2. Discussion
+ Produit chimique
Le produit chimique a montré son efficacité sur
plus de la moitié des insectes pouvant causer de véritable danger
à la culture. Ces résultats nous amènent à dire que
les différentes matières actives contenues dans ce produit
(Lambda-cyhalotrine 15g/l et l'Acétamipride 20g/l) qui agissent en
perturbant le fonctionnement du système nerveux des insectes, sur la
région post-synaptique en bloquant les récepteurs à
l'acétylcholine ont certainement entraîné une paralysie ou
la mort de ces derniers (Altise, Pucerons, Dysdercus, Anomis
flava). Par contre, pour ce qui concerne la non efficacité du
produit sur les jassides et les mouches blanches, l'on pourrait l'expliquer par
le nombre croissant d'insectes qui ont développé une certaine
résistance face aux différents groupes d'insecticides comme
indiquée par la figure présentant le nombre croissant
d'adaptation à des pesticides chez les insectes, les pathogènes
de plantes et les adventices (Holt et Lebaron, 1990). Aussi, il est bien de
rappeler que ces cas de résistance de ces deux types d'insectes ont
été rencontrés sur le coton au Soudan au début des
années 1980 et sur le riz en Extrême Orient et dans le Sud Est
asiatique (Anonyme, 2012).
+ Extrait aqueux de graine de neem
L'extrait aqueux de neem s'est également montré
efficace sur plus des 2/3 des insectes observés ; plus
précisément sur les mouches blanches, les jassides, les pucerons,
les Dysdercus sp, Syllepte derogata et Anomis flava.
Par contre il s'est montré inefficace sur les altises. Des
résultats similaires ont été rapportés par To Bi en
2006, Bodji et Yao en 2007, Kodro en 2008, Yao en 2010 et Gnago et al
en 2010. Selon Youdeowei (2004), les feuilles et graines de neem contiennent
une substance (l'azadirachtine) qui est efficace sur les insectes à
corps mou à l'exemple des jeunes chenilles, des pucerons et des
aleurodes. Et plus encore, nous savons qu'il agit comme inhibiteur de
croissance des insectes. Sans les tuer immédiatement, il modifie leur
croissance et les empêche de se reproduire. Ils ne peuvent plus se
nourrir et finissent par mourir. Ceci pourrait expliquer l'impact de l'extrait
aqueux de graines de neem sur ces différents groupes d'insectes lors de
nos expérimentations (les mouches blanches, les Jassides, les Pucerons,
les Dysdercus sp, Syllepte derogata et Anomis flava). Par
contre il n'a pas d'effet sur les Altises ; ceci peut s'expliquer par le fait
que contrairement aux autres insectes à corps mou ce type d'insecte est
un coléoptère possédant des ails très durs donc
l'extrait n'a certainement pas pu entrer en contact avec les parties sensible
de l'insecte. Il peut également être dû au fait que
l'azadiractine a un effet résiduaire très court (Regnault-Roger,
2008).
+ Extrait aqueux de feuilles d'eucalyptus
L'extrait aqueux de feuilles d'eucalyptus a une influence
très peu remarquée sur l'ensemble des groupes d'insectes
observés.
Cependant, les populations de mouches blanche et de jassides
sont restées relativement moins denses sur les parcelles traitées
avec les feuilles d'eucalyptus par rapport à celles traitées avec
le produit chimique et aux parcelles non traitées (T0) durant tout le
cycle. Les populations d'altise, de Dysdercus sp, de Syllepte
derogata et d'Anomis flava n'ont pu être
contrôlées par cet extrait. Le cinéol ou eucalyptol,
principe actif contenu dans les feuilles d'eucalyptus à la dose de 150 g
de feuilles pour 5 l d'eau semble ne pas contrôler les principaux
insectes ravageurs du gombo. La majorité des études menées
sur le cinéol ou eucalyptol, principe actif de l'eucalyptus montre qu'il
a des effets sur les insectes à forte dose (Anonyme, 2012). Par ailleurs
son efficacité est plus montrée sur les affections respiratoires
chez l'homme (sinusite, asthme etc.).
+ Production de bons fruits
Selon les résultats obtenus, seules les parcelles
traitées avec le produit chimique marquent la différence en
termes de production de bons fruits, soit deux fois la production moyenne de
bons fruits obtenue sur les parcelles traitées avec les autres produits.
Ce résultat pourrait s'expliquer par le fait qu'au cours des
traitements, seul le produit chimique s'est avéré efficace contre
les principaux insectes ravageurs des organes fructifères du gombo
(Dysdercus sp, Altise) observé lors de
l'expérimentation.
+ Limite de l'étude
La présente étude s'est heurtée à
quelques difficultés que nous avons énumérées.
- Le manque d'information sur la surface à traiter, selon
la dose recommandée pour les feuilles d'eucalyptus (150 g de feuilles
pour 5 l d'eau) ;
- Le manque d'information par rapport à une étude
similaire, c'est-à-dire qui a traité de l'utilisation d'extrait
aqueux de feuilles d'eucalyptus ;
- Le manque de moyen technique ne nous a pas permis de
contrôler l'état sanitaire des graines de neem vu que ces graines
étaient séchées à l'air libre ;
- L'étude n'a pas pris en compte le niveau de
fertilité du sol avant de commencer les travaux de mise en place et
d'entretien de la culture.
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