- 84 - SECTION 3 : LES FAIBLESSES POLITIQUES AU SEIN
DE LA SOUS-REGION DES GRANDS LACS
La problématique du démantèlement
de groupes armés dans la région de Grands Lacs ne relève
pas seulement de la responsabilité de l'ONU mais plutôt plusieurs
autres facteurs liés à la dynamique interne contribuent à
la réalisation de la mission.
De ce fait, la communauté internationale
n'intervient pas en tant qu'acteur au premier plan mais comme force d'appui au
processus de paix en offrant un espace politique et en contribuant a un climat
de sécurité.1 Cette question d'un acteur du premier
plan est à la base de controverser et discours au sein de la population
qui estime que l'ONU doit être un acteur de premier plan, obligeant les
belligérants à cesser les hostilités et à se
retirer de zone de combat, au besoin par les moyens coercitifs
appropriés y compris diplomatiques.
De ce point de vue, les Etats de la sous-région
des Grands Lacs et de la communauté internationale, en l'occurrence
l'ONU, sont de parties prenantes en tant qu'acteurs majeurs au processus de
paix dans les Grands lacs Africains. De ce fait, ils sont, tout au moins,
coresponsables du succès et des échecs de ce
processus.
Cependant, il est réalisé que
malgré les efforts fournis par l'ONU et ces Etats, ces derniers
souffrent de plusieurs faiblesses qui freinent et parfois même qui
contribuent à éterniser la présence des groupes
armés.
§1. Les faiblesses dans les secteurs
sécuritaires
La megestion d'après les indépendances des
pays respectifs de la région a conduit à une faiblesse dans
presque tous les secteurs.
Le clientélisme avéré de
régimes dictatoriaux agencés ajouté aux jeux instrumentaux
de colonisateurs dans la région à savoir
: l'instrumentalisation ethnique dans la majorité de ces Etats
composant la
région ont favorisé de système de
sécurité basé sur l'élite mono ethnique à
connotation idéologique au mépris de la
spécialisation.
Cela n'a fait que affaiblir ce secteur davantage alors
que il l'était déjà lors que ces pays n'ont pas
stabilisé et développer leur économie ; secteur qui marche
de paire avec l'appareil de défense.
Cette région s'est montrée incapable
dans la maîtrise de groupes armés. En effet, en 1994, lors que les
réfugiés hutus rwandais se réfugient en RDC (à
l'époque Zaïre) ce dernier a montré l'insuffisance dans la
maîtrise du secteur de sécurité et défense en
laissant les Ex-FAR et les interhamwes de traverser les frontières avec
armes et tous les nécessaires de l'armement sur le territoire
Congolais.
Par la suite, les conflits dans lesquels la
région a sombré ne faisant que retirer la
légitimité des Etats et accroître les mouvements
armés dans la région.
Dans ce contexte marqué par des structures
étatiques délabrées,
prédatrices de la population locales, plusieurs
groupes armés, milices se sont imposés comme les nouveaux tenants
du pouvoir locales et assurant l'auto défense.
Ainsi, la résurgence des groupes armés
Maï-Maï en RDC lors de l'entrée de l'AFDL que le troupe FAZ
n'ont pas pu faire face a en effet permis le retour sur l'avant scène
locale de quelques grands leaders armés des années soixante (tels
que les vieux Zabuloni, Mulumba, Kayamba et Nomanya) qui organisèrent
leur communauté et surtout les jeunes pour résister à
l'agresseur.1
On pourrait croire actuellement que le seul issu dans
cette question de groupes armés reste la négociation vu l'absence
d'une vérité armée dans les Etats assiégés
par les groupes armés.
L'Etat rwandais et ougandais ont fait le
progrès dans leur système de sécurité que le
Burundi et la RDC qui font encore objet des aventures de certains groupes
armés.
1 ADEPAE, ARCHE D'ALLIANCE, RIO, Op Cit, p
9
- 86 -
L'Ouganda et le Rwanda assurent le contrôle de
leur territoire tout en luttant contre les infiltrations qui seraient venues de
la RDC où la majorité de groupes armés de la région
stationnent. Cette capacité de maintenir le danger en dehors de leurs
territoires démontre le progrès considérable que ces deux
Etats ont fait dans l'armé, dans le système de défense
nationale et surtout dans leur politique extérieure.
Tandis que la RD-Congo et le Burundi souffrent de
l'absence d'une armée véritable capable de défendre dans
la juste mesure l'intégrité territoriale. En effet, la RDC ne
dispose pas encore d'une armée capable de faire face aux fantassins des
groupes armés qui ont crée des boulevards de mobilité dans
les forêts congolaises et qui disposent d'un arsenal militaire
impressionnant acquis grâce à tous les mécanismes
d'enrichissement qu'elles ont développés.
L'armée nationale congolaise, dans son
état actuel, reste composite, et a du mal à se constituer en
corps à partir des différents groupes d'origine. Elle manque de
formation et d'encadrement, les soldes sont insignifiants et parfois
détournés par des officiers véreux. Les hommes de troupe
condamnés à lutter pour la survie, recourent au
rançonnement des civils et à d'autres actes
d'indiscipline.1
La modification des opérations menées,
primo par les FARDC en particulier avec l'appui de la MONUC et secundo, des
opérations menées conjointement par l'armée Ougandaise,
l'armée Rwandaise et congolaise. A chaque fois, les frappes n'ont
réussi qu'à disperser davantage les FDLR, la LRA dans les
brousses congolaises et du coup à leur assurer d'autres
sanctuaires.2 Où les forces de l'ordre sont
absentes.
Ces opérations conjointes menées par ces
trois pays sont les fruits des accords mis en place pour lutter conjointement
contre la présence des groupes armés dans la sous région
et s'assurer mutuellement la sécurité de
frontières
1 Pole Institute, la conférence de Goma, et
la question des FDLR au Nord et Sur-Kivu, Rapport de la journée
porte ouverte du 11 mars 2008, Goma juin 2008, p 16
2 Pole Institut, Op Cit, p8.
Le facteur économique intervient aussi à
l'affaiblissement de l'armée, d'où elle se désengage
à sa mission traditionnelle et s'en donne aux activités en
rapport avec l'exploitation illégale de minerais.
En effet, la plupart des groupes armés en RDC
contrôlent de mine d'exploitation dont les FDLR, les Maï-Maï et
aussi les FARDC. De ce fait d'une manière ou d'une autre les FARDC
arrivent à coopérer avec ces groupes
armés.1
|