2.2. CONTEXTE
SOCIO-ÉCONOMIQUE
Il sera ici question de décortiquer les conditions
socio-économiques, en tant que cadre de vie où les
différentes forces ont évolué à travers le
temps.
2.2.1. Epoque
précoloniale
L'époque précoloniale est une période non
étatique dans le vrai sens du terme. Chaque communauté
était pourvue d'un chef qui disposait d'une force de l'ordre. Le chef
était censé puissant économiquement.
Disposant des ressources humaines et matérielles, il
pouvait les redistribuer et par contre, il recevait des
« milambu » qui sont des dons. C'est pourquoi, le jugement
entre deux parties en conflit se terminait souvent par l'arrangement à
l'amiable et chaque partie lui versait un pot de vin et un régime de
bananes en guise de remerciement pour le service rendu, à savoir, la
restauration de la paix pour l'harmonie.
Les éléments de force du chef dépendaient
économiquement de lui Ils vivaient grâce à sa
magnanimité et avaient une certaine considération dans la
communauté.
2.2.2. Epoque coloniale
A l'époque coloniale, les conditions
socio-économiques étaient d'une manière
générale bonne.
Nos propos sont corroborés par DIBWE DIA MWEMBU dans
son étude sur le processus d'informalisation, il relate le récit
de Richard NKULU, élément des Forces Armées Zaïroises
qui rappela les conditions de vie relativement bonnes pour les militaires de la
Force publique à cette poque :
« Pendant la période coloniale, le
militaire était pris en charge par le pouvoir public. Les camps
militaires étaient pourvus de cantines qui fournissaient tous les
produits alimentaires comme la farine de maïs, l'huile de palme, l'huile
d'arachides, les haricots, le riz, le sucre, le sel, le lait, la viande, les
poissons frais ... les cantines fournissaient donc tout ce qu'il fallait pour
permettre aux militaires d'avoir un régime alimentaire de trois repas
par jour.
A la fin du mois, il touchait quelque chose qui lui
permettait de payer des habits et de faire quelques
économies.» (2002 : 39)
Toutefois, il y a lieu de signaler qu'à cette
époque, l'Etat a connu aussi le problème de gestion de ces forces
suite à la difficulté financière. C'est comme la
création de la Gendarmerie calquée sur le modèle Belge
n'eut pas lieu à cette époque suite au problème
budgétaire.
2.2.3. Epoque post
coloniale
2.2.3.1. De 1960 à
1965
La situation que connut le pays au lendemain de
l'indépendance eut des conséquences néfastes sur le plan
économique et social.
Il se passa que le départ des Européens
entraîna le rapatriement des capitaux, la chute des investissements, le
ralentissement des activités économiques et le licenciement
massif des travailleurs.
La crise fut amplifiée par les rébellions
(sécessions katangaise par Moïse Tshombé et kasaienne par
Albert Kalonji). Il y eut aussi des mutineries.
Au Katanga, les troubles politiques opposèrent le Nord
et le Sud entre Moïse Tshombé et Janson Sendwe et
provoquèrent non pas seulement le ralentissement et l'arrêt de
certaines activités économiques, mais surtout la réduction
de l'emploi. Aussi les grèves éclatèrent dans les milieux
industriels et furent brutalement réprimées.
Le climat politique et économique malsain,
l'affaiblissement de l'appareil de l'Etat, la détérioration des
conditions de vies ont marqué cette période. C'est une ouverture
à l'économie informelle ou mécanisme de survie. Comme le
dégage DIBWE DIA MWEMBU (2002 : 40)
« l'informalisation » en fut une de ses conséquences
logiques.
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