Analyse pragmatique du discours de Barack H. Obama à Accra. Approche énonciative( Télécharger le fichier original )par Rigobert MUKENDI Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication Kinshasa RDC - Licence 2010 |
2. ETAT DE LA LITTERATUREAvant de nous atteler à l'exercice de l'explicitation de notre problématique, il sied de passer en revue les différents travaux qui ont été rédigés si pas sur les discours des acteurs politiques mais à tout le moins, sur les discours politiques ici à l'Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la Communication (IFASIC). Parmi les nombreuses recherches qui ont abordé la matière discursive, nous avons retenu celles de Marie Catherine Tshela Bamubile qui a travaillé sur la transition politique congolaise et les discours politiques des quatre vice-présidents en abordant l'approche sémio-narrative. Elle était préoccupée par la question suivante : quels projets sociologiques révèlent les discours de chacun des quatre vice-présidents ? Et comme réponse provisoire à celle-ci, elle postule que dans un contexte de transition politique, la quête d'un même objet prédispose les instances, même revêtues des fonctions analogues, à être anti-sujets. Après le travail de terrain et d'analyse documentaire, Tshela Bamubile parvient à conclure que tous les quatre vice-présidents sont des anti-sujets. Néanmoins, trois de ces quatre vice-présidents ont un même objet de quête qu'est le développement. Cependant, Azarias Ruberwa est le seul qui poursuive la démocratie comme objet de quête. Ce qui fait de lui un anti-sujet plus que les autres parce que voulant se faire différent d'eux. Etant issu de la minorité Tutsi, il se fait leur avocat en militant pour l'instauration d'un Etat de droit où la discrimination ne sera plus au rendez-vous.4(*) Le deuxième travail que nous avons repéré est intitulé : les promesses dans le discours de Joseph Kabila, Analyse de contenu ; réalisé en 2002 par l'étudiante Tshinguta Mukendi. Le chercheur était préoccupé de savoir quelle pouvait être la portée réelle des promesses de Joseph Kabila dans ses discours politiques. Provisoirement, elle affirme, à titre d'hypothèse, que dans la production d'un discours, l'environnement et le contexte peuvent influer sur le sens des mots. Cette étude a opté pour l'énonciation comme cadre théorique. Après analyse, le chercheur conclut que les discours prononcés par Joseph Kabila lors de sa tournée en provinces, contenaient trois sortes de promesses. Les promesses d'ordre socioculturel l'emportant sur les autres avec 43 %, suivies de celles d'ordre économique avec 37 % et, enfin, les promesses d'ordre politique avec 25 %.5(*) Le troisième travail a porté sur les discours de Laurent Désiré Kabila du 17 mai 1997 au 2 août 1998, analyse pragmatique. Ce travail a été défendu en 2000 par Bakankumu Sama. Le chercheur part de la question suivante : quelle est la direction illocutoire de la production discursive de Laurent Désiré Kabila ? Pour y répondre, il pose l'hypothèse selon laquelle tout langage émanant d'une instance qui tire sa légitimité d'une rénovation, a tendance à s'inscrire dans un rapport de rupture avec l'ordre discursif ancien. Et les actes illocutoires qui sous-tendent ce discours adoptent une dimension assertive, validant ainsi la thèse de l'objectivité de la vision du locuteur. Comme cadre théorique, Bakankumu Sama a utilisé la pragmatique énonciative. A la fin du travail, le chercheur constate que la production discursive du président Laurent Désiré Kabila du 17 mai 1997 au 2 août 1998 dégage une force illocutoire dont le but est d'engager sa responsabilité pour changer radicalement une société caractérisée par beaucoup de manquements.6(*) * 4 TSHELA BAMUBILE M.C., La transition politique congolaise et les discours politiques de quatre vice-présidents, approche sémio narrative, Mémoire, Kinshasa, IFASIC, 2005. * 5 TSHINGUTA MUKENDI, Les promesses dans les discours de Joseph Kabila, Analyse de contenu, Mémoire, Kinshasa, IFASIC, 2002. * 6 BAKANKUMU SAMA, Discours de Laurent Désiré Kabila du 17 mai 1997 au 2 août 1998, la pragmatique énonciative, Mémoire, Kinshasa, IFASIC, 2000. |
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