II-2-3 -Test de cointégration.
Pour la plupart des pays, toutes les trois séries sont
non stationnaires. De plus, comme il est possible d'inclure dans le VAR des
variables stationnaires, il est raisonnable de penser qu'une relation de long
terme contient également des variables stationnaires Keho (2006). Il
s'agit ainsi dans cette partie de faire le test de cointégration entre
les variables pour chaque pays. Le
test de cointégration utilisé est le test
multivarié de Johansen (1988) ayant l'avantage de pouvoir prendre en
compte plusieurs spécifications pour la relation de long terme :
présence d'une constante/tendance ou non dans l'espace de cointegration.
Les résultats du test de Johansen sont résumés dans le
tableau 7.
Tableau 7 : Résultats du test de
cointégration de Johansen
Pays H0 H1
r =0vs r =1
Bénin r =1vs r =2 r=2vs r=3 r =0vs r =1
Burkina Faso r =1vs r =2 r=2vs r=3 r =0vs r =1
Côte d'Ivoire r =1vs r =2 r=2 vs r=3 r =0vs r =1
Mali r =1vs r =2 r=2 vs r=3 r=0vs r =1
Niger r =1vs r =2 r=2 vs r=3 r=0vs r =1
Sénégal r=1vs r =2 r=2vs r=3 r=0vs r =1
Togo r=1vsr=2
r=2vs r=3
ë-trace
|
valeur critique à5%
|
ë-Max
|
valeur critique à5%
|
40,177
|
42,915
|
20,503
|
21,131
|
19,674
|
25,872
|
16,329
|
21,131
|
3,344
|
12,517
|
3,444
|
12,517
|
30,407*
|
29,797
|
24,278*
|
21,131
|
6,128
|
15,494
|
3,873
|
14,264
|
2,254
|
3,841
|
2,254
|
3,841
|
42,31
|
42,915
|
20,178
|
25,823
|
22,132
|
25,872
|
11,963
|
19,387
|
10,168
|
12,517
|
10,168
|
12,517
|
40,536
|
42,915
|
20,35
|
25,823
|
20,186
|
25,872
|
14,591
|
19,387
|
5,594
|
12,517
|
5,954
|
12,517
|
60,124*
|
42,915
|
30,701*
|
25,823
|
29,422*
|
25,872
|
25,748*
|
19,387
|
3,674
|
12,517
|
3,674
|
12,517
|
32,16
|
42,915
|
17,678
|
25,823
|
14,481
|
25,872
|
7,87
|
19,387
|
6,611
|
12,517
|
6,611
|
12,517
|
43,939*
|
42,915
|
23,091
|
25,823
|
20,847
|
25,872
|
14,592
|
19,387
|
6,254
|
12,517
|
6,254
|
12,517
|
Note : r est le nombre de
vecteurs de cointégration. (*) Indique le rejet de H0 au seuil de
5%.
Source : Calculs de l'auteur
Les résultats du test de non-cointégration de
Johansen montrent que, seulement, les variables de trois pays (Burkina Faso,
Togo et Niger) sont respectivement cointégrées d'ordre 1 et
d'ordre 1 et d'ordre 2.
Pour les autres pays, l'hypothèse nulle d'absence de
relation de cointégration entre épargne, investissement et
crédit n'est pas rejetée par les statistiques trace et ë-Max
à 5%. Ainsi, le non rejet de l'hypothèse de non
cointégration pour ces pays (excepté le Burkina Faso, le Niger et
le Togo) ne signifie pas nécessairement qu'il n'existe pas une relation
stable de long terme entre les variables précitées. Ces
résultats pourraient être attribués au fait que la relation
de long terme peut exister et être sous forme non-linéaire
(Demetriades et Hussein, 1996).
Les résultats ne sont pas surprenants. Le gap
épargne-investissement pouvant être considéré comme
proxy de la balance des opérations courantes dans le cadre de l'analyse
de la contrainte de budget intertemporelle. Trouver donc qu'il n'existe pas de
relation d'équilibre de long terme entre épargne et
investissement intérieurs implique que le déficit du compte des
opérations courantes ne converge pas vers zéro ou vers une
constante dans le temps26. Autrement dit, si l'épargne et
l'investissement domestiques ne sont pas cointégrés, alors il
existe un déséquilibre persistant, même sur le long terme
du compte courant. C'est précisément le cas dans la plupart des
pays de l'UEMOA excepté le Burkina, le Niger et le Togo. Cela semble
refléter la réalité car la plupart des pays de l'UEMOA
sont plus ouverts aux capitaux extérieurs, c'est-à-dire plus
dépendants de l'Aide au développement et de l'épargne
étrangère pour le financement de l'investissement
intérieur.
Selon Toda et Yamamoto (1995), ce qui importe fondamentalement
pour l'économiste n'est pas de savoir si les variables sont
intégrées voire cointégrées, mais de tester des
restrictions matérialisant des hypothèses théoriques.
C'est en cela que les procédures de tests de causalité pouvant
soustraire des tests préliminaires de cointegration prennent tout leur
sens. Les procédures non séquentielles consistent à
effectuer des estimations corrigées du VAR. Ce faisant, comme dans la
plupart des pays il y a absence de cointegration entre les trois variables, et
pour une question d'homogénéité dans l'investigation de la
causalité, on utilise le modèle VAR à niveau pour analyser
les causalités multivariées.
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