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Gorbatchev et la politique soviétique 1985-1991

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par Kouassi Roger DJANGO
Université de Bouaké - Master I histoire 2010
  

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CHAPITRE II : LE SYSTEME ECONOMIQUE DE L'URSS EN 1985

L'URSS a eu la deuxième plus grande économie dans le monde après les Etats Unis. Son système économique était une économie planifiée. Elle connut des difficultés au début des années 1980.En effet, ces difficultés sont le résultat d'un demi-siècle d'immobilisme d'un système qui se fissure. Le système de planification centralisé instauré en URSS à la fin des années 1920 est resté pour l'essentiel inchangé pendant les cinquante années qui ont suivi. Ainsi, l'industrie, l'agriculture et bien d'autres activités ont connu les effets de cette planification centralisée.

Quel était donc l'état de l'agriculture soviétique et la situation de l'industrie soviétique ?

Il est question dans cette étape de la politique agricole de l'URSS, des difficultés de l'agriculture soviétique rencontrée d'une part et d'autre par de l'organisation de l'industrie de ces faiblesses.

I-L'ETAT DE L'AGRICULTURE SOVIETIQUE EN 1985

Il s'agit ici de traiter la politique agricole mise en place par les autorités soviétiques et des difficultés de cette agriculture.

1- La politique agricole de l'URSS

L'agriculture peut véritablement être considérée comme le maillon faible du système économique de l'URSS. Alors que dans la plupart des pays industrialisés, les agriculteurs représentent une minorité de la population active et que les récoltes sont supérieures aux besoins, la situation est l'inverse en URSS. L'application du principe de la propriété du peuple tout entier conduit à une situation où l'Etat possède la quasi-totalité des moyens de production, hormis la propriété individuelle. Cette propriété individuelle prend des formes diverses : il s'agit du petit commerce, de lopin de terre qui peuvent être remise en cause à tout moment par l'Etat. Ainsi, à la suite de la collectivisation22(*)dans les années 1930, l'agriculture soviétique était organisée en un système de fermes collectives (kolkhozes) et de fermes d'Etat (sovkhozes).

D'abord le kolkhoze « est une ferme collective constituant une exploitation autonome où les terres qu'elle utilise appartiennent à l'Etat, mais elle en a la jouissance perpétuelle »23(*).C'est dire que le kolkhoze est une exploitation agricole appartenant à un groupe de paysans qui ont en commun leurs terres, leurs outils et leur bétail.

Ainsi les membres des coopératives sont rassemblés volontairement ou de la force dans ces structures collectives ou ils remettent au kolkhoze leur terre, leur bétail, leur matériel agricole. Les familles paysannes sont des brigades de travail. Le kolkhoze est dirigé par une équipe d'élus,le plus souvent des membres P.C qui fixent à chaque brigade le travail à faire. La production agricole est en partie prélevée par l'Etat sous forme d'impôt. Le reste est vendu dans des magasins de l'Etat qui fixe le prix d'achat.

Les sommes obtenues sont alors partagées entre les paysans. « La rémunération du travail est calculée sur le système de journée de travail dont la valeur est différente selon la tâche accomplie. Les membres d'un kolkhoze avaient pour obligation de faire un minimum de jours de travail par an à la fois pour le kolkhoze lui-même et pour la collectivité rurale comme par exemple pour la construction de route. Les exigences étaient d'un minimum de 130 jours par an pour chaque adulte valide et de 5O jours pour un garçon âgé entre 12 et 16 ans.  Si des membres n'ont pas effectué ce minimum de travail requis les sanctions pourraient être la confiscation des terres privées de l'agriculteur et un procès devant un tribunal populaire qui pourrait entraîner trois à huit mois de travail forcé dans le kolkhoze où jusqu'à un an dans un camp de travail correctif. »24(*)

Par ailleurs, l'Etat soviétique fixait les objectifs de production pour chaque kolkhoze. Il était le propriétaire de tout le matériel de production les machines, la terre et le matériel agricole. L'Etat soviétique finançait  des stations de machines et de tracteurs (M.T.S) qui louaient leur matériel aux kolkhozes qui en faisaient la demande.

Mais au delà de ces unités de productions collectives, chaque membre des kolkhozes disposait d'un lopin de terre individuelle de 0,25 à 0,50 hectares. Sa production appartient aux paysans qui en disposent comme ils veulent. C'est cette propriété individuelle qui est arraché lorsqu'il ne respectait pas le minimum de travail par an. Ces kolkhozes couvraient chacun 400 à 1000 hectares au début de la collectivisation suivant les lieux et les qualités des terres. Ils passent à plus de 6000 hectares au début des années 1950.

