IV- INTERET DU SUJET
La santé d'un groupe social est la clef de
voûte de son dynamisme et l'on ne peut pas travailler quand on est malade
ou quand on a des difficultés à recouvrer sa santé. En
d'autres termes, pour se prendre en charge ou prendre sa destinée en
main, l'Homme ou du moins les acteurs sociaux ont besoin de jouir d'une
santé de fer. La santé de la population est dès lors
considérée comme une condition sine qua non pour le
développement d'un pays (BALANDIER G.1981).
En plus, jouir d'une bonne santé exige un
certain nombre de préalables à réunir. Elle
nécessite la mise en commun de bien des conditions. L'observation des
moeurs dans la plupart des hôpitaux publics montre que les prestataires
des soins ont sublimé les médicaments et l'économique au
détriment des valeurs humaine et citoyenne que sont la
ponctualité, la responsabilité médicale, l'écoute
du patient, le respect de la déontologie médicale et du serment
d'Hippocrate. C'est dire que l'hôpital public n'est plus un lieu qui
redonne l'espoir à tous les malades quels qu'ils soient.
Bien plus, la ville de Douala offre des soins de
santé multiformes. Le paysage médical est
représenté par les structures médicales des
médecines moderne et tradi-naturelle. Cette recherche nous permet de
cerner les représentions que les populations de cette ville se font de
ces deux formes de médecine. Ceci à travers les interactions
qu'elles ont avec les institutions médicales de la ville de Douala. Les
patients que l'on rencontre dans les « cliniques »
traditionnelles et ceux qu'on rencontre dans les hôpitaux publics ont
une perception de ces formes de médecines que nous nous proposons de
rapporter ici. L'avantage de cette recherche réside dans la mise en
évidence de la place de la relation thérapeutique dans les deux
formes de médecines (FAINZANG S., op. cit.).
Au surplus, la relation thérapeutique entre le patient
et son traitant est le premier pas vers la guérison du patient. Le
patient qui entretient une relation affective et humaine avec son traitant,
guérit plus vite de sa maladie que celui qui n'est pas la même
longueur d'onde avec son soignant (GUADAGNOLI E. and Charles G. 1998). Celui-ci
lui impose alors ses quatre volontés et ne tient pas toujours compte des
aspirations de son patient. Pourtant, WERNER D. (1978) affirme à ce
propos: `'The relations between patients and healers are very
decisive in the healing process. Healers have to understand their patients. If
not, it will be dificult for them to put their confidence in those
healers». On comprend alors que la relation
thérapeutique est indispensable dans la quête de la santé.
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