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Analyse pragmatique du discours de Barack H. Obama à  Accra. Approche énonciative

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par Rigobert MUKENDI
Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication Kinshasa RDC - Licence 2010
  

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1. 4. Discours

Généralement, on peut comprendre à la suite de Bernard Lamizet que le discours est comme un exposé oratoire, en public sur un sujet donné. On parle ainsi du discours d'ouverture et du discours de fermeture d'une réunion. Lorsque le discours est officiel et court, on parle d'allocution. Un énoncé écrit ou oral, considéré du point de vue de l'analyse linguistique. L'analyse du discours de presse, dans cette perspective, peut ainsi révéler plusieurs genres : les nouvelles, les commentaires, l'information service, les histoires, la vulgarisation scientifique, etc.

De par leur objet, les discours peuvent être classifiés de plusieurs manières. A cet effet, nous pouvons les différencier en relevant « les caractéristiques particulières ». Nous pouvons donc retenir quatre grands types de discours : le discours médiatique, le discours littéraire, le discours scientifique et le discours politique. Selon la tradition de l'éloquence classique, on en distingue cinq : le discours politique tel que celui de la tribune, le discours judiciaire tel que celui du barreau, le discours sacré tel que celui de la chaire, le discours académique et le discours militaire.44(*)

Enoncer donc, reviendrait à construire un espace et un temps, orienter, déterminer, établir un réseau des valeurs référentielles. Bref, un système de repérage. Tout énoncé de la langue, étant dès lors référé par rapport à un sujet énonciateur, à un co-énonciateur, à un temps d'énonciation et à un lieu d'énonciation.

Il faut donc noter que le terme discours est l'un des concepts les plus difficiles à définir dans le domaine des sciences du langage, du point de vue de son ambivalence : discours comme allocution et surtout, discours comme objet d'étude, matière signifiante, texte en production. En tant que point focal de notre réflexion, et parce qu'il y sera récurrent, il sied d'en explorer toutes les diversités, toutes les approches et tous les points de vue. Il sera, cependant, difficile sinon mal aisé, dans le cadre de ce travail, d'arriver à l'aboutissement d'une telle démarche. C'est pourquoi nous présenterons, de manière ressassée, quelques théories énoncées par certains auteurs qui, d'une manière ou d'une autre, se sont déjà exercés à cette aventure. Dominique Maingueneau parle du vocable discours en étayant certaines acceptions :

Discours, synonyme de parole (opposé à la langue)

Discours, unité linguistique ou énoncé transphrastique

Discours, règles d'enchaînement des suites composant un énoncé

Discours, opposé à l'énoncé. Il se conçoit comme un énoncé considéré du point de vue du mécanisme discursif. L'étude linguistique des conditions de production en fait un discours45(*) :

Discours, équivalent de l'énonciation ;

Discours, lieu de contextualisation, s'oppose à la langue.46(*)

Le Grand usuel Larousse47(*) le définit sous quatre assertions : un développement oratoire sur un sujet déterminé dit en public et en particulier lors d'une occasion solennelle par un orateur, une allocution par exemple ou un discours de bienvenue ; un propos tenu par quelqu'un en généralement long et peut être en ces termes : je me demande à qui s'adresse ton discours. Le discours pris et entendu au sens péjoratif, est un développement lassant et inutile. Vaines paroles comme qui dirait un bon exemple vaut mieux que de longs discours. Mais également, le discours est encore une manifestation écrite ou orale d'un état d'esprit ; ensemble des écrits didactiques, des développements oratoires tenus sur une théorie, une doctrine, etc. : le discours marxiste.

Vu sous l'angle linguistique, le discours est perçu comme un langage mis en action et assumé par le sujet parlant. C'est la parole au sens saussurien du terme. Tout énoncé supérieur à la phrase, considéré du point de vue des règles d'enchaînement des suites de phrases. Et quand on parle de l'analyse de discours, selon cette encyclopédie, on fait allusion à la discipline connexe à la linguistique qui étudie la structure d'un énoncé supérieur à la phrase (discours) en le rapportant à ses conditions de production.

Pour terminer, le Grand Usuel définit le discours, sous l'emprise de logarithme, comme un ensemble d'énoncés liés entre eux par une logique spécifique et consistante, faite des règles et des lois qui n'appartiennent pas nécessairement à un langage naturel, et qui apportent des informations sur des objets matériels ou idéels.

Selon Dominique Maingueneau48(*), le discours est très polysémique et couvre plusieurs acceptions. Compte tenu de cette diversité d'approches qu'il suppose, le discours entretient un système multiple et varié d'oppositions classiques, dont le discours et phrase, discours et énoncé, discours et langue, enfin, discours et texte.