Ensuite, les sovkhozes étaient une exploitation agricole appartenant à l'Etat dont les exploitants étaient des salariés. Les sovkhozes furent créés lors de l'expropriation des koulaks25(*)pendant la campagne de collectivisation lancée par Staline26(*). C'était généralement de très grandes superficies. La superficie moyenne d'un sovkhoze pendant les années 1930 était en moyenne 3600 hectares et au début des années 1980, elle était passée à 4500 hectares.

Les sovkhozes ont été créés au début des années 1918 et ont pris pour la plupart du temps les terres des domaines qui avaient été confisquées à la noblesse ou à la couronne russe. Dans ces sovkhozes les paysans sont des salariés de l'Etat c'est-à-dire des fonctionnaires et toute la production était la propriété de ce dernier. Le sovkhoze est le modèle d'organisation de l'agriculture qui avait la faveur des communistes soviétiques. Par son étendu, le sovkhoze permettait les regroupements des parcelles en vastes ensembles ce qui devait faciliter l'emploi du matériel moderne et aussi accroître la productivité du travail du paysan. Les conditions de vie étaient meilleures que dans les fermes collectives. Le sovkhoze devait également servir à convaincre les paysans coopérateurs à transformer leur coopérative en ferme d'Etat. Les travailleurs des sovkhozes étaient recrutés parmi les populations rurales sans terre.

Le rôle des sovkhozes dans l'agriculture soviétique progresse régulièrement au cours de l'époque soviétique. Le nombre de sovkhozes passe de moins de 1500 en 1929 à un peu plus de 23000 à la fin des années 1980. Cette rapide expansion s'explique en partie par la politique de fusion et de reconversion des kolkhozes en sovkhozes et, en partie, grâce à l'expansion des superficies cultivées à travers des programmes spéciaux comme « la campagne des vierges »27(*).

Notons que les kolkhozes et les sovkhozes ont été les deux principaux modes de production dans l'économie soviétique. « Leur production agricole a hissé l'URSS au premier rang mondial pour le blé 88000000 tonnes. La production a permis aussi à l'URSS d'être parmi les trois premières places pour la plupart des céréales et des cultures industrielles dans les années 1960. Car l'Etat soviétique à cette période  n'importait pas de grain, de très petites quantités de production d'animaux, peu de matières grasses et seulement du sucre. »28(*)C'est dire que ce système d'exploitation et de gestion est d'une importance pour le monde soviétique. La politique agricole mise en place en URSS a fait de ce pays le deuxième producteur mondial. Malgré ce rang, l'agriculture soviétique était confrontée à de nombreuses difficultés pendant plusieurs décennies.

2-les difficultés de l'agriculture soviétique

D'une façon générale on constate qu'il existe certains problèmes récurrents liés à l'agriculture soviétique. Ces problèmes seront abordés sous trois angles.

D'abord le premier problème est l'aspect climatique de l'URSS. Malgré d'immenses ressources de terre, de machines, d'industries chimiques et d'une grande main d'oeuvre rurale, l'agriculture soviétique reste relativement improductive. En effet, dans ce vaste pays on rencontre une diversité climatique qui cause beaucoup de préjudice à l'agriculture. Ces difficultés climatiques s'étendent presque sur toute l'étendue du territoire soviétique. Ce qui veut dire que «  l'ensemble du climat est rude : froid hivernal avec des sols parfois gelés en permanence (merzlota) et la boue du dégel (raspoutitsa). La sécheresse dans la partie sud du pays est fréquente .Cette sécheresse est accompagnée souvent avec de violents vents. Le sol de l'URSS est fréquemment médiocre, seulement 10% des terres soviétiques sont praticables. »29(*) Cette difficulté climatique fait que le pays a souvent de très mauvaises récoltes.

Le second problème de l'URSS est le poids de l'histoire pour l'agriculture. La collectivisation mise en place au début des années 1930 dans l'agriculture a bouleversé le système traditionnel soviétique. La multiplication des fermes d'Etat et des fermes collectives a réduit l'efficacité de la production avec la résistance des koulaks qui n'avaient plus de privilège. Il y avait aussi le délaissement de l'agriculture au profit de l'industrie sous l'ère stalinienne. La répression sévère de la période stalinienne a été fortement intériorisée par la plus grande partie de la population qui a abandonné tout esprit d'initiative : tout est attendu de l'Etat et du parti.

