ABSTRACT
The main objective of this work is to see how far the
disengagement of support government bodies and the liberalization of some
sectors have had an impact on the agricultural world in the West region of
Cameroon. More precisely, this thesis aims at analyzing the performance of
agricultural activities in the region from 1980 to 2000; determine the
contribution of cooperatives to the supervision of producers; lastly the
behavior of farmers before and after the liberalization. To attain these goals,
30 coffee farmers were interviewed based on their seniority and experiences as
farmers. The data collected were statistically analyzed with Excel and SPSS
software, and the student test for paired samples was used. What emerges from
this work is that the liberalization has had a major impact on the averages of
quantities produced and the quantities of inputs used by farmers. Hence the
need for an increased competitiveness of our crops by improving access to
inputs and an organization of markets.
CHAPITRE 1 INTRODUCTION GENERALE
1.1. CONTEXTE DE L'ETUDE
L'agriculture domine la plupart des économies dans
l'Afrique subsaharienne, représentant 30 à 50% du produit
intérieur brut (PIB), et des gains dus aux échanges avec
l'étranger. Le secteur est également la plus grande source
d'emploi et représente un gagne- pain pour plus de deux tiers de la
population. Par conséquent, un secteur agricole fort et en
évolution est indispensable pour le développement
économique, et aussi pour stimuler et soutenir la croissance des
industries qui lui sont associées (FAO, 2005)
Ces vingt dernières années, la plupart des pays
de l'Afrique sub-saharienne ont assisté à des restructurations
fondamentales de leurs économies, subissant une transformation dynamique
du fait qu'elles sont passées d'une économie centralisée
à une économie tournée vers les marchés. Des
marchés, des taux de change, et des taux d'intérêt ont
été libéralisés. Les restrictions commerciales ont
été supprimées. Le monopole de l'Etat en ce qui concerne
l'exportation et l'importation ont été démantelés.
De nombreuses industries d'Etat ont été privatisées. Les
services du gouvernement ont été décentralisés et
réduits. Des investissements dans le secteur privé ont
été encouragés (FAO ; 2006)
Grâce à ces reformes politiques et
économiques, beaucoup d'économies dans les années 90 ont
assisté à une croissance annuelle de trois pour cent et plus.
Cependant, dans de nombreux pays, cette croissance n'a pas été
suivie par une augmentation du revenu per capita. La pauvreté est
toujours très répandue et plus des deux tiers de la population
des pays de l'Afrique sub-saharienne survivent avec moins d'un dollar par
jour.
Ainsi, d'après le rapport sur le développement
dans le monde 2008, le taux de pauvreté dans les zones rurales de
l'Afrique Subsaharienne s'établissait à 82% en 2001.L'Afrique est
à la traîne pour la plupart des objectifs de développement
pour le millénaire(ODM)1. C'est pourquoi la région et
son développement sont une priorité pour la
1 Réduire l'extrême pauvreté ;
Assurer l'éducation primaire pour tous ; Promouvoir
l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes ;
Réduire la mortalité infantile ; Améliorer la santé
maternelle ; Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d'autres maladies ; Assurer
un environnement durable ; Mettre en place un partenariat mondial pour le
développement.
communauté internationale. L'une des principales
raisons qui explique le retard pris par l'Afrique par rapport aux autres
régions est la sous-performance de son agriculture, qui
représente 30% du produit intérieur brut(PIB) et emploie 75% de
la population (Commission Pour l'Afrique 2005). Notons à cet effet que
pour que l'Afrique puisse atteindre les ODM, il faut développer son
agriculture car, la situation de celle-ci est souvent considérée
comme peu performante [Banque mondiale (2007), Inter Academy Council (2004)].Vu
donc le poids qu'occupe l'agriculture dans les pays africains, toute politique
de développement visant à l'amélioration des conditions de
vie des pauvres passe par des efforts pour améliorer la
productivité agricole .Ces efforts doivent être concentrés
en priorité vers le monde rural. En effet, le rôle de
l'agriculture en matière de réduction de la pauvreté est
lié au poids important qu'a ce secteur aussi bien sur la consommation
que sur la production et les revenus (Mellor, 2000).
