Le pétrole est la
principale source d'énergie des économies industrialisées.
Son prix a atteint 147$ le baril en fin du mois de Juillet 2008 (SINGEJEJE,
C. : 2008), parce que sa demande augmente suite à
l'industrialisation des pays émergents, notamment la Chine et l'Inde
qui, avec des systèmes productifs hautement énergétivores,
et leurs immenses populations, consomment beaucoup de pétrole pour
alimenter leur croissance à deux chiffres. La satisfaction du besoin
d'équipement en biens durables comme les produits
électroménagers et les véhicules complique aussi la
situation.
Les caractéristiques de l'offre et de la demande
à long terme sur le marché pétrolier sont les variables
déterminants cruciaux des tendances des prix. La vigueur inattendue de
la demande de pétrole a été un important facteur de la
flambée récente des cours pétroliers. La prévision
de l'activité économique mondiale s'est heurtée à
des difficultés évidentes qui ont été d'une grande
incidence sur les prix du pétrole. Ces dernières années,
la flambée continue du pétrole préoccupe
considérablement les pays africains importateurs de pétrole.
En plus, la demande pétrolière de la Chine et
d'autres pays émergents et leur développement
accéléré a entraîné un accroissement rapide
et non anticipé des besoins. Confrontée à une offre
relativement peu extensible à court terme, la vigueur de la demande a
entraîné un renchérissement généralisé
de ces produits pétroliers. Les classes moyennes de ces pays
accèdent à des niveaux de revenu qui leurs permettent de
commencer à s'équiper massivement en biens durables
énergétivores tels que des produits électroménagers
ou des automobiles ce qui va entraîner une hausse forte des prix pour
quelques temps encore.
Les capacités excédentaires des pays de l'OPEP
sont à leur plus bas niveau depuis le début des années 90,
et ne permettaient guère, de faire face à des
désorganisations inattendues du marché pétrolier. Cette
situation a été largement imputée à un
investissement insuffisant dans de nouvelles capacités d'extraction ces
dernières années et pourrait refléter des anticipations
erronées ainsi que des longs délais de gestation des
investissements en capital. Les craintes d'une rupture des approvisionnements
(tensions géopolitiques, incertitude concernant les actes de
sabotage,...) ont ajouté au prix du pétrole une
« prime de risque » supplémentaire, liée
à la possibilité d'une forte désorganisation
d'approvisionnements (OCDE, 2009).
D'autres facteurs pouvant expliquer le phénomène
comprenant la faiblesse du dollar, les inquiétudes quant à
l'inflation, le fait que les investisseurs ont délaissé les
actions et les obligations au profit des matières premières ainsi
que la recherche des rentes sous l'angle de la loi d'Hotelling et la
théorie des ressources épuisables (SOLOW, R.M., 1974).
En outre, la tendance haussière du prix du
pétrole se renforce par le fait que l'énorme déficit
public américain, et de la crise de subprimes (ces crédits
immobiliers à taux variables consentis abondamment par les banques
américaines aux ménages sans tenir compte de leurs
capacités de remboursement) entraînant une défaillance
vis-à-vis du dollar américain aux bénéfices du
pétrole. Autrement dit, le pétrole voit sa demande augmenter
parce qu'il devient plus sûr d'avoir des actifs libellés en or
noir qu'en dollar américain : il devient une valeur refuge pour de
nombreux acteurs économiques. Les problèmes politiques et la
situation d'insécurité dans les zones d'approvisionnement
renchérissent également les prix du pétrole. Cette
conjugaison de facteurs a engendré une forte volatilité des prix
du pétrole sur les marchés mondiaux depuis le début de
cette décennie. Le mouvement de hausse du prix du brut qui s'est
amorcé au début des années 2000 s'est poursuivi.
Il s'avère donc nécessaire d'adopter une lecture
à la fois conjoncturelle et structurelle de la problématique dans
une démarche de compréhension des causes et des
conséquences de cette tendance haussière des prix sur les
marchés mondiaux du brut. Etant donné que les niveaux de
production sont saturés, les besoins devenant extensibles, la projection
à l'augmentation du prix du carburant n'est pas de l'utopie et est
porteuse de lourdes conséquences sur l'économie des pays
fragiles, dont le Burundi (NYAMOYA, F. :2005).
II.4.6. Les acteurs du
marché et la gestion intérieure responsable du secteur
pétrolier
a) Les acteurs du marché
Deux acteurs semblent dominer le marché des produits
pétroliers au Burundi : les acteurs internes d'abord, les acteurs
externes ensuite.
Parmi les acteurs internes qui exercent une influence sur les
prix des produits pétroliers, nous pouvons noter l'Etat d'abord, les
distributeurs (vendeurs), et, enfin les acheteurs.
Les acteurs externes qui influencent les prix des carburants
sont nombreux mais leur place dans le cadre de l'analyse pour apprécier
leurs mesures et comportements qu'ils tiennent face à l'évolution
des prix des produits pétroliers au Burundi n'est pas facile à
observer.
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