3.3. Analyse des entretiens
Suite aux entretiens réalisés avec les
professionnels, j'ai décidé d'organiser mon analyse autour de 2
thèmes principaux et de sous-thèmes qui découlent de leurs
réponses :
+ Les représentations des soignants sur la
distraction 1' Une place importante aux urgences
pédiatriques
v' La distraction : l'affaire de tous
+ La distraction comme outil de soin v' Une
prise en charge individualisée v' Une meilleure acceptation des soins
THÈME 1 : Les représentations des
soignants sur la distraction 1' Une place importante
aux urgences pédiatriques
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Entretien n°1
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Entretien n°2
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Entretien n°3
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Entretien n°4
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Entretien n°5
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Toujours une
petite place
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Important
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Important
|
Pierre angulaire de l'acte
|
Très important
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e place ?
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|
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Très grosse
part
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Toute sa place
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Complète le
soin
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Fait partie du
soin
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|
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Outil de soin
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Quand utiliser des methodes distractives ?
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Absent sur la
|
Pas au
|
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Pas si urgence
|
Sauf urgence
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prise en charge au déchoquage
|
déchoquage
|
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vitale
|
vitale
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Dépend du
|
Dépend du
|
|
|
Dépend de
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degré d'urgence
|
contexte de
soin
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|
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l'urgence
|
|
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Fonction de
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Dépend de
|
Pas toujours le
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l'activité du
|
l'activité du
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temps
|
|
|
service
|
service
|
En consultation
|
|
|
|
Dès le départ
|
En chambre
|
|
|
|
Premier contact
|
Dans tous les
soins
|
Dans tous types de soins
|
|
Tous soins
|
Tous soins
|
|
Pas de soins
spécifiques
|
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|
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Perfusion
|
Prise de tension
|
Perfusion x2
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Soins
|
Soins
|
Prise de sang
|
Température
|
Pose de SNG
|
douloureux
|
douloureux
|
Meopa®
|
Surveillance de
|
Déplacement
|
Emla®
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Pansement
|
|
douleur
|
d'enfant
|
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Suture
|
|
Emla®
|
fracturé
|
|
Perfusion
|
|
|
|
|
Pesée
|
Tous les professionnels interrogés s'accordent à
dire que l'utilisation de la distraction aux urgences pédiatriques
est « importante » et qu'elle y a « toute sa place ». La
distraction est une « pierre angulaire » du soin, elle est un
véritable « outil de soin » à utiliser «
dès le
départ », dès le << premier contact
». La puéricultrice rappelle que les urgences sont le premier
endroit, après le médecin, où les enfants vont quand ils
sont malades et ajoute que << s'ils nous sentent déjà nous
trop stressés et trop stricts, trop sérieux dans le soin, cette
première fois-là, ce premier contact, ben c'est des enfants qui
vont peut-être appréhender de venir à nouveau à
l'hôpital ». Ces propos montrent donc le caractère
prioritaire de la distraction sur le ressenti des enfants. Je
développerais l'impact de l'utilisation de la distraction sur le
vécu de l'enfant dans une prochaine partie.
On peut également noter que la distraction est
utilisé pour tous types de soins, qu'ils soient douloureux ou non. En
effet, même si la notion de << soins douloureux » revient
à plusieurs reprises, d'autres soins, peu invasifs, sont aussi
cités : << prise de tension, de température, surveillance
de douleur», << pesée ». D'autre part, au cours des
réponses de certains professionnels, il est question d'une association
à des moyens thérapeutiques de lutte contre la douleur (<<
Emla® », << Meopa® »).
Même si les différents soignants accordent une
place prioritaire à la distraction, le critère d'urgence entre en
compte, l'utilisation de méthodes distractives << dépend du
degré d'urgence » et la majorité l'exclue en cas d'urgence
vitale avérée. Dans ce contexte, l'enfant est de toute
façon souvent inconscient et la priorité va à son
état physique. Ils évoquent également le manque de
disponibilité comme limite lorsqu'ils disent que << ça
dépend de l'activité du service ».
