1.1.4 La confiance dans les phénomènes
financiers et monétaires : l'approche économique
La question de la confiance dans les ph'enomènes
mon'etaires et financiers se trouve être un peu plus complexe. En effet,
en consid'erant l'interaction ci-dessus formalis'ee par D. Kreps6,
le sch'ema se complique un peu si l''echangiste A d'ecide de livrer a` B sa
chaise contre une certaine monnaie. Pour AndréOrléan , il n'agira
de cette manière que s'il anticipe dans le futur gràace aux
signes mon'etaires qu'il vient d'acqu'erir. On voit 'evidement làque ce
n'est plus B qui fait l'objet de la confiance de A, mais le signe mon'etaire
dans sa capacit'e pr'esum'ee a` conserver sa valeur.
Dans la th'eorie 'economique, cette situation s'analyse sous
l'hypothèse que les agents A et B sont parfaitement rationnels,
c'est-à-dire qu'il s'agit en particulier pour eux de maximiser chacun
son utilit'e. Le plus souvent, les agents 'evaluent cette utilit'e par
comparaison de la perception qu'ils ont sur leur niveau de vie pass'e et de
l'anticipation de leurs conditions de vie futur. Plus pr'ecis'ement, il est
question pour l'agent d''evaluer l''evolution de la perception qu'il a de ses
conditions de vie entre les deux p'eriodes (pass'ee et futur). Ainsi pour
Andr'e Orl'ean 8, la coop'eration (5; 5) 'etant la meilleur de
toutes les situations (0; 0), alors, si A fait confiance a` B et si B est
rationnel celui-ci va n'ecessairement tricher
6Andre Orléan, "La théorie
économique de la confiance et ses limites" 2000, Cahier de sociologie,
pp.5 7Andre Orléan, "La théorie économique de
la confiance et ses limites" 2000, Cahier de sociologie, pp.5
8Théorie économique de la confiance et ses limites,
pp.5
Th`eme : Mesures et déterminants de la confiance
des ménages sur la situation économique au Cameroun: Cas de la
yille de Yaoundé.
puisqu'il obtiendrait ainsi une utilitéde 20
supérieure a` celle de 5 qu'il aurait obtenue en coopérant avec A
(maximum d'utilité). Par ailleurs, a` l'évidence, sous
l'hypothèse que A est rationnel, il ne fera pas confiance a` B et
n'entrera pas en relation avec lui (car la rationalitéde B le conduit a`
tricher). Par conséquent, ce résultat d'AndréOrléan
indique que sous l'hypothèse de rationalitédes
échangistes, il ne peut y avoir échanges.
Si on identifie la valeur économique avec le principe
selon lequel chaque agent agit de facon a` maximiser son
intérêt personnel, il apparaàýt selon
AndréOrléans que la seule mobilisation de cette valeur ne suffit
pas a` engendrer la confiance et a` sortir de l'état de nature.
Toutefois des solutions proposées en économie sont entre autre le
contrat, le serment etc.
Le contrat
Il s'agit d'une solution qui repose sur l'existence d'un tiers,
a` savoir l'appareil judiciaire, contrôlant l'application des
résolutions et sanctionne les contrevenants.'°
Le serment
Ici, il s'agit pour un individu de jurer sur un texte
sacrédu respect de sa parole afin de prouver sa bonne foi et sa
volontéde coopérer.''
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