3.2.3. La mondialisation de l'économie :
quel avenir pour l'agriculture africaine ?
Bien que le concept soit récent, il est
avéré que la mondialisation criée de nos jours sur tous
les toits est plus vieille que son institutionnalisation. En effet, vu de
l'Afrique au sud du Sahara, il faut dire qu'à partir du moment où
les paysans africains se voient imposer certaines cultures pour approvisionner
les marchés occidentaux, ils s'inscrivent sans nul doute dans un
processus de mondialisation. Toutefois, il faut préciser que depuis
l'époque coloniale, les données ont pris une toute nouvelle
ampleur pour s'empirer aux indépendances. D'ailleurs la division
internationale du travail est loin d'être un fait passé puisque,
à la division internationale du travail classique qui faisait des pays
pauvres des fournisseurs de matières premières, s'ajoute de nos
jours une nouvelle spécialisation qui veut que ceux-ci se consacrent
à la production de grande série (habillement, jouets, ...) alors
que les pays riches s'occupent de la fabrication de pointe
(aéronautique, télécommunication, ...).
Par ailleurs, l'agriculture qui reste au sud le seul
pourvoyeur d'emplois est confrontée aux vicissitudes des circuits
internationaux. A la détérioration des termes de l'échange
(Senghor L.S. 1968) viennent s'ajouter les subventions faramineuses des pays
riches à leurs agriculteurs qui pourtant sont appelés à
compétir sur les mêmes marchés avec ceux des pays pauvres.
Dans ces conditions, on se demande si ce n'est vraiment pas la fin du paysan
africain ?
Il ressort de cet argumentaire que « notre
époque est celle de la désillusion. Le développement est
en panne, sa théorie en crise, son idéologie l'objet de
doute. » (Amin S. 1979 cité par Kola E. 2005, page 52).
Néanmoins, ce schéma général qui présente
une Afrique en panne fait par endroit une place à des pratiques qui au
moins permettent aux populations de vivre et de créer des richesses
(Abotchi T. 1997). C'est dans cette quête quotidienne de leurs moyens de
subsistance d'une part et de ceux de leur développement d'autre part que
se créent des besoins qui s'expriment en terme de structures pouvant
faciliter leur mobilité. Par rapport aux zones rurales qui passent pour
être des bassins de production, le problème prend la forme de leur
accessibilité afin de permettre leur approvisionnement en intrants et
l'évacuation des produits agricoles vers des pôles de
commercialisation qui sont des bassins de consommation. En Afrique
subsaharienne, au Togo et dans l'est de la région des Plateaux, la
question de l'absence, de l'insuffisance ou de la praticabilité
saisonnière des infrastructures de communication de même que la
faible insertion des moyens de télécommunication (TV, Radio,
Téléphone, ...) dans le réseau national nous a
amené à y parler d'enclavement. Comment se manifeste-t-il et
quelles en sont ses implications au triple plan économique, social
et culturel ?
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