Ces différentes réponses confirment mes lectures
traitant de l'utilisation de la distraction au cours des soins. En effet, il
était question de ne pas l'utiliser seulement pour les soins douloureux
mais aussi pour ceux inquiétants ou impressionnants tout en tenant
compte de l'état de santé du patient.
1' La distraction : l'affaire de tous
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Entretien n°1
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Entretien n°2
|
Entretien n°3
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Entretien n°4
|
Entretien n°5
|
De nombreux acteurs
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Équipe
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On participe
|
Soignant
|
Tout le monde
|
Tout le monde
|
Binôme
|
toutes
|
AP : rôle
|
Soignant
|
Pluridisciplinaire
|
Soignant
|
Soignant
|
d'accompagnement
|
|
Important d'en
|
Médecin
|
|
dans le programme
|
|
parler en équipe
|
Infirmier,
|
|
|
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Binôme
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Puériculteur
|
|
|
|
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Auxiliaire de puériculture
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|
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Clown
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Kiné
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|
|
|
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Rôle propre
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Rôle pas défini
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Rôle
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Chacun à son
|
du soignant
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Fonction du
|
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équivalent
|
rôle à jouer
|
Pas de place particulière, arrêtée
C'est un
échange
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soignant
|
|
|
Chacun est à sa place
Chacun apporte ce qu'il a
Pas de statut
particulier à avoir
|
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|
|
|
Parler de ça en équipe
|
|
|
|
|
Se donner des
petits tuyaux
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|
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Chacun apprend avec ses collègues
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Parent
|
Parent
|
Parent
|
Parent
|
Parent
|
|
|
|
|
Famille
|
Aide l'enfant
|
On fait
|
Plus détendus
|
Un peu plus
|
Besoin d'être
|
à répondre à
|
participer les
|
Discutent
|
rassurés
|
rassuré
|
des questions
|
parents
|
Relation de
|
Moins de
|
|
Participe aux
|
Aide l'enfant
|
cohésion
|
pression
|
|
chansons
|
Stressent
|
|
Se détendent
|
|
Relation de
|
moins
|
|
Peuvent
|
|
confiance
|
Interagir
|
|
participer aux soins
|
|
De nombreuses personnes interviennent auprès de
l'enfant au cours d'une prise en charge aux urgences. Médecins,
infirmiers, auxiliaires de puériculture,
kinésithérapeute... sont amenés à prendre en charge
les enfants. Dans ce service d'urgences pédiatriques, infirmiers et
auxiliaires de puériculture forment un binôme pour la plupart des
soins.
Lorsqu'il est question de savoir si cette pratique incombe
plus à une personne qu'à une autre, les soignants
interrogés ont répondu à l'unanimité que <<
tout le monde >> pouvait utiliser des méthodes distractives, il y
a une approche << pluridisciplinaire >>, << que ce soit du
médecin [...] à l'auscultation parce que parfois [...] faut
savoir user de petites astuces >> au << kiné qui va passer
faire une aspi >> en passant par << l'infirmière et
l'auxiliaire [...] pendant les soins >>.
La notion de << binôme >> montre un travail
en collaboration entre l'auxiliaire de puériculture et l'infirmier. Ce
travail en duo leur permet d'avoir plus de ressources afin de proposer des
solutions adaptées à l'enfant en fonction des perceptions
ressenties par les soignants.
Il y a aussi les notions << d'équipe >> et
<< d'échanges >> qui apparaissent dans les entretiens. Ces
dernières montrent que l'utilisation de la distraction est une pratique
commune au service et pas seulement individuelle.
D'ailleurs, une infirmière dit qu'elle << se
complète avec les idées des unes et des autres pour faire rigoler
>> et la puéricultrice dit qu'il est << important dans
l'équipe de pouvoir [...] parler, [...] de se donner des petits tuyaux
>>. Les échanges entre les professionnels de santé
permettent une complémentarité pour optimiser les prises en soin
des enfants.
Aucune profession n'est plus apte à distraire l'enfant
qu'une autre selon ces professionnels. L'une des soignantes indique qu'il
s'agit << du rôle propre soignant >> et une auxiliaire de
puériculture souligne que le << rôle d'accompagnement
>> fait partie de ses compétences et de son programme de
formation.
