Efficacité de la politique monétaire de la BEAC (banque des états de l'Afrique Centrale ) et mécanismes de transmission: une évaluation empirique du canal du taux d'intérêt au Cameroun de 1995 à 2006( Télécharger le fichier original )par Eric Joël NGOUNOU NZOKOM Institut sous-régional de statistique et d'économie appliquée Cameroun - Ingénieur d'application de la statistique 2008 |
II.3. Les instruments utilisés par la BEAC pour réaliser ses objectifsDepuis l'instauration du marché monétaire le 1er juillet 1994, la BEAC utilise des instruments indirects pour ses interventions. Ce mode d'action qui repose sur un contrôle de la liquidité bancaire, s'exerce à travers la politique de refinancement (action sur l'offre de monnaie centrale) complétée par l'imposition des réserves obligatoires (actions sur la demande de monnaie centrale). II.3.1. Les instruments de la politique monétaireII.3.1.1. Le refinancementLa politique de refinancement constitue le principal mode d'intervention de la BEAC. Mise en oeuvre sous forme d'avance sur titres, elle revêt deux formes : une action par les quantités (objectif de refinancement) et/ou une action par les taux d'intérêt dans le cadre du marché monétaire sous-régional. En ce qui concerne l'action par les quantités, la BEAC s'appuie sur l'exercice de la programmation monétaire et de refinancement compatibles avec la réalisation des objectifs finals de la politique monétaire. En effet, dans le cadre des accords de mobilisation, la BEAC distingue parmi les titres de créances inscrits à l'actif des établissements de crédit, ceux qui peuvent servir de support à ses concours. Elle arrête ainsi, de façon trimestrielle, un objectif de refinancement qui représente la limite maximale des avances qu'elle est disposée à accorder aux établissements éligibles au niveau230(*) du marché monétaire. Cet objectif peut être dépassé si le taux de couverture de la monnaie est satisfaisant et s'il existe des facultés d'avances disponibles recensées au niveau des établissements de crédit. A cet effet, il est prévu un mécanisme d'interventions ponctuelles assorti de conditions de taux spéciales. En revanche, cet objectif devient un plafond rigide si le pays est en programme avec le FMI ou si le taux de couverture extérieure de la monnaie se dégrade profondément en se situant en deçà de 20%. L'action par les taux d'intérêt s'inscrit dans le cadre de la nouvelle politique des taux de la Banque. Ainsi, les avances sont accordées à un taux d'intérêt (TIAO)31(*) fixé par le Gouverneur, par délégation du Conseil d'Administration, suivant les objectifs de la politique monétaire. Par ailleurs, la BEAC ponctionne la liquidité, par le biais des appels d'offre négatifs, à un taux d'intérêt fixé par le Gouverneur (Taux d'Intérêt Sur les Placements ou TISP). II.3.1.2. Les réserves obligatoiresL'article 20 des statuts de la BEAC prévoit que le Conseil d'Administration peut prendre toutes les dispositions pour imposer aux établissements de crédit la constitution des réserves obligatoires. Le recours aux réserves obligatoires vise à « mettre en banque » le système bancaire, c'est-à-dire à le contraindre au refinancement lorsque les facteurs autonomes de la liquidité bancaire engendrent un excédent de monnaie centrale pour les établissements de crédit. Ainsi, les réserves obligatoires, par leur action structurelle, sont un complément à la politique du refinancement. * 30 Compartiment des interventions de la Banque Centrale. * 31 Taux d'Intérêt des Appel d'Offre, il constitue le principal taux directeur de la BEAC. |
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