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Impact macroéconomique des fluctuations des prix des produits pétroliers au Burundi: une modélisation VAR (1980- 2009 )

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par Viateur NDUWIMANA
Université du Burundi - Licence en sciences économiques et administratives 2010
  

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I.5. La littérature empirique

Bon nombre d'études réalisées jusqu'ici ont révélé l'existence d'une corrélation entre la hausse du prix du pétrole et les replis observés au niveau de l'activité économique des pays importateurs de pétrole. Hamilton (1983), Davis (1987), Mork (1989), Lee et alii (1995), Daniel (1997), Raymond (1997), Brown (1999), Lee et Ni (1999) et Hamilton (2000) parmi tant d'autres ont ainsi apporté leur contribution à ce qui représente un très grand débat dans l'actualité économique.

Il est ainsi observé que les variations à la hausse du prix du pétrole sur les marchés mondiaux ont un effet négatif sur l'activité économique des pays importateurs de pétrole. Toutefois, malgré cette abondante littérature empirique faisant état d'un effet important des chocs du prix du pétrole sur l'activité économique, il y a peu de consensus sur ce qui explique cet état de fait.

Des modèles reposent sur l'idée que le logarithme du PIB réel est linéairement lié au logarithme du prix réel du baril de pétrole. Une implication de cette linéarité est que si le prix du baril baisse, alors la production doit augmenter ; en d'autres termes, si une hausse du prix du baril entraîne une récession économique, alors une baisse du prix du pétrole devrait provoquer une expansion économique par le même mécanisme.

BIZOZA, A. et NDIKUMANA, N. (2009) ont montré à l'aide d'un modèle Autorégressif à retards échelonnés que la hausse des prix des produits pétroliers influence le taux de croissance de l'Indice des prix à la consommation des ménages de Bujumbura.

MANIRAKIZA, P. C. (2005) a montré à l'aide d'un modèle linéaire que la hausse du prix du pétrole a un impact négatif et significatif sur les prix des autres produits en Mairie de Bujumbura.

Hubert (2006) a montré à l'aide d'un modèle linéaire que la hausse du prix du pétrole a un impact négatif et significatif sur les finances publiques. Néanmoins, l'argument selon lequel les chocs pétroliers contribuent directement aux retournements conjoncturels suscite des controverses en ce sens que la corrélation entre le prix du pétrole et l'activité économique paraît faible d'après une analyse faite sur la base de données de l'économie américaine, observées depuis 1985 (Hooker, 1996). Nombreux sont les auteurs ayant amputé cette instabilité de la relation empirique entre prix pétroliers et output à une mauvaise spécification de la forme fonctionnelle. Loungani (1986), Mork (1989), Lee, Ni et Ratti (1995), Hamilton (1996), Balke, Brown et Yucel (1999) parmi d'autres, ont défendu la thèse qui voudrait que la relation entre le prix du pétrole et l'activité économique soit non linéaire.

D'un point de vue empirique, de nombreuses études ont constaté que la relation entre le taux de croissance du PIB et les variations des cours du pétrole s'est affaiblie après le contre-choc pétrolier du milieu des années 1980 (Muriel et Laure (2007). Dans la littérature américaine, diverses théories ont été proposées pour expliquer cet affaiblissement, notamment par Hamilton et Hooker.

I.5.1. Les variations du prix du pétrole ont un effet asymétrique

Empiriquement, plusieurs articles Mork (1989), Hamilton (1996), Hamilton (2005), Lee, Ni et Ratti (1995) ont mis en évidence sur données américaines que seules les hausses du prix du pétrole ont un impact sur le taux de croissance du PIB. Pour ces auteurs, la baisse du prix du pétrole n'a aucun effet sur l'activité. La prise en compte de la période du contre-choc pétrolier dans les modèles réduit donc la précision des estimations.

Ces effets asymétriques ont été mis en évidence à trois niveaux. Des études sur données américaines et britanniques Balke, Brown et Yucel (1998), Davis et Haltiwanger (2001) montrent que les prix des dérivés pétroliers réagissent plus rapidement en réponse à une hausse du cours du brut qu'ils ne baissent avec le prix du brut. D'autre part, les fluctuations du prix du pétrole nécessitent une réorganisation de la production. Cette réorganisation entraîne des coûts d'ajustement, qui viennent accentuer l'effet négatif de la hausse du prix du pétrole et qui contrebalancent les effets positifs lors de la chute des cours.

L'alternative proposée dans la littérature à cette hypothèse d'effets asymétriques est la présence d'une rupture dans la relation entre le PIB et le prix du pétrole. En particulier, pour Hooker (1999), cette hypothèse d'asymétrie n'est pas convaincante sur la période récente. Selon cet auteur, la relation entre les prix du pétrole et l'économie change qualitativement autour de 1980. A la fin des années 1980, des études empiriques sur données américaines, Hooker (1996) par exemple, ont montré que la relation entre les variations du prix du pétrole et la croissance étaient de plus en plus ténues.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault