L'OTAN et le dialogue avec les pays du bassin sud de la méditerranée( Télécharger le fichier original )par Ismaeil Abed Université Mohammed 1er faculté de droit Oujda Maroc - Diplôme d'études supérieures approfondies 2008 |
2) Quel avenir pour le Dialogue méditerranéen?S'interroger sur l'avenir du Dialogue méditerranéen nous fait automatiquement penser aux précédents partenariats de l'Otan, aux volontés des grands responsables politiques et évidemment à celles des partenaires pour aller de l'avant. Justement, ce Dialogue est devenu le seul cadre politico-militaire opérationnel qui prévoit un large éventail de mesures de confiance et de dialogue politique et militaire à haut niveau. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, la conjoncture politique internationale s'avère favorable à un dépassement du cadre du Dialogue pour intégrer une coopération militaire entre l'OTAN et le partenaire qui se verrait directement menacé dans son intégrité territoriale, son indépendance politique ou sa sécurité. Un Dialogue méditerranéen renforcé, comme résultante à la fois des contraintes politiques internes liées aux opinions publiques nationales des pays participants au Dialogue, et celles liées à l'environnement international, nécessite un agenda plus adapté, qui pourrait bénéficier de l'expérience des deux autres partenariats de l'OTAN: le Conseil de Partenariat Euro-atlantique (CPEA) et le Partenariat pour la Paix (PPP)126(*). De nombreux observateurs suggèrent de transformer le Dialogue en une extension du CPEA et du PPP. Tout nouveau développement du Dialogue méditerranéen s'inspirera d'ailleurs probablement de ce que l'OTAN a déjà réalisé avec ces deux cadres de partenariats. Il est un fait que le premier principe qui sous-tend tous les
partenariats de l'OTAN est similaire, à savoir le renforcement de la
stabilité par le biais de la coopération. Les objectifs
développés par l'Alliance avec ses partenaires d'Europe centrale
et orientale diffèrent cependant à de nombreux égards de
ceux élaborés dans le cadre du Dialogue
méditerranéen. Donc, rendre le Dialogue méditerranéen toujours plus pertinent pour les deux parties est le véritable défi auquel l'OTAN et ses partenaires méditerranéens sont aujourd'hui confrontés. L'objectif devrait résider dans l'établissement de relations efficaces à long terme reposant sur des intérêts sécuritaires mutuels. De la sorte, l'Alliance renforcerait sa contribution à la promotion du dialogue et de la coopération au sein de la région méditerranéenne, tout en apportant une réelle contribution à la sécurité de celle-ci127(*). De leur part, les partenaires ont affiché leur volonté pour un dépassement de la coopération militaire, à une série d'autres domaines comme la sécurité énergétique, la lutte contre la dégradation de l'environnement, le cadre plus global du domaine scientifique. Séville128(*) a été chargée de trouver les voies et les moyens pour traduire cette volonté d'aller de l'avant. L'intérêt pour la promotion de ce partenariat n'est pas fortuit pour une Alliance confrontée à une mondialisation des problèmes sécuritaires. Le concept de sécurité implique de plus en plus un monde étroitement lié au niveau des pays pour faire face aux menaces129(*). En définitive, l'avenir du Dialogue méditerranéen dépendra certes de l'offre que l'OTAN voudra bien mettre sur la table, mais il dépendra surtout du niveau d'engagement des pays partenaires et de leur volonté d'aplanir leurs rivalités. Il dépendra également des choix de l'actuel et du futur locataire de la Maison Blanche sur les dossiers du Proche et du Moyen-Orient, et de l'attitude des Alliés européens tiraillés par des intérêts parfois contradictoires. De ce point de vue, l'arrivée au pouvoir de nouveaux dirigeants européens favorables au rétablissement d'un lien transatlantique apaisé, qu'il s'agisse d'Angela Merkel, de Gordon Brown, ou plus récemment de Nicolas Sarkozy, semble plutôt un bon signal. Conclusion de la deuxième partie Avant les attaques terroristes du 11 septembre 2001, un renforcement et une évolution du Dialogue n'étaient guère envisagés. Mais l'environnement sécuritaire consécutif aux dites attaques s'est cependant modifié à un point tel que l'approfondissement des relations entre l'OTAN et les pays du Dialogue méditerranéen sont désormais considérés comme l'une des principales priorités de l'Alliance. D'où l'ensemble substantiel de mesures visant à renforcer les dimensions politique et pratique et à lutter contre le terrorisme. Mais ce Dialogue, si dans l'ensemble, a rempli ses principaux objectifs, reste l'émanation de puissances occidentales qui cherchent en premier lieu de l'instrumentaliser pour réaliser leurs fins et leurs intérêts stratégiques. * 126 Mohamed Nadjib AMARA. Ibid. * 127 Alberto Bin. ibid * 128 (Réunion informelle des ministres de la Défense des pays de l'OTAN, Séville, Espagne, 8 - 9 février 2007) * 129 « Partenariat comme élément de sécurité et de progrès » De l'envoyé spécial Tahar Mohamed Al Anouar EL MOUDJAHID (Réunion informelle des ministres de la Défense des pays de l'OTAN, Séville, Espagne, 8 - 9 février 2007) http://www.nato.int/med-dial/articles/french/2007/070210_fr_algeria_elmoudjahid.pdf |
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