Majoritairement, les soignants ne définissent pas de
rôle spécifique à chacun. Pour eux, le << rôle
[de chacun est] équivalent >>, << chacun est à sa
place >> et << apporte ce qu'il a >>, << chacun apprend
avec ses collègues aussi >>. Il n'y a pas de << place
particulière, arrêtée >> mais c'est plutôt en
<< fonction du soignant >>, s'il est à l'aise ou non, s'il
est disponible ou non.
La puéricultrice souligne que certaines personnes,
comme << les clowns de l'Hôpital Sourire >> ont une fonction
spécifique, ils << viennent vraiment pour faire rire >>. Ces
intervenants n'ont pas été cités par d'autres soignants,
certainement parce qu'ils ne peuvent passer que peu de temps au sein du
service.
Les professionnels évoquent de façon unanime les
parents comme acteurs de la distraction. D'abord, même si ça
n'a pas été abordé lors des entretiens, j'ai pu constater
durant mon stage que tous les parents sont conviés à rester
auprès de leur enfant, y compris pendant les soins,
sauf au déchoquage et sans y être obligé.
Ces pratiques répondent donc aux préconisations de la Charte
Européenne des Droits de l'Enfant Hospitalisé qui énonce
le droit des enfants à avoir leurs parents auprès d'eux pendant
leur hospitalisation. De plus, la présence des parents répond au
besoin de sécurité de l'enfant, ils sont une présence
rassurante pour leur enfant.
Lors de soins, la distraction permet de faire << participer
les parents », plus ou moins activement.
L'ensemble des soignants évoque le fait que l'enfant
ressent le stress de son parent et relève le fait que l'utilisation de
méthodes distractives, quelles qu'elles soient, va détendre le
parent. Cela l'aide à se dégager de son inquiétude,
inquiétude qui rejaillit sur l'enfant. Ainsi, il va pouvoir à son
tour << rassurer » son enfant.
Parfois, << les mamans participent » aux chansons,
d'autres parents aident l'enfant à répondre à des
questions, d'autres << discutent ». Les parents apportent un
environnement sécurisant à l'enfant.
Le partenariat avec les parents permet d'instaurer une <<
relation de confiance » au sein de la triade enfant- parent-soignant.
THÈME 2 : La distraction comme outil de
soin
1' Une prise en charge
individualisée
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Entretien n°1
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Entretien n°2
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Entretien n°3
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Entretien n°4
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Entretien n°5
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Comment ?
|
Poser des
|
Faire raconter
|
Dépend de
|
Fonction de
|
Fonction de
|
questions
|
leur vie, les
|
l'âge
|
l'âge, de ses
|
l'âge
|
Recentrer sur la
|
copains, le sport
|
Dépend du
|
centres
|
Pas de méthode
|
famille
|
Réceptif ou pas
|
contexte
|
d'intérêt
|
figée
|
Recentrer le
|
|
Dépend de la
|
Cibler sur ce
|
Tout un tas de
|
soin sur
|
|
culture
|
qu'il aime
|
méthode
|
l'enfant
|
|
Parler de la
|
S'adapter au
|
Apprendre à
|
|
|
famille, des
animaux
|
mieux
|
connaitre l'enfant
|
|
|
|
|
Regarder
|
|
|
|
|
S'intéresser à
lui
|
|
|
|
|
Trouver ce qui les attire
|
|
|
|
|
Mettre en
oeuvre ce qui
peut amuser l'enfant
|
Les différents professionnels relèvent qu'il
existe différents moyens de distraction, qu'il n'y a pas une «
méthode figée » mais qu'au contraire il est
nécessaire de « s'adapter aux mieux » à l'enfant et
à sa famille.
Pour eux, différents critères sont à
prendre en compte. Ils disent adapter leur technique de distraction en fonction
de l'âge de l'enfant, de sa personnalité, de son comportement, de
sa culture et du contexte de soin. Une auxiliaire de puériculture
souligne le fait qu'il est important que l'enfant soit « réceptif
» à la méthode utilisée.
