Conclusion partielle
Le milieu physique regorge de potentialités mais
connaît une dégradation très poussée. La forêt
subit une forte pression humaine et animale. Le système de culture et
d'élevage est généralement intensif. La pauvreté
des sols et la variabilité du climat constituent une difficulté
pour les populations. L'analyse des graphiques a montré une fluctuation
des paramètres climatiques tels que la pluviométrie, la
température et le vent durant la période 1980-2009. Ce qui est
également perçu et vécu par les populations.
La pression démographique croissante et le
développement de la transaction foncière compliquent davantage la
situation. Pour faire face aux contraintes du milieu, les populations
développent d'autres activités dans le secteur informel. Ces
contraintes entrainent également une grande mobilité des
populations vers les centres urbains. L'exploitation des ressources
forestières constitue pour certains riverains une alternative pour faire
face à ces graves crises climatiques.
DEUXIEME PARTIE:
LA VARIABILITE CLIMATIQUE ET LES EXPERIENCES DE GESTION
PARTICIPATIVE DES RESSOURCES NATURELLES
L'importance que l'on accorde de nos jours à l'ensemble
des questions relatives à la protection de l'environnement et à
la gestion des ressources naturelles est une raison majeure pour comprendre
l'impact de la variabilité climatique sur l'évolution de la
biodiversité. Dans cette deuxième partie, l'impact de la
variabilité climatique sur l'évolution de la
végétation et les stratégies locales d'adaptation aux
contraintes climatiques sont abordés.
CHAPITRE III : L'EVOLUTION DES RESSOURCES
VEGETALES
Les analyses précédentes ont montré qu'au
delà de la variabilité naturelle du climat, il y a un nouveau
phénomène de changement du climat car des variables standards
depuis des milliers d'années sont en cours de modification. Aussi
s'inquiète-t-on des conséquences de cette variabilité sur
les ressources naturelles.
Les écosystèmes sahéliens reconnus pour leur
forte capacité de résilience sauront-ils s'adapter à cette
nouvelle exigence du climat ?
Les variabilités climatiques observées ces
dernières décennies, combinées aux actions anthropiques
ont eu des effets tant négatifs que positifs sur l'évolution des
ressources de la forêt de Gonsé. Ce chapitre aborde deux points
à savoir l'évolution de la végétation et
l'influence des activités humaines sur l'état des ressources
forestières.
I. L'EVOLUTION DE LA VEGETATION
L'analyse diachronique, à travers
l'interprétation des scènes Landsat TM 1986 et Landsat ETM+ 2006,
a permis de suivre la dynamique du couvert végétal. Contrairement
aux analyses des populations (dégradation continuelle du couvert
végétal), les images donnent une tendance
légèrement différente.
I. 1. L'état et l'évolution du couvert
végétal
A travers la carte n°2, on constate une
légère évolution du couvert végétal de la
forêt de Gonsé. Ainsi, il y a une petite différence des
unités d'occupation des terres entre 1986 et 2006. Certains districts de
la forêt ont connu une évolution positive (1 ; 2 et 7) et d'autres
(3 ; 4 ; 5 et 6) négatives. Les forêts galeries (situées
uniquement dans le lit des cours d'eau) et les savanes boisées sont plus
importantes sur l'image de 2006 que sur celle de 1986.
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Les districts 1 ; 2 ; 4 et 7 présentent un aspect plus
verdâtre en 2006 qu'en 1986, cependant sur les districts 3 ; 5 et 6 c'est
le contraire. Les zones nues (grisées) entre ces deux dates ont beaucoup
évolué. Cette disparité du couvert végétal
peut s'expliquer soit par l'action humaine, soit par
l'irrégularité des paramètres climatiques (surtout la
péjoration pluviométrique).
Carte n° 2: Occupation des terres de la forêt
classée de Gonsé de 1986 à 2006
Source : Landsat TM 1986 et Landsat ETM+ 2006 28 / 08 /
2010 SANKARA T. Bakari
I.1.1. L'état de la végétation
Selon l'inventaire du DAFOR en 2002, la forêt de
Gonsé est constituée de plusieurs unités de formations
végétales, mais pour cette étude, ces différentes
unités ont été regroupées en trois. Et cela permet
de retenir quatre grands types de formation végétale: la savane
arbustive, la savane arborée, la forêt galerie et les zones nues,
dégradées, érodées. L'observation des
différentes superficies (annexe n°4) révèle un
couvert végétal nettement différent entre ces deux
dates.
L'analyse montre qu'en 1986 la savane arbustive et la savane
arborée, combinées avec la forêt galerie, occupaient
respectivement 3.084,65 ha et 977,43 ha. Les zones nues,
dégradées, érodées étaient de 2.157,97 ha.
En 2006, on constate que les zones nues ont diminué en passant de 34,69
% à 29,21 % soit une superficie de 1.816,61 ha en deçà de
la situation de 1986. Les formations de savanes ont par contre augmenté.
Dans l'ensemble, la savane arbustive a beaucoup évolué. De 49, 59
% elle est passée à 53,41 %. La tendance générale
montre une légère évolution positive du couvert
végétal entre 1986 et 2006. Mais à certains endroits de la
forêt, on enregistre des
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dégradations très significatives. En
référence aux analyses climatiques faites plus haut, nous pouvons
donner une explication à cette évolution des ressources
forestières. La péjoration climatique des années 80 et la
reprise pluviométrique combinée aux actions anthropiques en sont
les causes principales.
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