WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse pragmatique du discours de Barack H. Obama à  Accra. Approche énonciative

( Télécharger le fichier original )
par Rigobert MUKENDI
Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication Kinshasa RDC - Licence 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.6.4. Campagne électorale

Si l'on veut saisir les clefs de la victoire démocrate, il faut aussi mettre de nouveau en lumière l'extraordinaire travail de campagne qui a été mis en place par Obama et son équipe. Non seulement un candidat, quasiment inconnu il y a quatre ans, a battu la machine électorale Clinton et la parti républicain, mais il l'a fait en innovant et en transformant les méthodes de campagne. Il faut signaler la discipline implacable d'une campagne sans scandales, ni rumeurs et autres conflits d'égo. En 2006, il l'a annoncé à ses amis : « Je veux une campagne sans scandales ».

Ce principe sera repris en dans un slogan : « No Drama Obama ». Mais ce n'est pas le seul principe qu'Obama énonce dès le début. Chicago, sur le terrain, le pouvoir de mobilisation de toutes les communautés, y compris les syndicats. Il explique donc qu'il veut une campagne qui « parte de la base ». Utilisant ingénieusement les nouvelles technologies (Internet, téléphones portables), la campagne Obama va créer des réseaux de sympathisants et de bénévoles dans tous les Etats.

Pour sa première victoire lors des primaires du petit Etat de l'Iowa, Obama a pu ainsi compter sur 37 bureaux de campagne sur le terrain. Alors qu'en 2000 et 2004 les républicains passés maîtres dans l'art de mobiliser l'électorat (grâce à la stratégie élaborée par Karl Rove en particulier), en 2008 c'est la campagne d'Obama et, notamment David Plouffe, qui élabore une stratégie électorale gigantesque, sophistiquée et très efficace. Au point que ses prévisions d'avant campagne (primaire et présidentielle) ressemblent de très près aux résultats finaux.

Le camp Obama est très fier en particulier d'un programme surnommé « projet Houdini » qui, recroisant plusieurs bases de données, a permis aux bénévoles le jour même de l'élection et presqu'en temps réel, d'identifier les électeurs potentiels ne s'étant pas encore rendu aux urnes. Non seulement cette infrastructure va mobiliser plus de monde, en particulier des pans de la population qui votent peu à l'accoutumée, les jeunes et les minorités, mais en plus ce réseau va lui permettre de lever comme aucun candidat avant lui.

Cette nouvelle ressource financière venant compléter les méthodes plus traditionnelles, va lui permettre de refuser le financement public de sa campagne pour les élections primaires, mais aussi, et c'est une première aux Etats-Unis, pour les élections générales.

Nous pouvons rappeler ici que la levée de fonds aux Etats-Unis est essentielle puisque l'estimation du coût du cycle d'élections du 4 novembre 2008 atteint, d'après le Center for Responsive Politics, la bagatelle de 5,3 milliards de dollars. Ce qui, rapporté au nombre d'habitants, ne fait que 18 dollars par personne. Les sommes mobilisées pour les seules élections fédérales ont atteint les 4 milliards de dollars (400 millions pour le Sénat, plus de 960 millions pour la Chambre des représentants et 2,6 milliards pour la présidentielle).

John McCain et Barack Obama ont dépassé, à eux deux, le milliard de dollars avec un net avantage pour le démocrate (742 millions contre 367). Avec cet avantage financier, Obama a pu compléter son travail sur le terrain par une visibilité accrue dans les médias. Il parvint à se payer notamment une publicité documentaire d'une demi-heure, diffusée avant la retransmission du match de la finale de base-ball (35 millions de téléspectateurs pour un coût de 4 millions de dollars).

Lors de cette élection, Obama a gravi une marche en termes de communication politique. Fort d'une incroyable base de données engendrée grâce à toutes sortes d'événements médiatiques (meetings, concerts, rassemblements locaux), Obama été capable de communiquer directement avec une dizaine de millions de personnes. De plus, en ciblant ses messages et autres vidéos, il était en mesure de s'adresser à certaines parties du pays ou certaines parties de l'électorat de façon précise.

En effet, toujours très soucieux de ne pas apparaître seulement comme un candidat noir, Obama a pu faire une campagne afro-américaine de façon relativement discrète sur le plan national. Ainsi, un concert du rappeur Jay-Z en Floride est presque passé inaperçu dans les médias. Pouvoir cibler et identifier toujours plus précisément les électeurs potentiels, grâce notamment à des techniques de marketing, permet de maximiser le retour sur investissement. Malgré son avantage financier, la campagne Obama a été très soucieuse de limiter les coûts.

Contrairement aux campagnes McCain et Clinton qui, lors des primaires, ont largement dépensé, l'équipe Obama a toujours regardé à la dépense en incitant les bénévoles ou es employés à partager leur chambre d'hôtel ou à prendre les transports publics plutôt que des taxis. Des petits exemples qui illustrent la discipline d'une campagne qui n'a jamais considéré que la campagne était gagnée d'avance.

Si la campagne délivre peu d'informations sur les qualités réelles du candidat en matière de gouvernement d'un pays, elle en donne de très forte sur les capacités d'organisation et de management du candidat. La campagne d'Obama fut un succès parce qu'elle a pu atteindre des proportions titanesques sans perdre sa structure d'ensemble et son lien très étroit avec la base locale. En quatre ans, Obama est passé du stade de quasi-inconnu à celui du président de la première puissance du monde. Il lui aura fallu de la chance et une conjoncture toute particulière pour réussir ce tour de force. Il doit aussi cette ascension fulgurante à ses qualités propres, entre autre une insatiable ambition et une remarquable aisance.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984