Pour avoir une approche la plus personnalisée possible,
en plus de le leurs connaissances sur le développement psychomoteur de
l'enfant et les capacités qui y sont liées, les soignants
observent et apprennent à découvrir l'enfant qu'ils prennent en
charge. Dans ce sens, la puéricultrice dit qu'il faut « apprendre
à connaitre l'enfant [...] regarder comment il est habillé [...]
s'il a des petits bracelets, des petites choses [...] qui peuvent nous faire
amener le sujet ». Les informations recueillis au cours de cette
observation rapide vont pouvoir être la
base de sujet de conversation intéressant l'enfant. Par
ailleurs, pour la puéricultrice, les enfants sont moins stressés
lorsqu'il voit que le soignant s'intéresse à eux.
Une autre façon pour les soignants de connaître
les centres d'intérêts de l'enfant est de lui poser des petites
questions sur l'enfant, sa famille, les frères et soeurs,
l'environnement >>, de lui faire << raconter >> sa <<
vie, les copains, le sport >> ou de << parler de dessins
animés qu'il connait >>. Ces questions vont également
permettre d'intégrer le parent au soin. En effet, si l'enfant ne veut
pas répondre ou a oublié, le parent va être
sollicité pour lui venir en aide et va ainsi participer à la
conversation. Pour les plus petits, c'est << les parents qui du coup
viennent répondre et ça laisse la place aux parents. >>
Selon l'infirmière, le fait de << recentrer sur la
famille >> permet à l'enfant d'être << bien ailleurs,
ils pensent un petit peu moins à ce [...] qui est en train de se passer
>>.
La connaissance de l'enfant permet de << trouver chez
chaque enfant [...] ce qui peut l'amuser >> et de << le mettre en
oeuvre lors du soin >>. Ainsi, le soignant adapte la distraction en
fonction de l'enfant qu'il prend en charge.
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Entretien n°1
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Entretien n°2
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Entretien n°3
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Entretien n°4
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Entretien n°5
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Quelles methodes ?
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Discussion
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Discussion
|
Chansons
|
Utiliser les
|
Parler
|
Chansons
|
Pas de silence
|
Lecture
|
jouets de
|
Pas de silence
|
Blagues
|
Chansons
|
Sophrologie
|
l'enfant
|
Rire
|
Humour
|
Utiliser les
|
Massages,
|
Blagues
|
Parler de
|
Embellir le
|
doudous
|
gestes
|
Jeu
|
dessins animés
|
soin sous forme
|
Dessins aux
|
Contenir
|
Marionnettes
|
qu'il connait
|
d'histoire
|
murs
|
l'enfant pour
|
Jeux de rôle
|
Chansons
|
Jeu des
|
Bulles
|
qu'il se sente
|
Imiter les
|
Sourire
|
lumières
|
Souffle
|
apaisé
|
animaux de la
|
Petits outils
|
Bulles
Poème
Diplôme du
courage
On fait avec ce qu'on a
|
Lecture
|
|
ferme
|
Stylos rigolos
avec le bout qui s'allume Montre
grenouille Couleurs
|
|
|
|
|
Détailler le
soin en
adaptant les
mots
|
|
|
|
|
Souffle
|
|
|
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|
Livre
|
|
|
|
|
Dessin
|
|
|
|
|
L'encourager
|
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|
|
Diplôme du
courage
|
D'autre part, les soignants peuvent aussi être
amenés à utiliser l'environnement connu de l'enfant afin que
l'enfant puisse se reconnaître et s'identifier à des choses qu'il
connaît et qui font partie de son univers. Ainsi, une auxiliaire de
puériculture a dit qu'elle utilisait << les doudous » des
enfants, l'infirmier souligne qu'il peut utiliser << leurs propres jouets
». L'utilisation de l'objet transitionnel permet ainsi de rassurer
l'enfant puisqu'il est une figure qui répond au besoin de
sécurité de l'enfant.
Parmi les méthodes distractives citées par les
professionnels au cours des entretiens, on peut remarquer qu'elles font appel
à plusieurs sens.
L'un des sens utilisé par les soignants
interrogés est l'ouïe. Tous ont parlé de techniques en lien
avec ce sens. << La discussion » et << le chant » sont
les plus cités mais certains ont parlé de << blagues
», << d'humour », de << poèmes », de jeux de
rôle et d'imitation.
