Analyse pragmatique du discours de Barack H. Obama à Accra. Approche énonciative( Télécharger le fichier original )par Rigobert MUKENDI Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication Kinshasa RDC - Licence 2010 |
DEUXIEME CHAPITRE : BARACK HUSSEIN OBAMANous allons, dans ce chapitre, faire la description du personnage qui se trouve au centre de notre étude et dont nous analysons le discours. Nous parlerons de ses origines familiales, de sa jeunesse et de ses études et de son parcours politique jusqu'à son élection à la tête des Etats-Unis d'Amérique. Mais avant d'entrer dans le vif de cette matière, il sied de circonscrire en premier lieu, le contexte axiologique, mieux sociopolitique dans lequel Obama est élu président des Etats-Unis. 2.1. Contexte d'émergence de l'élection de Barack ObamaAu-delà des qualités de politicien d'exception, si Obama est arrivé à la maison Blanche en si peu temps, ce qu'il a su saisir sa chance dans un contexte de crise. La désaffection vis-à-vis d'un président sortant n'avait pratiquement jamais été aussi forte aux Etats-Unis. La fulgurante ascension de Barack Obama permet de mesurer la déception qu'ont représentée les années Bush. Si le président républicain n'avait pas été aussi impopulaire, le pays n'aurait sûrement pas été aussi enclin à voter dans l'Amérique post - 11 septembre pour un candidat sans grande expérience et dénommé Barack Hussein Obama. Les deux mandats catastrophiques de George Walker Bush auront indirectement permis au peuple américain de franchir un pas historique. L'administration Bush a donc rendu le slogan d'Obama possible. En effet, le changement n'est possible qu'en réaction à une situation donnée. Tout candidat républicain aurait difficile à se faire élire en 2008 ; car les Américains avaient attribué, à tort ou à raison, la crise financière de septembre 2008 au pouvoir républicain. Dans les messages publicitaires télévisés des démocrates, l'image du rétroviseur (« Rearview Miror ») s'est alors imposée, avec un slogan qui a fait mouche auprès des futurs électeurs : « Si vous voulez savoir où vous conduisent les Républicains, regardez derrière vous ».75(*) Le bilan catastrophique des années Bush devenait le principal obstacle à l'élection de John McCain. En plus, son aura venait de la politique étrangère puisqu'il avait soutenu l'intervention américaine en Irak et, surtout, il avait appuyé l'augmentation du nombre de troupes. Sa vision contraste cependant avec celle de Barack Obama. Ce dernier a condamné énergiquement cette intervention en Irak et le dit si bien : « Nous devons partir du principe selon que les Etats-Unis, comme tout pays souverain, ont le droit unilatéral de se défendre contre toute attaque. En tant que telle, notre offensive pour éliminer les camps de base d'Al Qaïda et le régime taliban qui les abritait était totalement justifiée parce qu'Al Qaïda répond à ces critères et nous pouvons et devons lancer des attaques préventives contre elle chaque fois que cela nous est possible. L'Irak de Saddam Hussein ne répondait pas à ces critères, voilà pourquoi son invasion par nos troupes a été une bourde stratégique ».76(*) La jeunesse et l'inexpérience de Barack Obama ont donc joué en sa faveur puisqu'il n'était pas membre du Congrès au moment du vote décidant de l'invasion en Irak. Obama n'a pas voté pour la guerre contrairement à Hillary Clinton. Malgré l'impopularité de Bush, malgré le déficit, malgré la guerre en Irak, le peuple américain semblait réticent à soutenir majoritairement le candidat démocrate. D'un point de vue purement électoral, la crise financière est donc tombée à point pour un parti qui avait désigné son premier candidat de couleur. En l'occurrence, face à cette crise, certains observateurs avertis pensent que c'est trente années de dérégulation républicaine qui ont été remises en question. Barack Obama est donc le fruit de ce contexte sociopolitique. Les lignes qui suivent le présentent dans toutes ses dimensions de la vie. * 75 DURPAIRE, F., et RICHOMME, O., Obama face à la crise. 100 jours pour sauver la planète, éd. Demopolis, Paris, 2009, p. 30. * 76 OBAMA, B., L'audace d'espérer, Nouveaux horizons, Paris, 2009, pp. 312-313. |
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