7.2.2. Motifs de consultation et prise en charge
médicamenteuse
Trois motifs de consultation ont été
notés chez les femmes enceintes, à savoir les consultations pour
plaintes, les CPN motivées par une pathologie et les CPN simples. Le
motif de consultation apparaît lié à l'âge de la
grossesse (P<0,001). En effet, la majorité des
femmes au premier trimestre de grossesse ont consulté essentiellement
pour des plaintes (avec ou sans CPN) tandis que les femmes au deuxième
et troisième trimestre ont consulté surtout pour une CPN
simple.
Nous avons noté, comme cela était attendu, une
augmentation du nombre moyen de CPN avec l'âge de la grossesse
(P<0,0001). Toutefois, nous avons observé un
décalage des CPN dans le temps: la majorité des femmes au
deuxième trimestre de grossesse était à leur
première CPN et la majorité des femmes au troisième
trimestre était à leur deuxième CPN. De surcroît
nous avons rencontré 10 femmes enceintes au troisième trimestre
qui étaient à leur première CPN. Il ressort ainsi de nos
résultats un manque d'assiduité des patientes aux CPN alors que
les normes de services de santé de la reproduction préconisent 3
visites prénatales au cours de la grossesse à raison d'une visite
par trimestre [66]. La non assiduité aux CPN pourrait entraîner
chez les femmes enceintes un non respect des mesures prophylactiques et un
recours à l'automédication, les exposant ainsi à des
risques plus élevés de complications de la grossesse.
Les plaintes étaient dominées par les
pathologies gynéco-obstétricales (douleurs
pelviennes, leucorrhées prurigineuses) et le paludisme.
Dans tous les cas, il s'agissait d'un diagnostic de
présomption. Ces motifs de consultation ainsi que le diagnostic
non étiologique retrouvés lors des CPN avaient été
rapportés par Zoungrana en 1993 à Ouagadougou [100] et par
Vangeenderhuysen et collaborateurs en 1994 à Niamey [93].
S'agissant de la prise en charge médicamenteuse, 31,6 %
des prescriptions étaient à visée curative, 42,2 %
à visée préventive et le reste des prescriptions contenait
à la fois des médicaments préventifs et curatifs. Ainsi
une majorité (68,4 %) des ordonnances médicales
reçues par les patientes mentionnait au moins un médicament dans
le cadre de la prophylaxie antipalustre ou antianémique. Cependant, nous
avons observé en dépit du changement de protocole du traitement
du paludisme [62], une présence notoire de la prescription de
chloroquine à tous les trimestres de la grossesse ; en effet 29
% des prescriptions mentionnaient la chloroquine ou une
spécialité pharmaceutique à base de chloroquine.
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