L'OTAN et le dialogue avec les pays du bassin sud de la méditerranée( Télécharger le fichier original )par Ismaeil Abed Université Mohammed 1er faculté de droit Oujda Maroc - Diplôme d'études supérieures approfondies 2008 |
PARAGRAPHE II- Les répercussions du DM sur les pays du bassin sud dela MéditerranéeLe partenariat que mène l'Otan avec les pays du sud, s'inscrit dans une dynamique de normalisation et d'uniformisation des capacités sécuritaires des Etats partenaires, articulant insertion politique et surtout, intégration militaire dans des rapports de domination. 1) Le DM: un moyen d'intégration internationale des pays partenairesLes pays sud méditerranéens à travers le DM, et spécifiquement le Maroc et l'Algérie avec leur participation à l'OAE, n'ont jamais été aussi intégrés dans les préoccupations stratégiques de l'OTAN qu'aujourd'hui. La région MENA (Middle East and North Africa) est l'une des régions où les changements de l'après-guerre froide semblent affecter les principes d'ordonnancement des politiques internationales des pays membres beaucoup plus que leurs propres exigences régionales.
les pays méditerranéens perçoivent désormais leurs partenariats au prisme des contraintes mais aussi des opportunités qu'offrent la mondialisation, la lutte contre le terrorisme, la démocratisation, et le développement humain. En plus du dialogue politique et sécuritaire qu'ils entretiennent avec l'Otan, ils sont engagés dans des accords d'associations ou de libre- échange avec l'Union européenne et les Etats-Unis. Le fonctionnement routinier des relations sous-régionales est quant à lui marqué par la pesanteur du jeu d'influence et de la course régionale au leadership. En ce sens l'engagement des Etats dans des réseaux économiques et stratégiques mondiaux favorise leur intégration dans la dynamique mondiale et représente pour eux l'occasion de rehausser leur valeur stratégique afin de s'imposer comme interlocuteur privilégié des puissances occidentales dans la sous-région. Le discours diplomatique répétitif qui vulgaire cet engagement génère par ailleurs un processus de socialisation politique faisant du chef de l'Etat, aux yeux de l'opinion publique, le garant de la sécurité, de la stabilité et de la promotion internationale du pays. On observe ainsi un jeu d'influence dont l'arbitre reste l'Occident. Le partenariat avec l'OTAN constitue l'un des champs où se livre ce jeu d'influence, bien que le DM ne semble pas susciter le même enthousiasme chez tous les partenaires méditerranéens. L'engagement de ces pays dans l'OAE, notamment le Maroc, l'Algérie et Israël, reste cependant une réelle opportunité d'insertion dans la matrice stratégique de l'OTAN, en raison de ses implications politiques internationales: une opération de guerre globale contre le terrorisme qui conduit à s'engager à fournir, via un accord, des renseignements sur les activités maritimes sous souveraineté nationale et à participer aux opérations navales collectives. En d'autres termes, le partenariat avec l'Otan, semble être un levier pour les ambitions stratégiques des pays du DM puisqu'il leur permet de devenir des acteurs non négligeables en termes décisionnels111(*). Dès lors, ce Dialogue semble un pas important dans la bonne direction. Cependant, il n'y a pas encore de consensus clair, ni au sein de l'OTAN ni au sein des pays avec lesquels un Dialogue a été engagé, sur ce que devrait être précisément le contenu ou le but ultime de cette initiative. Un dialogue sur quoi et à quelle fin? L'Otan doit être claire sur les objectifs de ce Dialogue et sur leur intégration dans la stratégie occidentale globale à l'égard de la région. Les actions de l'Alliance s'inscrivent-elles dans le cadre d'une stratégie occidentale globale visant à consolider ces régimes ou à les faire changer? Pour certains, cette initiative devrait se borner à être un moyen, pour les pays du Dialogue, de débattre de questions extérieures avec l'Alliance. Pour d'autres, elle fait partie d'une stratégie occidentale globale en vue de favoriser un changement interne et la démocratie dans ces pays. C'est pourquoi au début, la priorité devrait être donnée aux efforts politiques pour engager les pays méditerranéens non membres dans un dialogue sur les menaces perçues et pour modifier leur image de l'Otan pour la "dédiaboliser"112(*). Un dialogue politique qui instaure une série de contacts structurés préparatoires à des négociations et des échanges plus spécifiques. Car le dialogue n'est pas une fin en soi, son succès dépendra de son rôle catalyseur dans la concrétisation des intérêts en commun113(*), et de sa capabilité d'établir des rapports égaux entre les parties pour en tirer des profits similaires. Si cette stratégie portait ses fruits, on pourrait ensuite envisager, dans une phase ultérieure, une intégration plus grande et une coopération plus concrète. * 111 Ibid. * 112Ronald D.Asmus, F.Stephen Larrabee, et Ian O. Lesser : « La sécurité dans le bassin méditerranéen: nouveaux défis et nouvelles tâches »http://www.nato.int/docu/revue/1996/9603-06.htm* 113 Sous la direction de Jacques Bourrinet. Op. Cit. John Waterbery. P-25 |
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