b) la relation entre l'IE et la gestion des risques de
crédit:
La relation entre l'IE et la gestion des risques de crédit
à travers le Benchmarking utilisé par les banques constitue une
méthodologie de l'IE par ces 5 domaines interdépendants ; mais
hiérarchisés13:
1. la veille sous toutes ses formes
2. le traitement de l'information et l'analyses prospectives
3. l'action : les politiques stratégiques de gestion des
opportunités et les menaces
4. l'accompagnement de l'action : la protection
économique, les réseaux, l'influence et le lobbying
5. le retour d'expérience.
Aujourd'hui, la Banque Islamique doit s'appuyer sur ses
savoir-faire, son potentiel de recherche et sa capacité de gestion des
risques de crédit pour pouvoir résister dans un environnement
bancaire en pleine mutation. Mais cela ne suffira pas ; la multiplication des
banques commerciales accélèrent quotidiennement les
échanges et les services bancaires. Il faut alors savoir détecter
les menaces et les opportunités avant ses concurrents, pour se maintenir
dans son environnement et assurer sa réussite.
En effet, l'intelligence Economique permet d'anticiper sur
les marchés à venir, appréhender les stratégies de
leurs concurrents, diffuser correctement les informations en interne et
être ainsi à même de préserver leurs avantages
compétitifs. Intelligence Economique en pratique,
François Jakobiak, Page 81, 1998
12 Association Française pour le
Développement de l'Intelligence Economique
13 Cours Madame Baulant Camille Chap 1 : les grandes
étapes et définition de l'IE, 2012
Par exemple, l'intelligence économique, cherche à
analyser des risques de crédit bancaire et les opportunités qui
se dégagent pour faire un véritable outil des avantages
concurrentiels pour la Banque Islamique. Il faut rappeler que l'IE permet
d'identifier, d'évaluer et de maîtriser les risques encourus par
la banque, mais propose aussi des stratégies et les moyens
nécessaires pour limiter les conséquences de ces risques pour la
banque.
L'IE permet aussi à la Banque Islamique, de faire une
analyse approfondie sur tous les risques encourus (risques financiers, risques
de crédits, risques de non remboursement et risques opérationnels
etc.), mais aussi des stratégies à suivre pour les contenir.
Nous allons utiliser la méthodologie de l'Intelligence
Economiques pour définir ces 6 outils :
> La veille : « la veille constitue une démarche
systématique de recherche, de recueil, de
traitement (analyse et mise en perspective) et de diffusion de
l'information » Eric Delbecque- Gérard Pardini, Vieille et l'IE
2008, Page 44. En bref, faire de la veille ne consiste pas à rester
derrière son ordinateur toute la journée, mais c'est savoir
détecter la bonne information au bon moment pour en faire un usage
stratégique.
> Lobbying : est «comme une activité qui consiste
à procéder à des interventions destinées
à influencer directement ou indirectement les processus
d'élaboration, d'application, ou d'interprétation de mesures
législatives, normes, règlements et, plus
généralement, de toute intervention ou décision des
pouvoir publics » Frank J. FARNEL, 1994, Page 21
> la communication de crise : On peut définir celle-ci,
comme un événement brusque et non
prévisible qui peut engendrer avec des conséquences
durables et importantes pour une banque ou un établissement financier.
La gestion de la crise est un enjeu majeur, il s'agit de bien cibler,
identifier et hiérarchiser le public prioritaire en délivrant un
discours argumenté14.
La gestion de la crise est importante, le silence face à
une crise ne sert à personne, une banque qui est en crise doit
communiquer obligatoirement. Toujours selon M. Deletang, on peut modifier le
système de gestion de la banque, sa stratégie voire changer
l'équipe dirigeante, s'il n'y a pas une bonne communication, la crise
risque d'emporter la banque, car elle profite le plus souvent d'une
défaillance du système.
14 Cours : M. Gérard Deletang,
université d'Angers, la gestion des crises informationnelles,
2011-2012
> Benchmarking : la définition du Benchmarking
donnée par David T. Kearns, ex-
Président et ex- Directeur de Xeros Corporation est comme
« un processus continu et systématique d'évaluation des
produits, des services et des méthodes, par rapport à ceux des
concurrents ou des partenaires des plus sérieux ou des organisations
reconnues comme leaders ou chef de file »Veille et Benchmarking de
Nathalie Costa, 2008, Page12.
