7.2.4. Eléments de pharmacovigilance chez la femme
enceinte
7.2.4.1. Les habitudes de consommation à
risques chez les femmes enceintes
Nos résultats montrent que 36 % des
femmes consomment du café au moins occasionnellement au cours de la
grossesse alors que la proportion de femmes consommant de l'alcool à la
même fréquence était de 13,4 % (Tableau
V).
Si la caféine à dose usuelle ne semble pas poser
de problème chez la femme enceinte [49], il n'en est pas de même
pour l'éthanol qui traverse librement la barrière placentaire.
L'éthanol est particulièrement toxique pour les cellules
cérébrales et peut entraîner des anomalies neurologiques
graves chez l'enfant ou des faibles poids à la naissance. Les
connaissances actuelles ne permettent pas de déterminer un seuil en
dessous duquel la consommation d'alcool est sans danger chez la femme enceinte.
Ainsi, pour certains auteurs, mieux vaut éviter toute prise d'alcool
pendant la grossesse [57 ; 90].
7.2.4.2. Les effets indésirables de
médicaments chez les femmes enceintes
Notre enquête a permis de répertorier un certain
nombre d'effets indésirables potentiels associés à des
médicaments pris au cours de la grossesse. Les effets
indésirables les plus fréquents ont été :
- le prurit associé à la chloroquine
(8,4%)
- les vomissements associés à la chloroquine
(1,6%)
- les vomissements associés au fer/acide folique
(1,6%).
Certains effets indésirables (au nombre de
8) étaient « inattendus » c'est-à-dire
non décrits dans le RCP des médicaments concernés. Ils
sont pour la plupart associés à la prise du fer/acide folique.
Dans l'ensemble nous n'avons pas recueilli d'effet
indésirable grave. Toutefois, il nous était difficile
d'établir formellement l'imputabilité des effets
indésirables répertoriés. De plus, nous ne savons pas si
les médicaments concernés ont été utilisés
conformément à l'indication de l'Autorisation de Mise sur le
Marché (AMM).
Pour ces raisons, nous pensons que les effets
indésirables ont pu être majorés, d'autant plus que les
vomissements, très souvent associés à des
médicaments par les femmes, pourraient être simplement liés
à l'état gravide surtout en début de grossesse.
Dans tous les cas, ramenés à leurs
réelles proportions, ces effets indésirables vont poser le
problème de l'observance du traitement par les patientes. En effet,
selon une étude menée au Mali en 2004, la compliance à la
chimioprophylaxie avec la chloroquine a été de
36% [4]. Dans la même étude, 6%
des femmes se sont plaintes de prurit lié à la chloroquine
(versus 8,4% dans notre étude).
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