Enfin le troisième problème concerne la non maîtrise des structures mises en places pour la production. Ici le système est difficile à maîtriser par le centre de décision qui est unique. La masse grandissante d'informations et les nombreuses interactions des diverses composantes de l'économie rendent difficile la maîtrise de la production agricole par le centre qui peut se trouver submergé. La production insuffisante est due à l'ampleur des besoins de la population qui s'accroît rapidement, à des variations climatiques interannuelles qui exigent des réserves dans la production. Ainsi, pour combler ce déficit, l'Etat soviétique doit recourir à des importations massives de céréales estimée à « 25 millions de tonnes par an dans les années 1970 à 40 millions de tonnes par an au début des années 1980 »30(*)alors que l'Etat procédait à une injection massive d'investissement dans ce secteur sinistré.

L'Etat soviétique va donc mettre des machines dans la production agricole afin d' « assurer une certaine constance des récoltes à moyen terme »31(*)A cette période où la technologique était très présente dans l'agriculture, nous avons des champs qui sont de plus en plus vastes. Plus l'espace agricole s'accroît plus la population active diminue « 22millions au début des années 1980 contre 40 millions en 1965 »32(*)et plus la production globale stagne.

L'organisation de l'agriculture soviétique a donné des résultats probants ce qui a permis à l'URSS de se hisser au second rang mondial derrière les Etats Unis. Mais elle a rencontré des difficultés dues aux conditions naturelles et aussi à une politique mal perçue par les populations. Quand en est-il pour l'industrie ?

II-LA SITUATION DE L'INDUSTRIE SOVIETIQUE

1- L'organisation de l'industrie

La structure industrielle soviétique comporte trois niveaux.

Nous avons d'abord le centre qui représente le sommet de la hiérarchie où sont prises les grandes décisions de la vie économique de l'URSS. Ce centre est la direction du parti communiste, c'est-à-dire l'appareil politique dominant. Les sommets de l'appareil de l'Etat, c'est-à-dire le gouvernement, le conseil des ministres sont aussi des éléments constitutifs du centre. On peut classer enfin le Gosplan qui est la centrale de planification qui dépend du conseil des ministres. Cet organe n'a pas de pouvoir hiérarchique direct sur les échelons inférieurs. Il est chargé d'élaborer les plans et les objectifs des entreprises. Mais cela se fait sous l'autorité du conseil des ministres. Le conseil des ministres est la direction de l'économie nationale, ce qui signifie qu'il exerce des fonctions économiques de tout le gouvernement. Il a la responsabilité de la gestion de l'Etat monopole. Le conseil des ministres est défini comme le détenteur du pouvoir exécutif.

Le second niveau, celui du système ministériel, est décisif pour plusieurs raisons.

Les ministères sont près de cinquante et sont constitués selon un principe sectoriel par branches économiques. Toutes les entreprises fabriquant tel type de produit relèvent théoriquement de l'autorité du ministère de branche. Dans le système traditionnel « ce dernier établit les plans opérationnels des entreprises »33(*), nomme les directeurs et contrôle les résultats de leur gestion. De même que le directeur est à la fois le patron de l'entreprise, son chef, et, par certains côtés le représentant de certains de ces intérêts collectifs vis-à-vis du ministère, le ministre est un super patron de la branche. Il est également l'autorité hiérarchique à laquelle est soumise les entreprises, et aussi la tête du lobby sectoriel dans la concurrence pour les allocations centrales et les conflits avec les autres ministères.

Le système ministériel est traditionnellement un lieu de forte concentration de pouvoir économique, que ce soit vis-à-vis des entreprises, ou par rapport au centre, dans la structure à trois niveaux.

Dans le troisième niveau, celui des entreprises, il est personnifié par le directeur d'un côté, placé sous le contrôle du ministère, et de l'autre investi de la direction unique dans l'unité dont il a la charge.

Mais l'organisation des entreprises industrielles soviétiques repose sur une forte division du travail et une structure hiérarchique dans laquelle « les travailleurs ne disposent d'aucun contre pouvoir matérialisé »34(*). La coupure entre le travail manuel et intellectuel, entre travail de direction et d'exécution, y est profonde.

Concernant l'organisation de l'entreprise soviétique, on peut noter qu'elle s'articule de la façon suivante.