Dans cette définition nous pouvons retenir que
l'information joue un rôle clé dans la stratégie d'une
banque, il faut la collecter, la traiter et l'analyser pour une bonne prise de
décision stratégique. Le Benchmarking dans sa partie analytique
permet, à la banque de comparer sa méthode de travail, son
expérience bancaire et son savoir-faire par rapport aux banques
concurrentes.
> Le cycle de renseignement : Consiste à gérer
l'information en amont et en aval pour
mieux maîtriser les risques potentiels susceptibles de
perturber la stratégie à court terme d'une banque ou d'une
entreprise. Comme on le voit, le cycle de renseignement, est un bon instrument
pour repérer les informations dangereuses et offrir une
opportunité pour réduire l'incertitude. Le cycle de renseignement
doit couvrir tous les départements de la banque ; pour transformer
l'information utile en connaissance pour une meilleure prise de décision
stratégique des dirigeants.
> la méthode des scénarios :
Cette méthode consiste à anticiper les
événements futurs qui peuvent avoir des répercutions sur
la stratégie de la banque. Cette méthode permet à la
banque de mesurer son potentiel de résistance en cas de crise majeur,
mais également ses faiblesses, ses moyens et les scénarios
qu'elle peut mettre en place pour anticiper ses crises.
Selon Schoemaker dans Sloan Management Review (1995), il
détermine plusieurs barrières à la réalisation de
la méthode des scénarios:
· Cerner les scénarios tendanciels et construire des
scénarios inverses à ceux les plus escomptés;
· Cerner les références fondamentales et
prendre le contre-pied;
· Cerner les acteurs clefs et penser à une perte
brutale de leur légitimité ou à l'arrivée d'acteurs
bizarres, périphériques, inconnus;
· Faire le relevé des évidences et renverser
ces évidences;
? Faire le relevé des impossibilités et les
considérer subitement comme possible.
Cependant, les domaines de l'Intelligence économique,
permettent aussi à la Banque Islamique, de faire de la veille permanente
pour surveiller l'information fournie par ces concurrents internes et externes
pour une meilleure prise de décision.
Le fait que les risques bancaires sont très volatiles,
l'Intelligence économique à travers ces 6 outils (veille,
lobbying, Benchmarking, le cycle de renseignement, la méthode des
scénarios, la communication de crise), peut aider les banques à
recouper les informations à court, moyen et long terme envie
d'identifier les risques avenir et les moyens pour les contre carrer.
Xavier de Bayser (Intelligence Economique et Gestion des
risques en 2007, Page 75), selon lui, « L'IE est un outil clé
d'information et d'analyse pour une appréciation pertinente des risques
et les banques peuvent développer des stratégies efficaces
fondées sur une meilleure connaissance de leur environnement
concurrentiel».
L'IE ne constitue plus un outil de veille, mais ces domaines
représentent une démarche intelligente pour la prise de
décision stratégique qui constitue une arme offensive. De nos
jours, la maîtrise de l'information (celle-ci est largement
diffusée par les TIC) est une pierre angulaire et sert de
stratégie et de contre influence pour mieux gérer les risques
bancaires.
L'Intelligence Economique constitue une démarche
mésoéconomique dans la gestion des risques bancaires, pour la
collecte, le traitement, la diffusion et l'utilisation des informations dans la
prise de décision stratégique. Ainsi l'IE est une démarche
complexe qui cherche à réduire les risques bancaires voire les
anticiper en mobilisant tous ces outils pour une parfaite maîtrise de
ceux-ci.
D'une part, la Banque Islamique reste exposée à des
risques lors de l'octroi d'un prêt bancaire à un particulier ou
à une entreprise (une erreur humaine peut apparaître lors de la
mise en place d'un concours bancaires) et d'autre part, à un risque
informationnel qui peut survenir lors de la programmation d'un logiciel de
crédit par exemple.
Pour (Perrequin, en 2004), « le secteur bancaire est plus
exposé au risque, plus une activité est intense en capital humain
et en connaissance et plus les salariés représentent un facteur
de risque important ».
En bref, les différents domaines de l'IE concourent au
développement de la banque, par l'anticipation, la maîtrise et la
gestion des risques bancaires pour la prise de décision
stratégique.
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