La vision est également très sollicitée
par les soignants lors de leurs distractions. Par exemple, l'infirmière
détourne la << lampe pour les pupilles » pour l'utiliser en
tant que << jeu des lumières ». << Les dessins qu'il y
a aux murs » et << les couleurs » sont aussi des moyens qui
servent à distraire les enfants tout comme de nombreux autres <<
petits outils » tels que les jeux de << bulles », << les
marionnettes » ou encore << des petits stylos rigolos avec le bout
qui s'allume ». La puéricultrice dit qu'elle se sert aussi d'une
<< montre avec une grenouille » afin << de l'attirer ».
Des techniques faisant appel au toucher sont également citées par
une auxiliaire de puériculture. Elle évoque << les gestes
de massage, les gestes [...] pour contenir un petit peu les enfants pour qu'ils
se sentent apaisés et que le soin se passe le mieux possible ».
Ces nombreuses techniques amènent un environnement
sécurisant pour l'enfant.
Un autre moyen de répondre au besoin d'amour et de
sécurité de l'enfant est de << l'encourager » et de le
féliciter en lui donnant un << diplôme du courage »
à la fin du soin.
L'imaginaire de l'enfant est également mis en
éveil lorsque les soignants racontent le soin sous forme d'histoire pour
<< l'embellir » ou en détaillant le soin en adaptant les
mots. Par exemple, pour une pose de cathéter, l'infirmière
explique qu'il s'agit d'un << petit papillon qui se pose ». Pour
décrire les étapes d'une détersion, la
puéricultrice dit qu'elle << savonne, d'abord c'est comme la
douche on savonne après on rince, après on sèche et
après on met le parfum, euh l'antiseptique ».
L'observation et la connaissance de l'enfant ainsi que
l'adaptation des actions et du positionnement du soignant à l'enfant
permet une prise en charge globale et personnalisée de celui-ci.
|
Entretien n°1
|
Entretien n°2
|
Entretien n°3
|
Entretien n°4
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Entretien n°5
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Quelles limites ?
|
Pas d'accès à la
|
Enfant pas
|
Pas beaucoup
|
On a
|
Pas forcément
|
ludothèque
|
réceptif
|
de matériel
|
quasiment rien
|
les moyens
|
Pas de
|
|
|
ou en mauvais
|
On n'a pas le
|
télévision
|
|
|
état.
|
matériel donné
|
On aimerait
|
|
|
Ils [les jouets]
|
par l'hôpital
|
avoir plus de
|
|
|
ont tendance
|
Nous l'achetons
|
distraction, de
|
|
|
parfois soit à
|
Offerts par des
|
jeux
|
|
|
disparaitre soit
à être en très
mauvais état
après plusieurs
utilisations.
|
personnes extérieures au CHU.
|
Les soignants rencontrent parfois des difficultés
à mettre en place une distraction, notamment lorsqu'il y a une
barrière linguistique ou lorsque l'enfant n'est pas réceptif. Une
autre difficulté évoquée majoritairement est le peu de
moyens à disposition des professionnels, la puéricultrice dit que
les << petits outils » utilisés sont personnels, ce sont les
soignants qui se les achètent.
Toutefois, malgré ces limites, les différents
professionnels font avec ce qu'ils ont et ils essaient << quand
même au maximum [...] de mettre en place cette distraction, le mieux
possible ».
v' Une meilleure acceptation des soins
|
Entretien n°1
|
Entretien n°2
|
Entretien n°3
|
Entretien n°4
|
Entretien n°5
|
Pourquoi utiliser la distraction ?