D'abord le directeur. Il se situe au sommet de l'organigramme. Celui-ci est nommé par le ministère dont dépend l'unité de production. Il n'est responsable de sa gestion que devant cette autorité supérieure et non par rapport aux travailleurs, écartant de fait l'idée de cogestion. « L'Etat impose en effet à l'entreprise une tutelle rigide matérialisée par la planification centralisée dans laquelle la centralisation du pouvoir est la règle35(*)Il est un personnage appartenant forcément à la nomenklatura créant ainsi une forme d'hostilité de la part des salariés. Le directeur est assisté dans le système par l'ingénieur en chef et les directeurs adjoints.

L'ingénieur en chef joue le rôle d'expertise et de conseil auprès du directeur. Sa nomination relève du ministère, ce qui assure une certaine indépendance de ce dernier par rapport au directeur. Quant aux directeurs adjoints, ils ont pour rôle d'assister le directeur pour le service financier, le service du personnel et pour les questions matérielles et techniques c'est-à-dire l'approvisionnement et le transport. Ils sont « relativement nombreux en raison d'une bureaucratisation liée à la planification »36(*). Le travail administratif constitue pour certains d'entre eux la totalité de leurs tâches.

Enfin les chefs des ouvriers. Ils exercent leur autorité dans l'atelier et jouent un rôle clé dans l'organisation du travail en répartissant les tâches et en affectant les travailleurs aux différents postes, ce qui a un effet direct sur les salaires. Ils sont nommés par le directeur et sont l'intermédiaire entre la direction avec ses services et les travailleurs.

Cette organisation au sein des industries soviétiques a contribué une croissance rapide de la production. L'URSS sera la deuxième puissance industrielle du monde derrière les Etats Unis. Mais ce pays connaîtra des difficultés dans ses industries et au niveau de sa production.

2- Les problèmes de l'industrie soviétique

L'organisation des industries en URSS s'appuie sur les mêmes principes que leurs homologues occidentaux. Il y a une division poussée du travail avec des unités de commandement et de direction. Le travail se fait en équipe et les tâches sont très bien divisées. La production se fait à la chaîne et aux mêmes normes de rendement que celle des industries occidentales. Dans les industries soviétiques la hiérarchie du pouvoir et la discipline sont très respectées.

Malgré toute cette organisation, le système industriel soviétique se caractérise par sa discontinuité et l'irrégularité des approvisionnements. Cette situation s'explique notamment par les contradictions du système de planification, en particulier les effets perturbateurs de la centralisation des approvisionnements et les formes de pénurie typique de la régulation économique.

Sur le plan opérationnel, on constate couramment que les approvisionnements de l'entreprise en matières premières, en moyens de production, en produits semi- finis, ne sont pas livrés à temps ou selon les spécifications requises. Il s'ensuit des ralentissements de la production qui se retrouve bloquée et contrainte à attendre les nouveaux approvisionnements.

Ces dysfonctionnements tendent à se répercuter d'un secteur de l'entreprise à l'autre, puis d'une entreprise à l'autre. Ainsi on trouve de nombreux temps morts dans la production, car les ruptures d'approvisionnements ou de stocks y sont fréquentes. Ce caractère irrégulier du travail et de la production contribue à démoraliser les travailleurs et, avec l'absence de contrôle ou de participation à la gestion à susciter un sentiment de frustration dans le travail qui se répercute à son tour sur la productivité des ouvriers. On constate alors une baisse de la productivité dans les industries.

En revanche, il y a une accélération des cadences, la suppression des congés, l'augmentation des heures supplémentaires afin de remplir l'objectif annuel du plan. On voit ainsi que ce manque de constance du processus productif est source de désorganisation et à ce sujet une statistique éloquente justifie cela « le temps perdu par la désorganisation du travail est estimé à plus de 2O% du total37(*)Ces irrégularités du processus dans lesquelles l'accélération et le ralentissement de la production se succèdent, incitent les directeurs à mettre leurs unités de production dans une posture de suremploi, en constituant un matelas de main-d'oeuvre supplémentaire. Ces accélérations de la production provoquent des dommages non seulement sur la production elle-même (contrôle qualité plus laxiste, gaspillage) mais aussi sur la population (augmentation des maladies, de l'absentéisme).

