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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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1.7. Les considérations éthiques et critiques de la recherche

Au regard des considérations éthiques, nous nous sommes imposé une discipline rigoureuse en respectant dans la mesure du possible, les exigences d'une recherche scientifique. Le contrôle personnel de la validité intérieure a été pour nous un cheval de bataille tandis que le contrôle externe sanctionné par la validité de la publication soutenue par le résultat jugé transférable, a constitué pour nous un cheval de parade.

La présente recherche, comme nous ne cessons de le rappeler, rentre dans une posture constructiviste. Sous cet angle, elle crée une rupture avec le sens commun. C'est dans cette optique que nous avons présenté notre épigraphe selon lequel, l'OPJ juge les faits tandis que le criminologue les contextualise pour les comprendre sans les juger. C'est cette pensée qui a conduit de stigmatiser la visée de cette recherche qui consiste à creuser dans les pratiques informelles pour en dégager l'essentiel de la pratique de l' « OPJ debout » comme modèle non prescrit de régler les conflits entre les individus vivant dans la communauté.

Le souci de la validité interne nous a poussé à une introspection qui consistait à faire chaque fois une réflexion rétrospective centrée sur la cohérence entre la question de recherche, l'approche théorique mobilisée, le modèle d'analyse, la méthode et technique de recueil des données ainsi que leur analyse.

Nous pensons avoir présenté cette recherche avec minutie en présentant les détails des informations et la manière dont elles sont empiriquement récoltées.

Par ailleurs, nous avons aussi présenté d'une manière précise, les différentes sources d'informations dans la collecte des données. Nous pensons aussi avoir respecté l'anonymat des acteurs participants et leur point de vue dans la manière d'enregistrer les données que dans celle de les présenter. Par surcroît, nous avons aussi fourni un effort dans la rédaction pour utiliser les concepts neutres en évitant ceux susceptibles d'apporter les jugements de valeurs. A défaut de trouver un équivalent neutre, il nous arriver aussi d `utiliser ce concepts teintés de jugement en les mettant entre guillemets surtout s'ils relèvent des données empiriques.

Il sied de signifier que cette manière de faire une autocritique de la recherche implique l'idée de crédibilité et de transparence de la recherche. L'homme étant imparfait, sa construction quoi que prétendue scientifique en est un témoignage matériel. Il en est de même pour cette recherche. L'idéal d'un chercheur est de présenter une recherche respectueuse qui tient compte d'une description parfaite et d'une analyse interprétative qui fait que les acteurs participants puissent se découvrir, s'identifier et se reconnaître à travers la recherche non pas singulièrement, mais d'une manière globale en tant que membre de la communauté analysée.

L'objet et la méthode imposent des limites à la recherche. Parmi, elles, nous pouvons épingler celle qui s'aligne au souci du savoir. En préparant cette étude, nous avons été animé par le souci non pas de savoir, mais plutôt celui de savoir plus et de tout savoir sur la question de recherche. Ce souci que nous avons aussi considéré comme l'une des finalités de recherche est limitée par la question centrale.

Sur ce, le souci du savoir plus et de tout savoir quoi que limité, offre des opportunités d'ouvrir les brèches comme nouvelles pistes de recherche ultérieure. C'est pourquoi, en élaborant cette étude, nous avons pensé à cerner aussi la déontologie policière et la discipline militaire. Déontologie policière parce que la police est un corps de l'ordre ou de commandement. Elle a une déontologie appropriée. Et la discipline militaire puisque la police est militarisée. Cette discipline n'est autre que la manifestation de l'extériorisation des règlements militaires.

La déontologie policière et la discipline militaire dictent la ligne de conduite des policiers. Si la première se limite au rôle directif, la seconde par contre va au-delà de prévention et s'affirme répressif. C'est le cas de violation des consignes souvent utilisées comme élément de preuve pour en punir l'auteur « transgressant », relève du règlement militaire qui régit aussi la police. Le fil conducteur de la recherche est la question centrale. Aborder ces deux notions en termes spécifiques et en profondeur c'est outrepasser l'objet de recherche. C'est dans ce contexte que ces notions sont mises en jachères pour des études futures ;La présente recherche reste dans la posture du travail judiciaire en visant l'essentiel de la pratique de l' « OPJ debout ».

Une autre limite est celle liée à la documentation. Nous avions à notre portée plusieurs ouvrages sur la police et surtout d'éditions très récentes. Pour éviter la gloutonnerie livresque, nous nous sommes limité à ceux qui touchent d'une manière ou d'une autre, à notre objet de recherche. L'inconvénient est l'absence des vieux documents auxquels renvoient les nouveaux comme référence. Pour éviter les sources de seconde main, il n'y a qu'à s'abstenir puisque les moyens font défaut pour les commander.

Nous avions aussi cerné la limite liée à notre « être » ou l'être du chercheur. En qualité de chercheur participant observant et observé, il est difficile d'échapper à la subjectivité. C'est pourquoi cette recherche est à la fois partiale et partielle. Partiale puisque liée à notre propre vision par opposition à partielle qui fait que cette construction ne soit qu'une partie du savoir puisqu'il se passe que notre « mémoire » en tant qu'humain, est faillible, imparfaite et incapable de nous restituer toute la pensée qui traverse notre esprit. L'on ne peut évoquer que ce qui est présent à l'esprit. C'est pourquoi dans la phase finale de la recherche, de nouvelles idées viennent basculer les idées déjà conçues et fixées.

Comme remède à cette faculté de l'oubli, une nouvelle culture du chercheur se cristallise en nous. C'est la maladie de disposer à tout moment et à tout lieu d'un bic et d'un carnet, à défaut, d'un crayon et d'un papier pour noter toute idée qui passe par la tête et qui est en rapport avec notre recherche. C'est dans ce contexte que nous avons produit ce savoir.

Si le sous-commissariat de Police KAFUBU a été ciblé comme cadre référentiel et site d'analyse, notre observation est allée au-delà de ce site. Pour recouper les données de l'observation, il nous était arrivé d'observer la pratique policière au stade, au marché pirate et pendant la patrouille.

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