Il pense que le concept discours peut renvoyer à six acceptions à savoir :

1. Il renvoie à la parole ;

2. Il s'applique à un ensemble d'enchaînements ;

3. Il signifie un message transphrastique ;

4. Il se définit comme une étude linguistique des conditions de production ;

5. Il est une énonciation supposant un locuteur, un auditeur et chez le premier, l'intention d'influencer, de quelque manière, le deuxième ;

6. Il constitue un lieu de contextualisation de la langue.

Cependant, il existe un certain nombre de critères, d'après Dominique Maingueneau toujours, pour qu'un discours soit efficace et crédible à savoir : discours et phrase, discours et énoncé, discours et langue, discours et texte. C'est ainsi que Maingueneau soutient que49(*) :

· Le discours suppose une organisation transphrastique.

Le discours mobilise des structures d'un autre ordre que celles de la phrase. En sa qualité d'unité transphrastique, le discours obéit à un système des règles au sein d'un groupe social. Ainsi tout propos est formulé selon un genre de textes précis, fixé par la tradition et l'usage.

· Le discours est orienté.

Dans son déroulement, le discours est un processus dynamique qui s'inscrit dans la visée du locuteur. Bien plus, il se développe dans le temps, de manière linéaire. La métaphore de la chaîne parlée lui convient parfaitement. En fait le discours se construit en fonction d'une fin, quelles que soient les digressions que l'on puisse enregistrer dans la conduite d'un récit.

· Le discours est une forme d'action.

Les tenants de la philosophie analytique ont établi que parler constitue une manière d'agir sur l'interlocuteur. C'est ce postulat qui a fondé la problématique des actes de langages issus des travaux d'Austin et de Searle. Dans une autre perspective, il faut considérer que la distinction des textes en genres donne la mesure de cette comparaison. La réaction du public ou de l'interlocuteur sera différente suivant qu'il s'agit d'un tract, d'une déclaration gouvernementale ou d'une lettre d'amour.

· Le discours est interactif.

Quelles que soient sa forme, sa structure, le discours suppose un interlocuteur, c'est-à-dire un échange, une interaction réelle ou supposée entre le locuteur et l'allocutaire. Mais si la conversation constitue le mode discursif interactif par excellence, tout discours cependant ne s'y réduit pas. La problématique d'interactivité reçoit une interprétation beaucoup plus large. Car, toute énonciation, même produite sans la présence d'un destinataire, est en fait prise dans une interactivité constitutive, elle est un échange, explicite ou implicite, avec d'autres interlocuteurs, virtuels ou réels, elle suppose toujours la présence d'une autre instance d'énonciation à laquelle s'adresse le locuteur et par rapport à laquelle il construit son propre discours.

· Le discours est contextualisé.

Les énoncés qui constituent un discours ne peuvent être compris que dans un contexte bien déterminé. Tout discours définit son contexte. Dans une production discursive, le contexte peut changer avec la variable statut des co-énonciateurs. Il faut donc préciser qu'il n'y a pas de discours hors contexte. Un même énoncé produit dans des contextes différents donnera droit à deux sens différents.

· Le discours est pris en charge.

La validité d'un discours est fonction de sa prise en charge par un sujet qui assume les conséquences des propos proférés. Il existe des marqueurs de cette prise en charge : il s'agit d'une part des pronoms d'interlocution, les indices spatio-temporels, d'autre part, il s'agit du phénomène de modalisation qui permet de caractériser l'attitude du locuteur vis-à-vis du co-énonciateur et même de son énoncé.

· Le discours est réglé par des normes.

La prise de parole est réglementée dans toute société. Le discours est régi par des normes qui s'imposent dans tout exercice de parole. L'observance des lois du discours et le respect des maximes conversationnelles constituent une condition essentielle pour qu'un discours produise un sens. Chaque acte de langage implique l'application des normes. Il y a des actes de langage qu'une personne ne peut accomplir que si elle est revêtue d'un statut particulier.

· Le discours est pris dans un inter-discours.

Un discours évolue comme dans un système de discours qui lui donne un sens. Il ne peut être isolé. Ainsi l'interprétation d'un énoncé fait appel à d'autres formes de discours. C'est dans ce cadre qu'il faut comprendre le phénomène d'intertextualité.50(*)

* 44 GOB, J., Précis de littérature française, Bruxelles. De Boeck 1963, p. 261-267 .

* 45 ELITE IPONDO, G. G., Eglise et démocratie: Analyse du discours politique de l'épiscopat catholique du Congo, Approche sémio-pragmatique, thèse de doctorat, IFASIC, Kinshasa, 2005, pp. 19-20.

* 46 MAINGUENEAU, D., Initiation aux méthodes d'analyse de discours, Paris, Hachette, 1976, p.11-12.

* 47 LAROUSSE, Grand usuel Larousse, Dictionnaire encyclopédique, éd. Larousse-Bordas, Paris, 1997, pp. 2293-2294.

* 48 MAINGUENEAU, D., Nouvelles tendances de l'analyse du discours, Paris, Hachette, 1987, pp. 6-7.

* 49 ELITE IPONDO, G.G., op. cit.

* 50 MAINGUENEAU, D., Analyse des textes de communication, Paris, Fernand Nathan 2000, pp. 38-43.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984