|
Détourner
|
Changer les
|
Faire oublier au
|
Faire rigoler
|
Distraire, jouer
|
l'attention du
|
idées
|
patient qu'on
|
|
|
soin
|
|
lui fait un soin
|
Pour qu'il se
|
Faire penser à
|
|
Prise en compte
|
|
sente à l'aise
|
autre chose
|
Limiter la
|
de la douleur
|
Pour s'évader
|
|
|
douleur
|
autrement
|
|
Pour rendre les
|
Attirer
|
|
|
Pour ne pas
|
choses plus
|
l'attention de
|
Rassurer
|
Apaiser certaines
|
penser au soin
|
faciles
|
l'enfant pour
qu'il ne se fige
|
Centrer le soin
|
tensions
|
Pour que le
|
Pour mettre en
|
pas sur ce qu'on
|
sur l'enfant
|
Ne se rendent
|
soin se passe le mieux possible
|
confiance
|
lui fait
|
Intégrer les
parents
|
pas compte
|
Pour se calmer
|
Rassurer
|
Rassurer
|
|
Interagir
|
|
Montrer que
|
Moins
|
Instaurer une
|
ensemble
|
Dédramatiser
|
l'hôpital n'est
|
d'appréhension
|
relation de
|
|
le soin
|
pas qu'un lieu
|
|
confiance
|
Un meilleur
|
|
de souffrance
|
Détendre
|
|
vécu
|
Pour qu'il se
|
et de pleurs
|
parents et
|
Acceptation du
|
|
sente apaisé
|
|
enfant
|
soin
Mieux vivre le
|
Souvenir
|
|
Permet
d'établir un
contact avec
|
Vont sourire
|
soin
|
|
|
l'enfant
|
Apprivoiser l'enfant
|
Diminution de
|
|
|
Peuvent
|
|
l'anxiété et de
|
|
|
participer au
|
Pour qu'ils
|
la peur
|
|
|
soin
|
aient confiance
|
Moins la peur des blouses blanches
|
|
|
|
Ils se laissent
faire
|
De meilleurs
souvenirs
|
|
|
|
Se figent moins sur la douleur
|
|
|
|
|
Beaucoup plus
avenants, moins opposants aux soins
|
Les soignants définissent unanimement la distraction
comme le fait de << détourner l'attention du soin », de
<< faire penser à autre chose », de << changer les
idées » pour que l'enfant soigné ne se fige pas sur ce qui
lui est fait.
Ainsi, son utilisation va permettre d'agir sur
différents paramètres qui vont avoir un impact sur la perception
du soin. En effet, tous les professionnels ont noté des effets
bénéfiques chez l'enfant lorsqu'il est distrait pendant le
soin.
Les différents professionnels soulignent que l'emploi
de méthodes distractives permet << d'apprivoiser l'enfant >>
et de le << rassurer >>, lui et sa famille en lui permettant de
<< s'évader >>, de << se calmer >> et de ne pas
penser au soin afin qu'ils << ne se rendent pas compte >>.
La triade enfant - parent - soignant << interagit ensemble
>>, ce qui participe à l'instauration d'une << relation de
confiance >> entre les différents partenaires.
La prise en soin de l'enfant par le biais de la distraction
favorise une << diminution de l'anxiété et de la peur
>> des parents et de l'enfant, tous sont << beaucoup plus
détendus >>.
Le fait de << dédramatiser >> contribue
à << apaiser certaines tensions >> liées à la
peur des soins permet de << mieux vivre les soins >> et conduit
souvent à << l'acceptation des soins >>. Ainsi, l'enfant
sera moins opposant aux soins et va << se laisser faire >>,
certains vont même << sourire >>.
Par ailleurs, plusieurs soignantes font un lien entre la
distraction et la douleur. L'une d'elle indique qu' << on prend en compte
finalement un peu plus la douleur qu'on va gérer d'une autre
manière >>, une autre parle de << limiter la douleur
>> et la dernière ajoute que l'enfant << se fige moins sur
la douleur >>. La distraction peut donc avoir un effet sur la perception
de la douleur.
La distraction au cours d'un soin participe également
à ce que l'enfant est << moins peur des blouses blanches >>
et à ce qu'ils se rendent compte que << l'hôpital n'est pas
qu'un lieu de souffrance et de pleurs >>. Les enfants ayant une
mémoire des expériences dès le plus jeune âge, il
est important de leur laisser << de meilleurs souvenirs >>. Ainsi,
ils auront moins la crainte de revenir si nécessaire. << Quand ils
doivent revenir, ils sont beaucoup plus avenants et moins opposant aux soins
>>.
|