En étudiant les anomalies découlant de la nature para économique de la productivité soviétique les difficultés rencontrées par l'autorité centrale sont très nombreuses. En effet, celle-ci doit apprécier la valeur des réalisations de ses entreprises au moyen quantitatif (production totale, rendements, qualité) qui doivent être mesurée objectivement et isolément et non en proportion de leur contribution à la profitabilité. L'accomplissement des objectifs apparaît de ce fait comme un critère trompeur.

Par ailleurs, il existe à la base de l'économie planifiée d'autres contradictions fondamentales entre deux de ses principes : le plan tendu et les priorités. La tension du plan ne permet pas d'erreur aux entreprises non prioritaires en cas de retard dans une livraison ou de tout autre aléa qui pourrait survenir dans une unité de production. Elles ne disposent pas de réserves leur permettant de faire face à l'événement, tandis que les activités prioritaires disposeront d'une marge.

Les entreprises utiliseront inévitablement la marge de liberté que leur laisse l'obligation d'atteindre les objectifs pour chercher à gagner les primes par des moyens non prévus. C'est ce qu'on appelle une « acquisition des primes38(*)Les entreprises anticipent ces probables pénuries lors de l'élaboration de leur plan en surestimant leurs besoins et en sous-estimant leurs capacités de production. Cette façon de procéder apparaît comme anti économique car elle est la résultante d'un gaspillage des ressources et n'obéit pas à une logique de rentabilité de l'investissement. Dans ces conditions, les autorités supérieures s'opposent à cette tendance des entreprises en rendant les tests plus précis. Ces entreprises seront fréquemment paralysées et mises dans l'impossibilité de prendre des mesures qu'elles devraient évidemment prendre, auxquelles elles doivent renoncer. Cette situation est qualifiée de « contradiction interne du système »39(*). Comme on peut s'y attendre, ces défauts d'exécution se répercutent en chaîne sur les clients non prioritaires. La pénurie de certains produits est donc originellement incorporée dans la planification.

L'organisation de la production dans l'économie soviétique apparaît bien loin des réalités des pays occidentaux où il y a une régularité dans l'approvisionnement avec une gestion rationnelle des stocks, etc.... Le constat dans les entreprises soviétiques est contraire. Le temps dans l'industrie soviétique est hétérogène et discontinu. Cela a des effets aliénants sur le travail, mais laisse aux ouvriers des marges de manoeuvre. Nous constatons ainsi que les dysfonctionnements dans les industries soviétiques rendent difficile la production. Cette désorganisation agira sur la société soviétique.

* 22 C'est le passage de la propriété privée à la propriété collective des terres et du matériel agricole. C'est la mise en commun de toutes les terres qui seront cultivées non plus par les paysans individuels mais par la communauté rurale.

* 23 P.sorlin, 1964, La société soviétique 1917-1967, Armand, Colin, p.272

* 24 idem, p.165

* 25 Ce sont de riches paysans qui possédaient sur ces terres de grandes fermes dans lesquelles ils faisaient travailler des ouvriers agricoles.

* 26 Joseph Vissarianovitch Djougachvili est né à Gori le 18 décembre 1878 ; c'est révolutionnaire, homme politique et un dirigeant soviétique. Il fut secrétaire général du pcus de 1922 à 1953 et a dirigé l'Urss à partir de la fin des années 1920 jusqu'à sa mort le 5 mars 1953 à Moscou.

* 27 C'est le projet de la mise en culture de nouvelles terres du Kazakhstan, de Sibérie, du sud de la région de l'Oural et du nord du Caucase

* 28P. georges, 1990, L'économie de l'URSS, que sais-je ? Paris presse universitaire de France, p.78

* 29 E. léonard hubbard, 1999, Les sciences économiques de l'agriculture soviétique, Flammarion, p.117

* 30 P. georges op.cit.p.75

* 31 P.georges, 1990, L'économie de l'URSS, que sais-je ? Presse universitaire de France, p.74

* 32 Idem

* 33 G.vincent, 2006, La perestroïka ou reformer l'irréformable, Université de Toulon la garde Master I, p.20

* 34 G.vincent, 2006, La perestroïka ou reformer l'irréformable, Université de Toulon la garde Master I, p.20

* 35 B. Kerblay, 1977, La société soviétique contemporaine, Armand Colin, p.192

* 36 P. georges, L'économie de l'URSS, que sais-je? Presse universitaire de France, p.96

* 37 D. brand, L'expérience soviétique, paris, Editions Dalloz, p.49

* 38 J. kornaï, 1984, Socialisme et économie de la pénurie, paris Economica, p.145

* 39 J.kornaï, op.cit. p. 175

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984