-gestion-des-ressources-naturelles-Cas-de-la-fort-classee-et-reserve12.png)
gestion durable de cette ressource naturelle, principale base de
subsistance et de survie des populations environnantes. Cela suscite des
interrogations;
- La dégradation est-elle imputable à l'action
humaine ?
-Pourquoi malgré l'application de l'approche participative
la population n'arrive toujours pas à s'approprier la gestion de la
forêt?
-Quelles sont les stratégies locales mises en place pour
limiter la dégradation des ressources de l'aire protégée
face à la pression humaine et aux variabilités climatiques de
plus en
plus préoccupantes? Au regard de ce questionnement, cette
étude dont le thème : «
VariabilitéClimatique et Gestion des Ressources
Naturelles : cas de la Forêt Classée et Réserve Partielle
de faune de Gonsé» est nécessaire pour une gestion
rationnelle et durable de la forêt.
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