IV. Les principaux obstacles au développement des
PME
Beaucoup d'analystes semblent être d'accord sur le fait
que les PME tunisiennes démontrent plusieurs faiblesses liées
à leur structure interne et à leur environnement. Des contraintes
spécifiques entravent le développement et la croissance des PME.
Les mêmes conclusions sont confirmées par l'évaluation de
certaines entreprises sujettes à la première phase du programme
de mise à niveau. Mais plusieurs points positifs ont aussi
été soulignés, comme par exemple la profitabilité
de beaucoup d'entreprises et la gestion par des directeurs conscients des
défis et respectifs à l'assistance gouvernementale (Murphy ;
1999). Selon ces sources et plusieurs interviews, les principaux points faibles
du secteur des PME peuvent être classés de manière
suivante :
1. Gestion
Les PME n'ont pas une structure très formalisée
et différenciée ; elles sont marquées par une prise
de décision centralisée, souvent selon l'intuition ou
l'expérience du propriétaire. Les faiblesses de gestion sont
courantes parce que les directeurs n'ont pas toujours assez d'expérience
dans les domaines du marketing, de la direction et de la recherche et
développement. Des faiblesses financières sont aussi
fréquentes parce que les directeurs des PME ne sont pas toujours
capables de préparer des plans de financement pour soutenir de nouveaux
investissements même quand il y a des fonds disponibles. Beaucoup de PME
sont sous capitalisées et n'effectuent pas d'investissement assez
importants pour être compétitives (Cespi, 1999 ; Unido,
1997 ; World Bank, 2000).
2. Technologie
Les PME utilisent souvent une technologie
étrangère avec un pourcentage minime de copropriété
ou de leasing et reçoivent souvent des licences étrangères
parce que les brevets locaux ne sont pas fréquents. L'obsolescence
technologique qui en résulte est aussi en partie héritée
du protectionnisme passé qui n'a pas été en mesure de
stimuler la recherche et le développement à cause du manque de
concurrence sur le marché local. En même temps, la présence
d'entreprises étrangères n'a pas toujours des
répercussions positives sur le système productif local car elles
forment souvent des enclaves et n'apportent pas d'innovations techniques
(Cepsi, 1999 ; Unido ; 1997).
3. Information
Les PME manquent souvent d'information sur les marchés
et technologies étrangères mais aussi sur les institutions
locales, les plans de financement, etc. Dans les entreprises, l'information est
rare et centralisée et l'utilisation des ressources Internet n'est
toujours pas bien développée (Cepsi, 1999 ; Unido ;
1997).
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