INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
« Les medias ne peuvent pas rester neutres face aux
enjeux de la paix ». Cette affirmation est le principe de base d'une
théorie du journalisme relativement nouvelle : le journalisme de
paix. Tout comme d'autres ont utilisé le journalisme dans un but de
développement des nations du tiers-monde (journalisme de
développement), certaines ONG's utilisent aujourd'hui les concepts du
journalisme de paix pour essayer d'atténuer les haines dans les pays qui
sont ou ont été le théâtre de violences et de
conflits.
Le journaliste peut-il mettre sa plume au service d'une paix
durable ? Doit-il diriger sciemment ses productions pour oeuvrer à une
cohabitation pacifique ? Certains le revendiquent haut et fort et des
initiatives allant dans ce sens ont foisonné dans divers endroits du
globe, en réponse à des situations tout
aussi diverses. D'autres brandissent les principes
d'objectivité et de neutralité en étendard pour rejeter
l'idée en bloc. Les débats entre partisans et détracteurs
du journalisme de paix - ou journalisme proactif - sont souvent
passionnés, parfois constructifs. C'est cette faculté qu'a la
théorie du journalisme de paix d'engendrer des controverses chez les
professionnels des médias qui nous a poussés à choisir
celle-ci comme objet d'étude de ce mémoire.
Robert Manoff dans ses recherches axées sur le
rôle potentiel des medias dans la prévention et la gestion des
conflits, a de ce fait fixé l'intérêt de ces recherches sur
l'intersection des conflits et des medias ; nous constatons que ces
études nous offrent une leçon sur la responsabilité des
medias aussi bien de l'ensemble des pratiques sociales en abordant ces
violences et conflits d'une manière positive.
Lorsque nous nous basons à examiner la théorie
sur la résolution des conflits et la pratique journalistique responsable
envisageant la paix, nous arrivons rapidement à déceler un
certain nombre des responsabilités ou rôles des medias. Ces
derniers peuvent de ce fait, faire objet d'un fondement théorique et
pratique approfondie dans la résolution des conflits. « Le
processus par lequel cela pourrait se faire est celui d'une invention dans
laquelle la spontanéité peut coordonner » (1). Le
journaliste luimême est un produit de ce processus pendant son
carrière ainsi, par contre il semble inconcevable de croire que
l'histoire de medias pourrait prendre fin et qu'ils ne pourraient toute fois
initier des reflexes sociaux afin de relever ce défi que connait notre
environnement ; celui des conflits et violence sociale.
Les actions humanitaires dans les conflits ou dans les
environnements violents et
(1) R. MANOFF, Jeux de rôles : les
rôle potentiel des medias dans la prévention des conflit et la
gestion , Track two, université de Cape town,1998, pp12
instables ont radicalement changé. Devenant de plus en
plus complexe, elles nécessitent des nouveaux paradigmes et laissent une
porte ouverte à des nouveaux types des programmes. L'accent sera tout
d'abord mis ici sur la pratique du journalisme pour la paix en RDC qui
s'avère important pour prévenir et résoudre les violences
qui ont ébranlés les tissus sociaux du pays.
Les conflits constatés au Congo causés par des
divers phénomènes, représentent une préoccupation
majeure et font subir à la population des nombreux dommages. Les medias
ne sont pas neutre face aux enjeux de la pacification du territoire, cette
affirmation peut paraitre banale au prés des profanes, un
sacrilège pour bon nombre des journalistes qui défendent leur
neutralité professionnelle au dessus de tout autre principe
déontologique. Melone, Terzis et Beleli affirmaient « qu'alors que
nous ne voulons pas dépasser l'idée que les medias d'information
puissent être contrôlés et
utilisés à des fins spécifiques, pas
même pour la paix, la perception d'un journaliste neutre doit être
dépassé; pour sa présence lors de la couverture d'un
événement, les medias altèrent l'environnement de sa
communication et sont donc impliqués dans les conflits.
Intrinsèquement, les medias sont alors de ce fait non neutre »1
Ainsi, nous ne restons pas tous d'accord sur l'apport des
médias au Congo. Tenter à se demander en quoi se justifierait
cette controverse dans le traitement de l'information en temps de crise ?
Sachant que la classe politique et les institutions médiatiques
partagent la lourde responsabilité de réduire au-delà de
toute raison l'exposition du citoyen à la chose publique.
(1) MELONE S., TERZIS G. et BELELI
O., Using the media for conflict transformation, the
Common Ground Experience, Berghof Handbook for conflict transformation, Berlin,
2002 Cité par Marie Soleil Frère, Medias et conflits, acteurs
de paix ou vecteur de paix, Bruxelles Co édition, AGRIP et
COMPLEXE, 2005, pg
Cette tendance trouve son origine dans la version
supposée d'une bonne partie du public pour les questions politiques ;
Les politiciens pour aménager leur électorat, les médias
pour ménager leurs audiences, ont été amené
progressivement et insidieusement à marginaliser le vecteur de
circulation de l'information en le politisant.
En ce moment, cette information perd son vrai sens et devient
manipulée. Par contre, il apparait aujourd'hui nécessaire que les
médias congolais, « s'insèrent dans la société
de l'information quand on sait qu'actuellement en Afrique la couverture des
conflits pose toujours un ensemble de défis, surtout les défis
éthiques » (1).
Sans vouloir faire un état des lieux exhaustif de ces
conflits en RDC, ce travail voudrait ressortir quelques unes des données
qui montrent
(1) Michel BEN ARROUS (Dir) : Médias et
conflits en Afrique, Institut Panos, Afrique de l'Ouest, Paris, Karthala,
2001, p173
l'absence quelque fois de l'implication des médias dans
une zone actuellement en turbulence.
Ft donc, le rôle des médias dans notre pays est
crucial car il est toujours en proie à des problèmes de
sécurité. Pour cela, les medias doivent jouer un rôle
important en s'associant aux efforts régionaux visant à
résoudre les conflits qui subsistent dans notre pays.
Fnfin, nous nous fixons ici notre attention à un
certain nombre de question que nous tenterons de répondre au fil du
temps avec les recherches qui vont conduire au terme de ce travail, parmi
lesquels
Les journalistes sont des médiateurs des conflits,
conscients ou non, ils disposent automatiquement d'un certain potentiel pour
leur aggravation et leur résolution.
Ainsi, ils peuvent représenter des acteurs fondamentaux
dans leurs résolutions. Il est du
reste intéressant de découvrir l'existence des
médias de la paix cherchant à travers des multiples instruments,
programmes radiophonique, théâtre, music, bandes dessinées
à influencer volontairement les comportements et les perceptions des
gens dans un sens favorable à une résolution pacifique des
conflits.
Les médias peuvent ils être neutres lorsqu'ils
couvrent un conflit ? Les journalistes sont ils des simples observateurs ou des
acteurs à part entière des crises politiques et des affrontements
armés qu'ils relatent ?
Ces questions cruciales ont suscité de nombreuses
réflexions depuis la première guerre du Golfe en 1990. Mais qu'en
sera-t-il de l'Afrique Centrale qui est aujourd'hui la région qui
enregistre de nombreux conflits, dits conflits majeurs ?
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