L'OTAN et le dialogue avec les pays du bassin sud de la méditerranée( Télécharger le fichier original )par Ismaeil Abed Université Mohammed 1er faculté de droit Oujda Maroc - Diplôme d'études supérieures approfondies 2008 |
2) Le Dialogue méditerranéen et l'Initiative d'Istanbul: deux processuscomplémentairesConcernant la différence entre le Dialogue méditerranéen et l'Initiative de coopération d'Istanbul, alors que le Dialogue méditerranéen de l'OTAN est un forum de consultations politiques et de coopération pratique vieux de plus d'une dizaine d'années, qui comprend un élément bilatéral et un élément multilatéral et auquel participent des pays de la région méditerranéenne, l'Initiative de coopération d'Istanbul (ICI) est une nouvelle initiative qui vise à promouvoir une coopération essentiellement pratique sur une base bilatérale avec les pays intéressés de la région du Moyen-Orient élargi. Les deux processus sont distincts mais complémentaires. Ils ont le même objectif, qui consiste à établir des liens de coopération solides avec les pays intéressés. Les pays du Dialogue méditerranéen pourraient en principe adhérer à l'ICI s'ils le souhaitent. En mars 2005, les Alliés ont décidé d'établir des contacts préliminaires entre l'OTAN et l'Autorité palestinienne, notant qu'au Sommet d'Istanbul en 2004, les chefs d'État et de gouvernement des pays de l'OTAN n'avaient pas exclu une participation future de l'Autorité palestinienne au Dialogue méditerranéen et à l'Initiative de coopération d'Istanbul, sous réserve de l'approbation du Conseil de l'Atlantique Nord82(*). Cette Initiative d'Istanbul est venue tracer des perspectives nouvelles en suggérant notamment de nouveaux formats et axes de travail destinés à promouvoir une coopération ciblée et répondant aux sollicitations particulières de chaque partenaire intéressé, dans le respect de l'unité du Dialogue méditerranéen et de son caractère non discriminatoire. M. Jean Fournet83(*) avait souligné dans cette optique que: nous sommes engagés à travailler avec les pays du bassin sud de la Méditerranée qui se disent prêts à le faire avec nous et ce sera au cas par cas parce qu'elle y a une autodifférenciation selon les spécificités de chaque pays. Et vu que le conflit israélo-palestinien mine tout progrès dans la région du proche orient, des progrès sur la voie d'un règlement juste, durable et global de ce conflit restent une priorité pour les pays de la région et l'ensemble de la communauté internationale et pour le succès de sécurité et de stabilité de cette initiative. L'élément clé restera pour cela, l'application intégrale et rapide de la feuille de route84(*). Le tout devra aboutir à un accord global sur tous les volets, y compris les volets syro-israélien et libano-israélien85(*). Dans ce sens, et concernant la place du conflit israélo-palestinien dans les propositions de l'OTAN, le Secrétaire général de l'OTAN a clarifié que cette organisation ne cherche pas à se substituer aux efforts déployés actuellement pour régler ce conflit, et qu'elle n'est pas engagée dans le processus de paix au Proche-Orient. Toutefois, sur d'éventuelles interventions, il a mentionné trois grands si. Si les parties engagées parvenaient à un accord, si elles demandaient à l'OTAN de les aider à le mettre en application, et s'il y avait une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, les pays membres de l'OTAN devraient en discuter86(*). Enfin, la coopération avec les pays participant au Dialogue méditerranéen et à l'Initiative de coopération d'Istanbul demeure très difficile et limitée. Les pays du Dialogue méditerranéen peuvent solliciter et offrir une assistance par l'intermédiaire de l'EADRCC (Le Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe). Ils peuvent également choisir de participer, à titre individuel, à certaines activités du PAP-T (Plan d'action du Partenariat contre le terrorisme). Le sommet d'Istanbul de 2004 a formulé des propositions afin d'élargir et d'intensifier la coopération pratique dans un certain nombre de secteurs prioritaires, dont la lutte contre le terrorisme et les ADM et la préparation aux catastrophes. Les pays du Dialogue méditerranéen ont en outre été invités à se joindre à l'opération Active Endeavour (OAE) ; qui a été parmi les premières actions de l'OTAN contre le terrorisme. Composante importante de la stratégie adoptée par l'OTAN en vertu de l'article 5 du Traité de l'Atlantique Nord, à la suite des attentats terroristes perpétrés aux États-Unis le 11 septembre 2001. * 82 Dialogue méditerranéen de l'OTAN et Initiative de coopération d'Istanbul http://www.nato.int/med-dial/qa-fr.htm * 83 M. Jean Fournet, ingénieur général de l'armement, secrétaire général adjoint de l'OTAN, chargé de la diplomatie publique * 84 La « Feuille de route » (traduction abusive de road map) a été adoptée par le Quartette diplomatique réuni le 30 avril 2003 comme une proposition pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien. Le Quartette (ou Quatuor) était composé de l'Organisation des Nations unies, de l'Union européenne, des États-Unis d'Amérique et de la Fédération de Russie. La Feuille de route était destinée à aboutir, par étapes, à un règlement permanent du conflit israélo-palestinien, sur la base du principe de l'existence de deux États. * 85 Ghania Oukazi : « L Algérie représentée par Guenaïzia en Italie » Le Quotidien d'Oran, 30 janvier 2006. http://www.algeria-watch.org/fr/article/mil/otan/guenaizia_italie.htm* 86 Conférence de presse de Jaap de Hoop Scheffer suivant la réunion des ministres des affaires étrangères de l'OTAN à Bruxelles, le 9 février 2005 www.nato.int/docu/speech/2005/s050209a.htm |
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