En Afrique, le secteur des cultures d'exportation a connu
d'importantes mutations ces dernières années. Au milieu des
années 80, l'achat, la transformation et l'exportation de produits de
base étaient presque exclusivement contrôlés par des
offices de commercialisation. Nombre d'entre eux jouaient également un
rôle important dans la fourniture souvent à crédit
d'intrants aux agriculteurs. Aujourd'hui, à l'approche du prochain
millénaire, les offices à caractère monopolistique sont
davantage l'exception que la règle. Certains d'entre eux ont
été supprimés, d'autres continuent de fonctionner mais ne
résistent généralement pas à la concurrence du
secteur privé tandis que d'autres ont été
transformés en associations sectorielles à vocation non
commerciale servant à des fins de promotion et de régulation.
La libéralisation du secteur des cultures d'exportation
est un important volet de la plupart des programmes d'ajustement structurel en
Afrique sub-saharienne. Sa mise en oeuvre et le rythme auquel elle a
été menée ont beaucoup varié d'un pays à
l'autre mais aucun système public de commercialisation des exportations
n'a sans doute échappé au phénomène
Il y est indiqué que, dans le cadre de l'ajustement
structurel, la commercialisation des cultures de rentes s'est
déroulée selon l'un des quatre schémas suivants:
désengagement rapide de l'Etat sans véritable planification;
désengagement progressif de l'Etat du secteur des achats, de
l'exportation et de la transformation des produits agricoles;
libéralisation des achats mais maintien d'un contrôle de l'Etat
sur les exportations; et réforme relativement limitée, les
cultures de rentes restant soumises à un système
de commercialisation unique (Shepherd et Stefano, 1999).
La crise économique qui a frappé le continent
africain à partir de la fin des années 80 n'a pas
épargné le Cameroun. Les performances économiques de la
décennie précédente 1975-1985 ne laissaient pourtant rien
augurer de tel. Le Produit Intérieur Brut (PIB) évoluait vers une
tendance haussière de façon à atteindre 15% de croissance
annuelle en 1981. La hausse des exportations du fait du boom pétrolier
avait maintenu la balance commerciale en excédent jusqu'en 1985 ;
toutefois à la suite de plusieurs facteurs endogènes et
exogènes le Cameroun va rentrer dans une phase de turbulence
économique.
Cette période de crise a été
marquée par trois faits majeurs : la chute des prix aux producteurs, la
libéralisation de la filière et l'arrêt des subventions par
l'État et les coopératives. Ainsi, la libéralisation a
supprimé le monopole exercé jusque là par les
coopératives sur la production caféière. Les effets
pervers de la dévaluation ont induit un abandon progressif des cultures
du fait de la cherté des intrants (Kamga, 2001).
Les systèmes de cultures de la province Ouest-Cameroun
ont alors connu une évolution assez rapide. Plusieurs personnes ayant
perdu leur emploi, auxquelles se sont ajoutés des jeunes
déscolarisés, sont rentrées au village à cause des
difficultés rencontrées en ville. Face aux aléas des
cultures d'exportation, chacun a cherché à devenir
maraîcher pour survivre.
Les producteurs privés d'encadrement et encore
insuffisamment organisés pouvaient difficilement défendre leurs
intérêts. En contribuant à la baisse de la
rémunération des planteurs suite à l'arrêt des
subventions étatiques, la détérioration de la
qualité des produits et la décote qui en résulte sur le
marché mondial, la libéralisation a également
pénalisé la professionnalisation de l'agriculture (Hatcheu,
2006)
Au-delà de toutes ces difficultés, c'est le
démantèlement des structures locales d'encadrement des paysans
qui constitue l'obstacle majeur à la professionnalisation de
l'agriculture camerounaise. La libéralisation totale des filières
exportatrices s'est traduite par une certaine tentative pernicieuse de couper
le cordon ombilical liant les principales coopératives agricoles et les
producteurs. Avec l'arrivée des acheteurs privés et des courtiers
en développement plus soucieux de faire fortune et assurer leur
leadership que de garantir la rémunération des producteurs, les
coopératives ont perdu leur capacité d'encadrement des
producteurs et de soutien du développement régional. On sait en
effet que l'UCCAO par
exemple doit sa puissance et sa performance d'antan à la
force de quelques une de ses coopératives membre.
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