I.1.3. Le volcanisme
Le rôle que l'on attribue au volcan dans le
réchauffement climatique apparaît incontestable selon les
scientifiques. Des mesures récentes ont permis de comprendre que le
refroidissement, de l'ordre de 0,1 à 0,2°C à
l'échelle des températures globales, et de 0,4°C dans
l'hémisphère nord, est rapide mais de durée relativement
courte se produisant quelques mois après l'éruption volcanique et
décroissant ensuite pendant 1 à 3 ans après
l'activité éruptive. L'activité volcanique est ainsi une
cause de variation climatique, acyclique et de courte durée venant
après les deux précédentes.
I.1.4. Les phénomènes El Nino / La
Nina
![](Variabilite-climatique-et-gestion-des-ressources-naturelles-Cas-de-la-fort-classee-et-reserve24.png)
Le phénomène « El Nino » est de nos
jours considéré comme étant l'élément majeur
des crises climatiques. Il se manifeste surtout dans le centre et l'est de
l'océan pacifique autour de l'équateur. Depuis l'épisode
de 1972-1973 et surtout celui de 1982-1983 considéré comme ayant
été « le El Nino du siècle », les
évènements « El Nino » sont jugés responsables
des désordres climatiques, pas seulement dans le Pacifique Sud ; mais
par « les modifications de la circulation générale sur
l'ensemble des tropiques, et même sur le climat des latitudes
tempérés » DESBOIS M. (1983 cité par LEROUX M.,
1992).
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![](Variabilite-climatique-et-gestion-des-ressources-naturelles-Cas-de-la-fort-classee-et-reserve25.png)
Dans ce sens, ses effets, liés à son oscillation
pluriannuelle et à des périodes variables agissent en
créant des perturbations météorologiques et
océaniques. Selon les analyses scientifiques, des observations de hausse
et de baisse de température ont été souvent
enregistrées dans l'espace du pacifique Nord, de l'Asie jusqu'à
la côte occidentale de l'Amérique du Nord au pied des Rocheuses.
Cela traduit une manifestation entre deux périodes du
phénomène. L'enregistrement de températures de surface
anormalement chaudes traduit la période « El Nino » et
l'inverse du phénomène est appelé « La Nina ».
El Nino et La Nina constituent les deux états extrêmes de ce que
l'on appelle l'oscillation australe. Le fort couplage entre océan et
atmosphère; traduit dans l'atmosphère une variation à
intervalles irréguliers (3 à 7 ans) du champ de pression moyenne
entre l'ouest et le sud-est du Pacifique tropical. On appelle souvent ENSO (El
Nino-Southern Oscillation) l'ensemble de ces phénomènes
atmosphériques et océaniques. En période El Nino, la
configuration du champ de pression dans le Pacifique équatorial se
traduit par un déplacement vers l'est des zones de fortes pluies qui se
produisent normalement dans les régions voisines de l'Indonésie.
La zone dépressionnaire localisée dans l'ouest du Pacifique se
déplace vers l'est et est remplacée par une zone de hautes
pressions à la suite de la disparition des alizés dans cette
zone. Les températures de la surface de la mer, plus
élevées qu'à l'ordinaire, renforcent l'activité
convective et génèrent donc des précipitations intenses
sur les côtes de l'Équateur et au nord du Pérou. Il en
résulte également en général des conditions de
sécheresse anormale en Indonésie, aux Philippines et dans le nord
de l'Australie.
Les deux phénomènes ont des effets sur la
quasi-totalité du globe, mais de façon très
régionalisée. Leurs effets se font sentir essentiellement dans la
ceinture intertropicale mais aussi aux latitudes plus tempérées.
Bien que la responsabilité de ce phénomène dans le
dérèglement climatique soit un sujet à discussion, des
phénomènes climatiques extrêmes sont souvent
enregistrés à la même période que ces
manifestations. Des pluies diluviennes et souvent de fortes sécheresses
sont observables dans les régions tropicales (Pérou,
Équateur) et dans les régions de moyennes latitudes (Chili,
Paraguay, Argentine, Philippine) marqués par les manifestations de
l'ENSO.
Du point de vue des scientifiques, le climat de la terre a
toujours connu des perturbations naturelles. Mais depuis l'ère
industrielle, un constat est fait dans l'accentuation des
phénomènes
climatiques extrêmes. Cependant, on ne peut marginaliser
les hypothèses attribuant à l'homme la responsabilité des
crises climatiques aiguës.
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